Tous les articles par Daniel Fortis

False attack

L’attentat contre Donald Trump pose beaucoup de questions. L’auteur présumé a été « neutralisé » et sa motivation restera à jamais dans les oubliettes de l’histoire. Seule la version officielle de la police subsistera. Pourtant le profil et la personnalité de l’individu  sont en complète contradiction avec toute les logiques. Les circonstances sont sidérantes et l’attitude des services de protection est ahurissante. Le manque de réactivité de ceux-ci après de nombreuses et spécifiques alertes de spectateurs sur la présence du tueur sur un toit avec un fusil d’assaut défie la raison. La suite des événements relève aussi d’une mise en scène hollywoodienne. Après le tir manqué, l’ancien président porte sa main à son oreille et s’accroupit derrière son pupitre alors que le public ne manifeste aucune panique. Après vingt-cinq secondes, un agent annonce que le tireur est abattu et donne le signal de l’exfiltration. Quelle certitude a-t-il pour dire qu’il n’y a plus de danger et aucun autre complice? Cependant le timing ne convient pas à Trump. Avant de se relever, il réclame ses chaussures et demande d’attendre un peu pour peaufiner sa mise en scène et permettre à ses photographes de prendre la photo iconique avec un cadrage parfait, un angle de vue basse avec l’arrière fond du drapeau américain. Tel un Phoenix, Trump se dresse alors victorieux du Mal et prononce trois fois « fight » sous les hourras de la foule. 

Un détail a échappé cependant au scénariste. La blessure à l’oreille ne saigne plus. Seules deux coulures rouges (sang ?) rejoignent la bouche. Une balle dont la vitesse était de plus de 3000 km/ heure aurait dû occasionner au minimum une sévère hémorragie. Dieu aurait-il cautérisé l’oreille de son protégé en quelques secondes ?  L’instrumentalisation de Dieu pour attribuer à Trump une mission messianique est odieuse. Connaissant la fourberie de cet ancien acteur de séries télévisées et sa prédisposition au complotisme, nous devons avoir à l’esprit qu’il est capable de toutes les falsifications, y compris celle d’une false attack.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                 Genève, le 18 juillet 2024   

Deux poids, deux mesures,

A Gaza, l’armée israélienne a bombardé et détruit les mosquées sans aucune considération pour les pertes humaines collatérales. Cette pulsion destructrice et meurtrière n’a suscité aucune condamnation de la France. Ce manque de réaction du gouvernement français tranche avec sa réaction immédiate et radicale après une misérable tentative d’incendier une synagogue à Rouen. Le vendredi 17 mai à 6h 30 du matin, un individu lance  un engin incendiaire artisanal dans ce lieu de culte. Aucune victime et que des dégâts matériels mineurs. Sans délai, un dispositif policier se met en place pour abattre l’individu ou, selon le terme consacré,  neutraliser l’individu.  Le policier n’a apparemment pas compris que le verbe neutraliser veut dire rendre inoffensif. Programmé pour tuer, ses supérieurs ne lui ont pas appris à tirer dans les jambes ou une partie non vitale. Son manque de sang-froid face à un individu armé seulement d’un couteau aurait mérité un rappel à la proportionnalité et à la raison. A la place, il a été décoré par M. Darmanin, ministre de l’Intérieur d’un pays qui s’honore d’avoir supprimé la peine de mort. D’un côté, une  destruction systématique des mosquées à Gaza sans aucune sanction et de l’autre côté, une tentative d’incendie d’une synagogue sanctionnée par l’application de la peine de mort immédiate et la décoration du jeune policier à la gâchette facile. Comment peut-on accepter ce « deux poids, deux mesures » ?

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                  Genève, le 23 mai 2024

La garden party du Bürgenstock

Du 15 au 16 juin prochain, le luxueux et impressionnant complexe hôtelier du Bürgenstock, propriété d’un fond souverain qatari, devrait accueillir  une centaine de délégations du monde entier pour discuter de la paix en Ukraine. Fréquenté principalement par la jetset et des milliardaires, ce lieu prestigieux dont l’accès ne se fait que par un funiculaire ou par une route hyper sécurisée, offrira l’occasion d’un séjour idyllique à des représentants de pays  extra- européens qui n’ont aucune légitimité à se prononcer sur ce conflit. Ils ne manqueront pas cependant d’amener leurs gardes de corps, leur secrétaire particulière et divers conseillers personnels et fiscaux qui vérifieront l’état de leurs comptes bancaires suisses. Ses heureux invités seront choisis en fonction de leur adhésion à la doxa ukrainienne. Cependant, considérant que cet unilatéralisme pourrait lui être reproché,  notre ministre des affaires étrangères, Ignacio Cassis, fait du racolage auprès des BRICS et des pays du Sud global  qui rechignent à participer à ce simulacre de conférence pour la paix. En effet, comment peut-on imaginer de parler de la paix en l’absence de l’un des belligérants ? La Russie a bien compris que ce raout ne servait qu’à donner une nouvelle tribune au président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

