Et si Macron déclarait …….

Mes chers concitoyens, mes chères concitoyennes,

En mai 2017, vous m’avez élu président de la République. Durant la campagne électorale , je vous ai exposé clairement, sans détour, mon programme. Celui-ci était axé sur des réformes pour moderniser, dynamiser, dépoussiérer et alléger un système bureaucratique archaïque inefficace. Vous m’avez accordé votre confiance pour mener à bien un programme dont vous connaissiez tous les détails. Dix-huit mois plus tard, un mouvement  social  a utilisé la rue pour contester la taxe carbone inscrite dans mon programme. Au-delà du prix de l’essence, cette contestation exprimait une  réelle et profonde souffrance sociale . Je l’ai entendue et j’ai  pris des mesures budgétaires importantes . J’ai initié un débat national et participé à de nombreuses réunions pour permettre aux Français de m’interpeller sur tous les sujets. Malheureusement le mal était fait et les gênes révolutionnaires des Français se sont réveillés et ont annihilé toute raison. Un état inssurrectionel s’est installé et a été relayé abondamment par des médias qui donnent souvent une audience disproportionnée à la contestation radicalisée et violente. Comme dans de nombreux pays , le malaise social français ,qu’il soit économique, identitaire ou environnemental , est bien réel. Ma volonté constante de trouver des équilibres raisonnables s’est heurté dogmatiquement à un refus de tout compromis. Dans le monde entier, des réformes des retraites ont été acceptées avec raison et calme. En France, elles suscitent une levée de bouclier et la paralysie de tout le pays. La radicalisation de certains syndicats amène la violence  et cristallise  sur ma personne un ressentiment qui avoisine la haine à tel point que ma liberté personnelle d’aller au théâtre est entravée. Dans ces conditions, je considère que la  fonction présidentielle est bafouée . La gouvernance d’un  pays  soumis à de telles tensions devient impossible. Il convient donc de confirmer à mi-mandat  l’adhésion du peuple français à la continuation de mon mandat. Je lance un référendum sur la dernière proposition de réforme  du premier ministre. Si celle-ci était rejetée , je considérerais que mon ambition réformatrice a échoué et que le pays , en contradiction avec le mandat qu’il m’a donné, n’est pas prêt à sa modernisation. La démission serait alors ma seule issue. Toutefois, j’ai la conviction que la majorité des Français souhaite un pays uni autour d’un président qui s’engage à répondre à leurs légitimes attentes.

 

Discours fictif par

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                         Genève, le 23 janvier 2020