Ne voir que de l’antisémitisme

Article refusé par les rédactions

Amsterdam, le jeudi 7 novembre. A l’issue du match Ajax- Tel-Aviv, des supporters hollandais agressent des supporters israéliens. Cinq blessés à déplorer. Quoi de plus tristement banal dans le monde primaire du football. Nous sommes habitués à bien pire avec l’ hooliganisme qui gangrène  les stades du monde entier. Ces événements ont cependant suscité dans la plupart des médias des réactions disproportionnées en raison de la nationalité israélienne de l’un des protagonistes. L’hydre de l’antisémitisme a été immédiatement évoquée et le mot pogrom a été prononcé !!!. Pourtant où est l’antisémitisme dans ce banal phénomène d’hooliganisme dans lequel les supporters israéliens se sont distingués par leur violence et leur radicalité nationaliste ? Dans l’après-midi, n’avaient-ils pas chanté des chants anti-palestiniens en hébreu «  Niquer les Arabes, on va gagner » ? N’avaient-ils pas arraché des drapeaux palestiniens ?  Dans ces circonstances, comment nos médias peuvent-ils ne voir que de l’antisémitisme et ignorer la provocation et la banalité affligeante de ces débordements de voyous.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                             Genève, le 10 novembre 2024

Une vengeance sans fin

Le jeudi 17 octobre, la jeunesse israélienne se prélassait sur une plage ensoleillée de Tel-Aviv. A 70 kilomètres, deux millions de Palestiniens erraient dans des ruines de Gaza à la recherche d’eau et de nourriture. Des centaines de milliers de morts, de mutilés et d’endeuillés tentaient de survivre dans l’indifférence honteuse de nos démocraties. C’est dans ce contexte dramatique que nous avons assisté sur cette plage à des scènes de liesse après l’annonce de l’élimination de Yahya Sinouar, chef du Hamas. Ivres de vengeance, les Israéliens ne veulent pas comprendre que ces assassinats ne font qu’alimenter la spirale de la haine sans réussir à éradiquer le  Hamas. En effet, pour la majorité des Palestiniens, cette organisation reste la seule option pour résister à l’obsession  du gouvernement israélien d’ôter aux Palestiniens le droit à l’existence. L’élimination systématique des dirigeants du Hamas et du Hezbollah aura des conséquences néfastes. La résistance va s’éparpiller en de nombreux groupes clandestins radicalisés et insaisissables. Toutes les perspectives de négociations de paix vont être vouées à l’échec faute d’interlocuteurs représentatifs. En 1993, les pires ennemis, le premier ministre israélien Yitzhak Rabin  et le président palestinien Yasser Arafat, avaient surmonté leur soif de vengeance en signant le traité de paix d’Oslo. Cet immense espoir de paix a été anéanti par leurs assassinats par des extrémistes juifs. Rabin a été exécuté lors d’un meeting et Arafat a été empoisonné au polonium. Aujourd’hui, le gouvernement de Netanyahou, infiltré par les mêmes extrémistes, ne veut donner aucune chance à la paix. Il  transforme son pays en un état- voyou qui ne respecte ni les lois internationales, ni les décisions de justice et ni celles de l’Onu qui est pourtant à l’origine de la création d’Israël. Ce fanatisme de la vengeance et ce jusqu’au boutisme belliciste font perdre son âme à Israël.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                             Genève, le 21 octobre 2024

