
Une écologie de pacotille

Après une lamentable saga, les autorités australiennes ont finalement expulsé Djokovic comme un criminel. Le plus grand joueur de tennis de tous les temps ne disputera pas le grand Chelem qui aurait pu consacrer sa suprématie. En homme libre, il a assumé son choix de ne pas être vacciné. C’est la réaction d’un être malmené, critiqué mais fier. Jeune, il a vécu le bombardement de son pays par l’OTAN et a souffert des calomnies des médias occidentaux sur la Serbie. Sur les courts, il a toujours joué devant des publics hostiles. Comment ne pas être révolté ? C’est une personnalité avec ses qualités et ses défauts, avec ses convictions et ses erreurs et avec ses positions personnelles fortes. Il ne ressemble pas à Federer. Le chouchou des sponsors. L’image du gendre idéal. La personnalité consensuelle et médiatique qui fait l’unanimité. Djokovic ne peut compter que sur son talent, son travail acharné et sa force de caractère. En l’absence de loi constitutionnelle obligeant à la vaccination, il est devenu le mouton noir qui ose résister à l’hystérie vaccinale. Cependant l’histoire des pandémies nous enseigne que la Nature a toujours eu le dernier mot. L’Homme avec son obsession des vaccins à répétition (qui risquent d’altérer nos défenses naturelles) est impuissant face à la déferlante Omicron hors de contrôle. Comme dans les autres pandémies, l’apparition d’un variant moins virulent nous mènera naturellement à l’immunité collective et nous délivrera de l’affreuse perspective de nous faire vacciner tous les trois mois. L’acharnement actuel contre Djokovic nous paraitra alors disproportionné et minable.
N.B. Je suis pro-vaccin selon le critère du bénéfice-risque.
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 16 janvier 2022
Suite à l’effroyable meurtre d’un enseignant, certains ont appelé à afficher les caricatures de Mahomet sur les murs de toutes les écoles françaises . Cette réaction au nom d’une soi-disant liberté d’expression serait dévastatrice. Comment peut-on parler d’expression alors que le message livré par ces dessins n’est qu’un message provocateur humiliant et vulgaire ? Comment peut-on présenter ces caricatures comme l’expression d’un courage alors qu’elles ont été publiées et republiées dans un but vénal ? Les manifestations légitimes contre la barbarie et l’obscurantisme ne doivent pas occulter la nécessité de redéfinir la laïcité à l’école et de répondre à certaines questions. Comment peut-on amener des élèves à devenir des citoyens en présentant des images qui humilient et dénigrent leurs camarades de classe? Comment un enseignant , attaché aux principes de laïcité , peut-il proposer aux élèves musulmans de quitter la classe pour présenter ces caricatures ? Cette discrimination amène ceux-ci à penser qu’ils sont immatures. Dès lors, comment peut-on s’étonner des sentiments anti-français de certains ? En réaction à ce drame, le gouvernement perd le sens de la proportionnalité en fermant des mosquées, en interdisant jusqu’à des associations pro-palestiniennes ( où est la liberté d’expression ?) et en envisageant la prohibition du port du voile. La justice s’emballe aussi en mettant en garde à vue pêle-mêle , cinq élèves mineurs , des parents d’élèves plaignants et une dizaine de personnes. Sans preuve, ils sont tous traités de terroristes et livrés à la vindicte populaire. L’immense émotion suscitée par l’abominable crime commis par un psychopathe ne peut pas légitimer une croisade contre les Musulmans bafouant tous les droits fondamentaux.
Daniel Fortis Genève , le 20 octobre 2020
Dans ces temps de grand désarroi face à la pandémie du coronavirus, le bon sens et la simple observation de l’expérience des autres pourraient nous inspirer. L’évolution favorable de la pandémie en Chine et en Corée du Sud nous donne un espoir de contenir le virus. Deux points communs lient ces deux pays dans leur réactivité. Un confinement rigoureux et une utilisation généralisée des masques dans la sphère publique. Concernant cette dernière mesure, nos autorités sanitaires ont manifesté peu d’intérêt à cette protection arguant d’une efficacité relative. Pourtant celle-ci a plusieurs impacts : se protéger , protéger les autres ,éviter de mettre en contact nos mains avec nos muqueuses et inciter nos interlocuteurs à se tenir à distance. Tous ces effets concourent à réduire la contamination , même si la protection n’est pas optimale. Cet évident bon sens n’a pas été retenu face à la pénurie de masques. Notre dépendance et notre imprévoyance ne doivent pas être des raisons pour renoncer à une protection qui a fait ses preuves en Chine et en Corée du Sud . Notre culture expansive et communicative ne nous prédispose pas à porter ce moyen d’isolement. Nous devons cependant nous adapter . A la place d’un sourire et d’une poignée de main, notre rapport à l’Autre peut se faire avec une main sur le cœur pour exprimer la paix, le respect et la solidarité dans l’épreuve.
