Archives de catégorie : France
La France des Gentils et des Méchants
Début juillet, à l’issue des législatives, la France présentait l’image d’un pays déchiré avec un président discrédité et dépassé par les événements. L’affrontement prenait des allures de guerre civile où l’outrance, les invectives, les trahisons et les anathèmes polluaient les discours politiques. Les électeurs du RN et de LFI , soit 45% des Français, ont été diabolisés. Dans ce climat délétère, le président Macron a fui ses responsabilités et a joué la montre pour tenir jusqu’aux Jeux Olympiques. Une tactique payante. Les Jeux furent magnifiques dans le cadre somptueux de Paris. L’organisation et la sécurité ont été parfaites. Les spectateurs étrangers ont été enthousiastes et les Français présents se sont montrés unis, fraternels et fiers de leurs athlètes. Quelle belle image de la France. Surfant sur cette réussite, le président français plastronne et tente de fédérer toute la nation. Dans ce but, il doit tendre la main à tous ceux pour qui ces jeux étaient loin de leurs principales préoccupations. Les pauvres, les paumés, les révoltés, les assistés, les malades, les laissez pour compte, les « sans projet ». Ils ont regardé ces jeux avec chauvinisme mais ils ont aussi ressenti qu’ils ne faisaient pas partie de cette fête où les participants et les spectateurs étaient des privilégiés dans une ambiance heureuse, extravertie, tournée vers l’avenir avec pleins de projets. Le président français peut réconcilier la nation avec un esprit d’ouverture sans aucun ostracisme. Malheureusement son premier ministre Gabriel Attal n’a rien compris. Il continue d’exclure le RN et LFI des discussions pour un pacte républicain. Sa vision primaire des Gentils et des Méchants est affligeante. La réconciliation n’est possible que si les dirigeants défendent la cohésion, la solidarité et le respect.
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 16 août 2024
Quelle image de la France
Deux poids, deux mesures,
A Gaza, l’armée israélienne a bombardé et détruit les mosquées sans aucune considération pour les pertes humaines collatérales. Cette pulsion destructrice et meurtrière n’a suscité aucune condamnation de la France. Ce manque de réaction du gouvernement français tranche avec sa réaction immédiate et radicale après une misérable tentative d’incendier une synagogue à Rouen. Le vendredi 17 mai à 6h 30 du matin, un individu lance un engin incendiaire artisanal dans ce lieu de culte. Aucune victime et que des dégâts matériels mineurs. Sans délai, un dispositif policier se met en place pour abattre l’individu ou, selon le terme consacré, neutraliser l’individu. Le policier n’a apparemment pas compris que le verbe neutraliser veut dire rendre inoffensif. Programmé pour tuer, ses supérieurs ne lui ont pas appris à tirer dans les jambes ou une partie non vitale. Son manque de sang-froid face à un individu armé seulement d’un couteau aurait mérité un rappel à la proportionnalité et à la raison. A la place, il a été décoré par M. Darmanin, ministre de l’Intérieur d’un pays qui s’honore d’avoir supprimé la peine de mort. D’un côté, une destruction systématique des mosquées à Gaza sans aucune sanction et de l’autre côté, une tentative d’incendie d’une synagogue sanctionnée par l’application de la peine de mort immédiate et la décoration du jeune policier à la gâchette facile. Comment peut-on accepter ce « deux poids, deux mesures » ?
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 23 mai 2024
Ben Salmane ou Hani Ramadan
Alors que le prince héritier saoudien Ben Salmane, responsable de l’assassinat et du découpage du corps d’un journaliste, est reçu avec tous les honneurs à l’Elysée par le président Macron, le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin interdit à Hani Ramadan (le frère de Tariq) l’entrée du territoire français. Quel est son crime ? Avoir défendu la cause palestinienne et avoir dénoncé l’expansionnisme sioniste. Accusé d’antisionisme, il est traité d’antisémite dans un amalgame scandaleux. Mais son crime ne s’arrête pas là. Sa dénonciation de l’alignement des médias et des gouvernements derrière la doxa sioniste lui vaut l’étiquette infamante de conspirationniste. Pourtant les sanctions iniques à son égard lui donnent raison. En France, les droits de l’homme sont à géométrie variable. Entre le respect du droit à la liberté d’expression d’un intellectuel et la compromission avec un dictateur voyou et assassin, le gouvernement français a choisi. Le pétrole.
