Après des années d’insultes et de menaces réciproques, la poignée de main entre Donald Trump et Kim jung-un scelle la respectabilité d’un pays de l’Axe du Mal ! Il manque cependant sur la photo Moon Jae-in, le président sud-coréen . Il lui revient tout le mérite d’être l’initiateur du rapprochement intercoréen. Il a aussi convaincu le paranoïaque et versatile président américain de revenir sur sa décision de boycott de la semaine passée. Sa présence aurait été légitime. Cependant, elle aurait fait de l’ombre aux deux mégalomaniaques. Quelles enseignements pouvons-nous tirer de cette mascarade ? Premièrement, la possession de la bombe atomique est le sésame pour être respecté sur la scène internationale. Elle permet de rentrer dans le club des puissances qui s’octroient le droit de régenter le monde. Deuxièmement, la nouvelle diplomatie se caractérise par des éructations de tweets outranciers, vantards et menaçants. Troisièmement, les instances démocratiques internationales sont marginalisées et spectatrices des volte-faces de deux malades mentaux en proie à leur soif de puissance. Ainsi , en quelques mois, le président américain a détruit haineusement le traité de paix avec l’Iran . Il a poignardé dans le dos ses amis européens et il a réhabilité sans condition une dictature qui va rejoindre Israël et l’Arabie saoudite dans son clan. Face à ces provocations , l’Europe doit rentrer en résistance et proposer une alternative à la cynique politique américaine.
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 13 juin 2018