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 15 mars 2020
Donald Trump est l’auteur d’environ dix affirmations fausses par jour sans que les citoyens américains ne s’en offusquent. La vérité ne fait plus recette et les mensonges, s’ils rejoignent les clichés populaires, sont très profitables. Les victoires électorales de Donald Trump, Jair Bolsonaro et Boris Johnson le démontrent. Le mensonge prospère pour plusieurs raisons . LA BANALISATION. Sa grande utilisation le rend banal et bénin. L’IMPUNITE. Les mensonges finissent par être considérés comme des pseudo-conneries . Non seulement ils ne sont pas sanctionnés mais leur revendication passe pour du courage. LE CONFORTEMENT. Un bon mensonge est préférable à une vérité nuancée . Il a le mérite de conforter les dogmatiques. UNE BONNE RENTABILITE. Le mensonge fait la une des journaux tandis que le rétablissement de la vérité fait l’objet d’un entrefilet. LA POST- VERITE. Le sentiment que « cela aurait pu être vrai «constitue une post-vérité potentiellement prémonitoire qui relativise le mensonge. TOUS DES MENTEURS. Cette sentence populaire due à la pléthore de vidéos et de reportages tendancieux et contradictoires nuit à la recherche de la vérité. LE COMPLOTISME . Dans les affaires d’Etat, les informations sont formatées, certifiées par de soi-disant « experts » , confortées par des micro-trottoirs et validées par les services spéciaux . Elles deviennent incontestables sous peine d’être accusé de complotisme. Pourtant Napoléon disait « L’histoire est faite de mensonges sur lesquels tout le monde est d’accord ». CONCLUSION. La vérité est une valeur surannée. Elle n’est plus un pilier moral. Elle s’adapte aux circonstances quitte à devenir mensongère. Si sa version « officielle » obtient suffisamment de « like » sur les réseaux sociaux, elle deviendra Vérité .
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 3 décembre 2019
1. Conquête de la lune.
2. Conquête de l’Everest
Nos autorités nous ont annoncé l’ouverture de nouveaux et importants chantiers publics. Ils vont s’ajouter au nombre impressionnant de chantiers en cours. Ce cauchemar annoncé est aggravé par leur lenteur incompréhensible. Alors qu’ils n’ont aucune activité pendant de longues périodes, ils nous empoisonnent la vie et handicapent l’économie à tel point que les sociétés ( malgré les cadeaux fiscaux proposés en votation ) pourraient remettre en cause leur implantation à Genève. Comment sommes-nous arrivés à cette situation ? Insidieusement, par commodité, par laxisme, par un excès normatif et par manque de contraintes de délai et de concurrence. Une sorte de collusion entre les intervenants s’est installée. Les décideurs politiques préoccupés uniquement par l’octroi de budgets confortables se désintéressent du suivi de leur utilisation. Les services techniques, dont le nombre pléthorique est inversement proportionnel à leur efficacité, travaillent dans un train-train confortable en évoquant des normes sécuritaires et réglementaires pour ne pas aller trop vite. Les services de coordination privilégient par facilité la fragmentation des interventions contribuant ainsi à augmenter les délais. Enfin , les entreprises, en nombre limité, se répartissent entre elles le « gâteau «. Elles s’accommodent de ces délais en s’organisant à leur gré et à leur rythme tout en assurant des locations intéressantes de leur matériel pendant la durée du chantier. La conjonction de tous ces éléments explique cette inertie qui suscite l’exaspération légitime de la population. Elle doit être prise en compte et les responsables doivent sortir de leur « zone de confort » et s’investir dans une gestion efficace.
Daniel Fortis Le 9 mai 2019
Dans un article anodin de 300 caractères, votre journal ( TdG du 4 décembre ) nous informe que l’ accélérateur à particules LHC , le jouet du CERN de 6 milliards de francs, sera à l’arrêt pendant deux ans pour des améliorations. Les milliers de personnes employées dans cette institution vont-t-elles être mises au chômage technique ? Les physiciens qui cherchent la particule de la particule…de la particule…de la particule……..qui a existé pendant un milliardième de seconde après le Big Bang , vont-ils se reconvertir ? Ils pourraient contribuer à trouver des solutions urgentes aux problèmes actuels de notre planète. La connaissance métaphysique du Big Bang , il y a quelques milliards d’années, peut attendre. Par contre , la mobilisation contre le Big Bang climatique imminent ne peut pas attendre. A la place de financer une recherche fondamentale plus qu’hypothétique en termes de résultats, nous devons cibler les priorités pour ne pas subir la question que nos enfants pourraient nous poser dans quelques années « Que faisiez-vous en 2018 pour sauver la planète ? «
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 4 décembre 2018