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Daniel Fortis
Genève, le 29 juillet 2022
La leçon n’a pas été retenue
Après la première guerre mondiale, le peuple allemand, humilié et spolié par le diktat de Versailles, était en proie au désespoir. Le dépeçage territorial du pays, la misère et la perte de repères ont contribué à l’avènement du fascisme. Hitler a séduit une grande majorité des Allemands avec des discours identitaires, nationalistes et revanchards. Il a glorifié l’histoire, la civilisation, la culture et l’appartenance à la grande nation allemande. Pour retrouver la grandeur passée et une fierté nationale, il devait trouver un responsable aux malheurs et à la décadence du pays. Le complot JUDEO-BOLCHEVIQUE. Son obsession démente à l’éradiquer s’est terminée par un effroyable génocide et la deuxième guerre mondiale.
En 2021, la France montre tous les prémisses d’une dangereuse dérive nationaliste identitaire. Dans la course à la présidence, tous les partis de droite courent derrière Eric Zemmour. Avec une posture gaullienne, le polémiste-candidat se présente comme le défenseur de l’histoire, de la civilisation et de la culture française contre la barbarie islamique. Il va jusqu’à interdire les prénoms à consonance étrangère ! Comme l’Allemagne avant l’avènement d’Hitler en 1933, la France se cherche en proie au doute et à de nombreux problèmes sociétaux. Un nombre inquiétant de Français cherche à trouver un responsable en désignant le complot ISLAMO-GAUCHISTE. Le simplisme de cette stigmatisation fait des ravages. La France des Lumières et des droits de l’homme se renierait si elle ne résistait pas à cette dérive populiste et ne retenait pas les leçons de l’Histoire.
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 19 décembre 2021
Une provocation de trop
A la veille de l’ouverture du procès des seconds couteaux de l’attentat de janvier 2015, l’hebdomadaire »Charlie Hebdo » récidive en republiant les caricatures méprisantes et vulgaires de Mahomet. A nouveau, cet hebdomadaire n’hésite pas à blesser et à humilier un milliard de Musulmans. Au nom d’une liberté d’expression ( souvent à géométrie variable avec Dieudonné ) , il tombe dans la provocation primaire et ravive les tensions communautaires à l’origine des maux de la société française. En réponse à cette provocation de trop, le Président du Conseil français du culte musulman , Mohammed Moussaoui, a réagi avec une grande sagesse. Il a appelé ses coreligionnaires à ignorer ces caricatures , à penser aux victimes et à condamner la violence. Une belle réponse à la vulgarité. Il n’est pas question ici de prôner une quelconque censure ou de sanctionner l’esprit libertaire et incisif comme celui du talentueux Pierre Desproges. Cependant il faut réagir à ces vulgaires provocations en boycottant les spectacles de Dieudonné et en ignorant le dernier numéro de Charlie que la rédaction a réédité sans état d’âme pour quelques minables deniers supplémentaires.
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 4 septembre 2020
Et si Macron déclarait …….
Mes chers concitoyens, mes chères concitoyennes,
En mai 2017, vous m’avez élu président de la République. Durant la campagne électorale , je vous ai exposé clairement, sans détour, mon programme. Celui-ci était axé sur des réformes pour moderniser, dynamiser, dépoussiérer et alléger un système bureaucratique archaïque inefficace. Vous m’avez accordé votre confiance pour mener à bien un programme dont vous connaissiez tous les détails. Dix-huit mois plus tard, un mouvement social a utilisé la rue pour contester la taxe carbone inscrite dans mon programme. Au-delà du prix de l’essence, cette contestation exprimait une réelle et profonde souffrance sociale . Je l’ai entendue et j’ai pris des mesures budgétaires importantes . J’ai initié un débat national et participé à de nombreuses réunions pour permettre aux Français de m’interpeller sur tous les sujets. Malheureusement le mal était fait et les gênes révolutionnaires des Français se sont réveillés et ont annihilé toute raison. Un état inssurrectionel s’est installé et a été relayé abondamment par des médias qui donnent souvent une audience disproportionnée à la contestation radicalisée et violente. Comme dans de nombreux pays , le malaise social français ,qu’il soit économique, identitaire ou environnemental , est bien réel. Ma volonté constante de trouver des équilibres raisonnables s’est heurté dogmatiquement à un refus de tout compromis. Dans le monde entier, des réformes des retraites ont été acceptées avec raison et calme. En France, elles suscitent une levée de bouclier et la paralysie de tout le pays. La radicalisation de certains syndicats amène la violence et cristallise sur ma personne un ressentiment qui avoisine la haine à tel point que ma liberté personnelle d’aller au théâtre est entravée. Dans ces conditions, je considère que la fonction présidentielle est bafouée . La gouvernance d’un pays soumis à de telles tensions devient impossible. Il convient donc de confirmer à mi-mandat l’adhésion du peuple français à la continuation de mon mandat. Je lance un référendum sur la dernière proposition de réforme du premier ministre. Si celle-ci était rejetée , je considérerais que mon ambition réformatrice a échoué et que le pays , en contradiction avec le mandat qu’il m’a donné, n’est pas prêt à sa modernisation. La démission serait alors ma seule issue. Toutefois, j’ai la conviction que la majorité des Français souhaite un pays uni autour d’un président qui s’engage à répondre à leurs légitimes attentes.