Les images de synthèse de la passerelle du Mont-Blanc

La lettre du jour (TdG du 3 octobre) qualifie d’enchantement la passerelle piétonne du Mont-Blanc soumise prochainement à la votation des habitants de la Ville. L’article est étayé par une alléchante photo de synthèse (voir annexe 1). Cependant celle-ci est totalement dissociée de la réalité. Le pont du Mont- Blanc avec son trafic polluant et assourdissant  de 55’000 passages par jour est complétement occulté. Pourtant la passerelle est pratiquement accolée au pont mis à part une légère oblicité. Son banc monolithe en béton orienté plein Nord ne sera attractif que lors des journées de canicule ( imaginez un jour battu par la bise !). Contre toute évidence, une autre photo de synthèse du panneau de la Ville (voir annexe 2) laisse croire que ce lieu puisse devenir un lieu de déambulation familiale, de prélassement et de séance de bronzage. Vision irréaliste car le soleil n’éclairera jamais le banc sous cet angle. L’ombre portée par les passants confirme l’incohérence de la photo.  Si le choix de l’emplacement de cette passerelle s’était porté  en aval du pont avec la charmante île Rousseau et un banc orienté plein sud, l’attractivité n’aurait fait aucun doute. L’utilisation fallacieuse de ces images de synthèse est une tromperie à l’égard des citoyens. L’affiche de la Ville sur le projet comporte des images d’une totale incohérence avec la réalité.  La démocratie ne fonctionne que  si les citoyens ont une information objective. La production d’éléments de synthèse produit par l’intelligence artificielle reste toujours tendancieuse et sert systématiquement son commanditaire. Ces pratiques sont dangereuses pour nos libertés et nos choix démocratiques.

Daniel Fortis

Architecte et ingénieur EPFZ-SIA                                                         Genève, le 7 octobre 2024

Le nouveau terrorisme

Dans la rue, dans un supermarché, dans les transports publics, dans un lieu religieux, dans un stade, à un spectacle et même aux funérailles d’un proche, la mort ou la mutilation peut vous frapper selon qui est votre voisin. Votre destin est entre les mains d’un agent du Mossad, dans un centre hypersécurisé de Tel-Aviv, qui décide d’un seul clic sur » Enter » d’envoyer des milliers de SMS simultanément pour faire exploser les téléphones des destinataires. Sans distinction entre activiste ou simple adhérent du Hezbollah et dans le mépris total des dommages collatéraux, il a, le 17 septembre, semé la mort et la mutilation au Liban. Pour parachever cette abjecte et lâche action terroriste, il a, le lendemain, fait exploser des talkies-walkies pendant les obsèques des premières victimes. Ce terrorisme d’Etat a déclenché la jubilation sournoise des Israéliens mais, aussi, notre indécente fascination pour la maitrise technique de ces attentats ! Le gouvernement israélien fait perdre son âme à Israël. Nos démocraties, quant à elles, auront-elles, une fois, le courage de condamner cette inhumanité ? Pourra-t-on encore dénoncer l’effroyable génocide à Gaza ou défendre la cause palestinienne sans s’exposer à recevoir un SMS de Monsieur Netanyahou ? Les lobbys juifs, l’hystérie antiterroriste de nos services et la progression des partis d’extrême droite islamophobe figent nos démocraties dans un honteux silence. Par contre, celles-ci dénoncent obsessionnellement le nombre grandissant des propos antisémites. Comment en serait-il autrement si la communauté juive ne se distance pas des pratiques odieuses du gouvernement israélien ? L’humiliation permanente dont est victime la communauté musulmane est insupportable et le « deux poids, deux mesure » dans les condamnations est scandaleux. Assuré du soutien inconditionnel des démocraties occidentales et de son impunité, l’Etat hébreu transgresse toutes les lignes rouges. Cependant l’ordre mondial imposé par l’Occident est en train de vaciller et un nombre toujours plus important de pays dénonce l’arrogance de l’Occident et sa collusion avec l’état israélien dont le dirigeant est sous un mandat d’arrêt pour crime contre l’humanité.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                    Le 19 septembre 2024

Soutien à la tribune de Genève

L’avenir de notre Tribune de Genève est inquiétant et la menace de sa disparition est dramatique. Ayant eu,  par votre intermédiaire, le plaisir d’avoir été publié à de très nombreuses reprises, je crains aujourd’hui que le courage et qu’une véritable  liberté d’expression ne disparaissent avec votre journal. Il est désolant que notre population soit privée de «  sa Julie » pour animer la vie genevoise, pour nourrir la vie politique, pour faire le lien entre le passé et le présent  et pour défendre l’identité et la spécificité de notre canton.

L’intelligence artificielle, les réseaux sociaux, la rentabilité, l’immédiateté, le sensationnel et  l’alignement rédactionnel sur des intérêts privés ne doivent pas l’emporter. Comment s’y opposer ? Certains  diront que c’est un combat d’arrière-garde. Je n’y crois pas. Nous pouvons agir en initiant un mouvement de résistance. Un comité de soutien et une souscription citoyenne cautionnée par nos autorités pourraient être une piste.  Si une action similaire était déjà en cours, je vous serais reconnaissant de m’en informer. Je suis prêt à m’investir dans la défense d’un monde où le mot humanité veut encore dire quelque chose. 

