Archives de catégorie : dessin
Collège Claparède, brisons l’asphalte
Le collège Claparède a cinquante ans. En 1974, lors de sa construction, les préoccupations climatiques, écologiques et environnementale étaient secondaires. Une surface asphaltée de 12’200 m2 dont deux terrains de tennis de 1’600 m2 dévastés et livrés à l’abandon depuis plusieurs décennies occupent tout l’espace entre les bâtiments. Un parking surdimensionné a été réalisé sans aucune considération pour la végétalisation et les circulations piétonnes. Quelques arbres solitaires tentent de survivre dans cet espace minéral inhospitalier et surchauffé en été. Aucun accès au collège n’est assuré si ce n’est celui à travers le parking dans les circulations et les manœuvres des divers véhicules.
Cette conception d’un autre temps heurte tous nos principes urbanistiques actuels. Réduction des surfaces asphaltées, remplacement par des surfaces poreuses, gestion des eaux de surfaces, ombrage maximal avec une arborisation importante et chemins piétonniers sécurisés. L’aménagement extérieur du collège est devenu un contre-modèle.
Pourtant ce collège jouit d’une situation exceptionnelle avec les transports publics, les voies pour vélos, la proximité de la Seymaz et un environnement arborisé et agricole unique.
A l’occasion de son demi-siècle, une réflexion s’impose pour donner à ce collège un nouvel écrin valorisant et fonctionnel. Les esquisses ci-jointes donnent une idée de ce qui peut être entrepris simplement et sans coût excessif pour réhabiliter ce collège dans une vision plus humaine et plus respectueuse de la nature.
Daniel Fortis Architecte et ingénieur EPFZ-SIA Genève, le 29 février 2024
Les splendeurs du MAH
Ne pas s’arrêter en si bon chemin
Lors de sa séance du 13 novembre 2019, le Conseil municipal de la Ville de Genève a accepté la piétonisation du quartier de Rive et la construction d’un parking souterrain. Si le parking a suscité des débats enflammés , une belle unanimité du Conseil municipal s’est faite pour faire revivre un quartier stratégique mais longtemps négligé et utilisé sans aucune idée directrice. Le mail piétonnier avec une riche arborisation deviendra une des plus belles perspectives de la Ville. On peut aussi rêver de la construction d’un marché couvert permanent sur le parking projeté pour animer commercialement la vie du quartier et remplacer le marché bihebdomadaire du boulevard Helvétique. Cette nouvelle zone piétonne est de nature à exacerber l’imagination et la créativité des urbanistes et des citoyens. Cependant, un élément est un obstacle à une réflexion urbanistique plus élargie. A l’une des extrémités de ce mail, le jardin Anglais et le jet d’Eau sont spectaculaires . Par contre, à l’autre extrémité , le mail s’interrompt brutalement sur le mur austère et rébarbatif du Bastion de l’Observatoire . Il constitue un verrou qui empêche toute communication avec la Haute- Ville et sa riche histoire intra muros . Alors pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Pourquoi ne pas rêver d’un circuit touristique qui irait au-delà de l’incontournable horloge fleurie et du jet d’eau ? La zone piétonne de Rive pourrait inciter les touristes à prolonger leur visite pour autant qu’une ouverture dans le mur du bastion soit réalisée pour accéder aisément à la promenade de la Butte de l’Observatoire . Elle deviendrait une belle invitation à un circuit culturel au cœur de l’Histoire de Genève. Le musée d’Art et d’Histoire, la promenade St Antoine, la traversée du collège Calvin, une halte au Bourg de Four avant la cathédrale St-Pierre et les tous les hauts-lieux qui ont fait Genève. Ce séduisant circuit n’est réalisable que si l’on crée une belle ouverture et un passage aisé et attractif entre le mail piétonnier de Rive et le musée d’Art et d’Histoire. L’ exceptionnelle situation de celui-ci mérite une meilleure visibilité et une meilleure accessibilité. Le très attendu prochain concours d’architecture pour sa rénovation devrait tenir compte de la valorisation de la Butte de L’Observatoire. Au début du XX siècle, l‘ architecte du musée , Marc Camoletti, conscient de ce remarquable potentiel ,avait déjà imaginé une liaison somptueuse en jardin- terrasse par paliers pour relier la Basse-Ville et la Haute-Ville. Sommes-nous encore aujourd’hui capables d’un tel esprit visionnaire ? Par leur vote unanime pour une zone piétonne , nos élus ont compris l’enjeu et ont fait les premiers pas. Qu’ils ne s’arrêtent pas en si bon chemin !
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 20 novembre 2019
Nouvelle vision de la liaision du lac au MAH
Couverture TdG du 18 juin 2016
1899 – 2016
En 1899, les autorités genevoises ont organisé un concours pour la construction d’un musée d’Art et d’ Histoire. Quarante-sept architectes ont répondu à cet appel. Le projet primé de Marc Camoletti était accompagné par un dessin de jardins-terrasses à la française sur la butte de l’Observatoire qui descendait par palier jusqu’au niveau de la rue Ferdinand-Hodler (voir le dessin).
La remarquable situation du Bastion Saint-Antoine (dans l’alignement du jet d’eau et du Rond- Point de Rive) a naturellement inspiré le talentueux architecte qui a immédiatement vu le potentiel de cette articulation entre la Basse-ville et la Vieille-Ville.
Actuellement, ce potentiel est sous-exploité . La Butte, peu attractive, obstrue la visibilité du musée, occulte les admirables perspectives urbaines et ferme toutes les liaisons. Pour relancer le projet de rénovation du MAH, il conviendrait que nos autorités initient un concours ambitieux, visionnaire et mobilisateur pour faire émerger des projets enthousiasmants en intégrant la valorisation de la Butte. Genève en aura-t-elle l’audace en 2016 ? Pour ma part, j’aurais essayé.