Discours fictif par
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 23 janvier 2020
La leçon de transparence de l’Iran
Trois jours après le crash d’un avion civil, les dirigeants iraniens ont reconnu leur pleine responsabilité. Le président Hassan Rohani a avoué un désastre et une erreur impardonnable. Il a présenté ses excuses à la nation et ses condoléances aux familles. De cette bavure directement liée à la déclaration de guerre des Etats-Unis ,les médias ne retiennent que « le mensonge » du gouvernement iranien pendant trois jours . Cependant, n’importe quel gouvernement aurait figé l’information pendant quelques jours pour avoir le temps de procéder à une enquête interne, remonter les faits dans les différentes hiérarchies et préparer le communiqué final. La volonté de dissimulation est absurde. L’Iran a rapidement accepté une enquête internationale alors qu’il aurait pu, comme d’autres pays, sécuriser les lieux du crash et procéder à une enquête verrouillée par le secret défense. A ce titre, le crash de la caravelle Ajaccio-Nice , le 11 septembre 1968, est édifiant. Malgré les innombrables preuves de la bavure de l’armée française lors d’un exercice de tir , les autorités françaises maintiennent encore aujourd’hui que la cause du crash est un mégot dans les toilettes de l’avion !! Trois jours d’errance de la communication iranienne ne sont rien en comparaison des cinquante années de mensonges et de dissimulations de preuves des différents gouvernements français . Sans le moindre mea culpa . Le régime iranien, quant à lui, nous donne une leçon de transparence et de responsabilité. L’Iran et son peuple instruit, cultivé et chaleureux méritent mieux que la caricature faite dans la plupart de nos médias.
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 13 janvier 2020
Les enseignements de l’incendie de Notre-Dame
La chronologie des événements de l’incendie de Notre-Dame est surprenante. A 18 h20 une alarme de détection de fumée se déclenche. Pendant 20 minutes, des investigations sont entreprises. De façon incompréhensible, elles ne donnent aucun résultat. Les premières flammes déclenchent une deuxième alarme à 18 h 40. A ce moment, les pompiers sont alertés. Ils arrivent à 18 h 57 soit près de 40 minutes après la première alarme !! Leur combat contre le feu est déjà perdu. L’embrasement de la charpente est inexorable. Les moyens des pompiers sont totalement dérisoires . Ils assistent impuissants à la propagation du feu. Avec un courage qui force notre admiration , ils sont réduits à arroser les parties en maçonnerie pour les protéger de dégâts superficiels ( leurs destructions n’étant pas en cause ) et à maîtriser les poutres incandescentes tombées dans la nef. Sans minimiser leur action, il faut être objectif et reconnaître que le feu ne s’est arrêté que parce que celui-ci n’avait plus de carburant. La déclaration objective et humble du capitaine des pompiers « nous avons fait ce que nous pouvions faire » tranche avec le discours officiel . Celui-ci cache mal le manque de réactivité et le défaut de procédure après la première alarme et, surtout, l’ impuissance absolue contre un élément naturel comme le feu. Cela ne nous amène-t-il pas à faire une analogie avec le réchauffement climatique ? Le manque de réactivité de nos dirigeants face aux urgences environnementales est irresponsable . S’ ils ne réagissent pas aux premiers signes d’alarme, ils deviendront totalement impuissants face à l’Inéluctable.
Daniel Fortis Genève, le 20 avril 2019