Daniel Fortis 1er septembre 2024

La France des Gentils et des Méchants

Début juillet, à l’issue des législatives, la France présentait l’image d’un pays déchiré avec un président discrédité et dépassé par les événements. L’affrontement prenait des allures de guerre civile où l’outrance, les invectives, les trahisons et les anathèmes polluaient les discours politiques. Les électeurs du RN et de LFI , soit 45% des Français, ont été diabolisés. Dans ce climat délétère, le président Macron a fui ses responsabilités et a joué la montre pour tenir jusqu’aux Jeux Olympiques. Une tactique payante. Les Jeux furent magnifiques dans le cadre somptueux de Paris. L’organisation et la sécurité ont été parfaites. Les spectateurs étrangers  ont été enthousiastes et les Français présents se sont montrés unis, fraternels et fiers de leurs athlètes. Quelle belle image de la France. Surfant sur cette réussite, le président français plastronne et tente de fédérer toute la nation. Dans ce but, il doit tendre la main à tous ceux pour qui ces jeux étaient loin de leurs principales préoccupations. Les pauvres, les paumés, les révoltés, les assistés, les malades, les laissez pour compte, les « sans projet ». Ils ont regardé ces jeux avec chauvinisme mais ils ont aussi ressenti qu’ils ne faisaient pas partie de cette fête où les participants et les  spectateurs étaient des privilégiés dans une ambiance heureuse, extravertie, tournée vers l’avenir avec pleins de projets. Le président français peut réconcilier la nation avec  un esprit d’ouverture sans aucun ostracisme. Malheureusement son premier ministre Gabriel Attal n’a rien compris. Il continue d’exclure le RN et LFI des discussions pour un pacte républicain. Sa vision primaire des Gentils et des Méchants est affligeante. La réconciliation n’est  possible que si les dirigeants défendent la cohésion,  la solidarité et le respect.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                               Genève, le 16 août 2024  

False attack

L’attentat contre Donald Trump pose beaucoup de questions. L’auteur présumé a été « neutralisé » et sa motivation restera à jamais dans les oubliettes de l’histoire. Seule la version officielle de la police subsistera. Pourtant le profil et la personnalité de l’individu  sont en complète contradiction avec toute les logiques. Les circonstances sont sidérantes et l’attitude des services de protection est ahurissante. Le manque de réactivité de ceux-ci après de nombreuses et spécifiques alertes de spectateurs sur la présence du tueur sur un toit avec un fusil d’assaut défie la raison. La suite des événements relève aussi d’une mise en scène hollywoodienne. Après le tir manqué, l’ancien président porte sa main à son oreille et s’accroupit derrière son pupitre alors que le public ne manifeste aucune panique. Après vingt-cinq secondes, un agent annonce que le tireur est abattu et donne le signal de l’exfiltration. Quelle certitude a-t-il pour dire qu’il n’y a plus de danger et aucun autre complice? Cependant le timing ne convient pas à Trump. Avant de se relever, il réclame ses chaussures et demande d’attendre un peu pour peaufiner sa mise en scène et permettre à ses photographes de prendre la photo iconique avec un cadrage parfait, un angle de vue basse avec l’arrière fond du drapeau américain. Tel un Phoenix, Trump se dresse alors victorieux du Mal et prononce trois fois « fight » sous les hourras de la foule. 

Un détail a échappé cependant au scénariste. La blessure à l’oreille ne saigne plus. Seules deux coulures rouges (sang ?) rejoignent la bouche. Une balle dont la vitesse était de plus de 3000 km/ heure aurait dû occasionner au minimum une sévère hémorragie. Dieu aurait-il cautérisé l’oreille de son protégé en quelques secondes ?  L’instrumentalisation de Dieu pour attribuer à Trump une mission messianique est odieuse. Connaissant la fourberie de cet ancien acteur de séries télévisées et sa prédisposition au complotisme, nous devons avoir à l’esprit qu’il est capable de toutes les falsifications, y compris celle d’une false attack.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                 Genève, le 18 juillet 2024