La diplomatie suisse n’est plus ce qu’elle était. Notre ministre, Ignacio Cassis, a bradé notre neutralité. Celle-ci était le fleuron de notre identité. Elle s’est délitée dans un alignement prooccidental et israélophile. La conséquence est que plus personne ne veut venir en Suisse pour discuter de la paix. D’autres pays, comme le Qatar, deviennent des places plus propices à la médiation. Cette prochaine conférence au Bürgenstock ressemble à une garden-party au coût exorbitant. Elle  ne contribuera pas à rétablir notre crédibilité et notre réputation.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                           Genève, le 10 mai 2024  

Collège Claparède, brisons l’asphalte

Le collège Claparède a cinquante ans. En 1974, lors de sa construction, les préoccupations climatiques, écologiques et environnementale étaient secondaires. Une surface asphaltée de 12’200 m2 dont deux terrains de tennis de 1’600 m2 dévastés et livrés à l’abandon depuis plusieurs décennies occupent tout l’espace entre les bâtiments. Un parking surdimensionné a été réalisé sans aucune considération pour la végétalisation et les circulations piétonnes.  Quelques arbres solitaires tentent de survivre dans cet espace minéral inhospitalier et  surchauffé en été. Aucun accès au collège n’est assuré si ce n’est celui à travers le parking dans les circulations et les manœuvres des divers véhicules.

Cette conception d’un autre temps heurte tous nos principes urbanistiques actuels. Réduction des surfaces asphaltées, remplacement par des surfaces poreuses,  gestion des eaux de surfaces, ombrage maximal avec une arborisation importante et chemins piétonniers sécurisés. L’aménagement extérieur du collège est devenu un contre-modèle.

Pourtant ce collège jouit d’une situation exceptionnelle avec les transports publics, les voies pour vélos, la proximité de la Seymaz et un environnement arborisé et agricole unique.

A l’occasion de son demi-siècle, une réflexion s’impose pour donner à ce collège un nouvel écrin valorisant et fonctionnel. Les esquisses ci-jointes donnent une idée de ce qui peut être entrepris simplement et sans coût excessif pour réhabiliter ce collège dans une vision plus humaine et plus respectueuse de la nature.

Daniel Fortis Architecte et ingénieur EPFZ-SIA                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             Genève, le 29 février 2024

La déclaration Balfour

La vengeance d’Israël est assouvie. Gaza est pratiquement rayée de la carte. Sa population décimée, rejetée et abandonnée, erre dans les ruines à la recherche d’un abri et de nourritures. 

Après cette effroyable punition, que va faire le « vainqueur » de ce champ de ruines et de ses habitants ? Le gouvernement israélien propose une nouvelle Nakba : organiser un exode des Palestiniens comme « migrants volontaires » vers des pays en demande de main-d’œuvre. Cette épuration ethnique permettra d’entreprendre tranquillement une recolonisation (voir les témoignages glaçants d’extrémistes juifs dans votre édition du 11 janvier 2024).  Selon le gouvernement de Netanyahou, l’après-Gaza serait géré par une force multinationale occidentale et Israël assurerait la sécurité et contrôlerait les frontières. Pour cacher cyniquement cette annexion, une administration civile palestinienne serait mise en place pour autant qu’elle fasse allégeance à l’état hébreu.  

Cet asservissement du peuple palestinien et l’éradication de son identité sont en totale contradiction avec les termes de la déclaration de lord Balfour, ministre anglais des affaires étrangères sous le protectorat en 1917. Cette déclaration est l’acte fondateur de l’Etat d’Israël. Il est dit précisément : « RIEN NE SERA ACCOMPLI QUI PUISSE PORTE ATTEINTE AUX DROITS CIVIQUES ET RELIGIEUX DES COLLECTIVITES NON-JUIVES EXISTANT EN PALESTINE »

La communauté internationale s’opposera-t-elle au funeste projet israélien de faire disparaître la Palestine ? Aura-t-elle le courage d’imposer des sanctions jusqu’à l’arrêt des bombardements et des annexions ainsi que l’engagement de restituer les territoires occupés ?  Il n’y a pas d’autres alternatives pour une solution à deux Etats. 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                               Genève, le 12 janvier 2024

Que faisons-nous pour empêcher la disparition de la Palestine?

Après le pogrom commis par le Hamas, la vengeance compréhensible d’Israël défie cependant toute proportionnalité. Son  but, l’éradication totale du Hamas, est non seulement illusoire mais sert de justification à la totale destruction du nord de Gaza et à l’exode de ses habitants. Cette punition collective conduit à  un nettoyage ethnique. Dans le Sud de Gaza, territoire plus petit que le canton de Genève, plus de deux millions de Palestiniens affamés, sans eau, sans électricité, sans toit  ne peuvent pas survivre. Ils seront eux aussi inévitablement contraints à l’exode.  

En Cisjordanie, l’épuration ethnique est planifiée. Après le mitage et le démembrement du pays, le gouvernement israélien accélère sa politique expansionniste. Alors que tous les regards sont tournés vers Gaza, l’armée israélienne livre des armes aux colons. Ceux-ci, sous le prétexte de se défendre, harcèlent et menacent  la population palestinienne et procèdent à des incursions meurtrières. Depuis le 7 octobre, ils ont «  neutralisé » plus de deux cent prétendus terroristes qui habitaient  près de leurs colonies. Quant à l’armée d’occupation, elle ferme les yeux et continue à éliminer par les armes toute résistance. La population palestinienne subit une telle oppression et de telles conditions humiliantes de vie  qu’elle finira par quitter ses terres.

Devant la menace de l’anéantissement de la Palestine, les pays européens sont silencieux et continuent de prôner hypocritement l’utopie d’un état palestinien. Quant aux Etats-Unis, ils protègent indéfectiblement Israël et sa politique expansionniste avec  leurs porte-avions et leurs sous-marins en Méditerranée. Ils se rendront complice de l’avènement du Grand Israël. Cependant, une question pourrait bientôt tous nous hanter «  Qu’avons-nous fait pour empêcher la disparition de la Palestine ?

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                            Genève, le 21 novembre 2023

Terre sainte

Sur notre planète, il y a un minuscule territoire appelé Terre Sainte qui est le théâtre des errements les plus sombres de notre humanité. Guerre, massacre, pogrom, terrorisme, expulsions, spoliation, répression, humiliation. Un territoire dévasté, fragmenté, défiguré par un mur .Un territoire sous contrôle policier omniprésent où règnent la peur, la haine et la violence. C’est pourtant le sanctuaire des religions juive, chrétienne et islamique qui vénèrent le même dieu tout-puissant, bon et miséricordieux. Si Dieu existe, comment peut-il rester spectateur de ce déchainement de haine provoqué par des responsables religieux sensés le représenter? Ceux-ci dévoient son message de paix et instrumentalisent des textes écrits il y a des millénaires pour revendiquer cette terre. Ils transforment la Terre sainte en une terre maudite. Les religions monothéistes sont une catastrophe pour l’humanité. L’invention de la notion primaire du Bien et du Mal est à l’origine d’une multitude de guerres religieuses. Dans l’abominable conflit actuel, les autorités religieuses sont dramatiquement silencieuses. A-t-on vu une mobilisation de rabbins ou d’imams pour faire cesser ce massacre ? Le pape, quant à lui, est spectateur de cette tragédie. Ses rares déclarations lénifiantes sont  à l’image de celles des dirigeants occidentaux qui perdent  toujours plus de leur crédibilité aux yeux du  monde. Par compromission, par lâcheté,  par intérêt, ils ont depuis des décennies fermé les yeux sur toutes les violations commises par les deux parties et hésitent maintenant à appeler à l’arrêt immédiat de cette dévastation et de cette insoutenable tuerie. Habituées à donner des leçons aux autres pays, nos démocraties refusent de voir que le modèle occidental n’est plus la référence. Quant aux religions responsables de cet embrasement, leur silence et leur démission démontrent la faillite de leur mission sur cette terre.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                               Genève, le 1er novembre 2023