Archives de catégorie : Non classé

La garden party du Bürgenstock

Du 15 au 16 juin prochain, le luxueux et impressionnant complexe hôtelier du Bürgenstock, propriété d’un fond souverain qatari, devrait accueillir  une centaine de délégations du monde entier pour discuter de la paix en Ukraine. Fréquenté principalement par la jetset et des milliardaires, ce lieu prestigieux dont l’accès ne se fait que par un funiculaire ou par une route hyper sécurisée, offrira l’occasion d’un séjour idyllique à des représentants de pays  extra- européens qui n’ont aucune légitimité à se prononcer sur ce conflit. Ils ne manqueront pas cependant d’amener leurs gardes de corps, leur secrétaire particulière et divers conseillers personnels et fiscaux qui vérifieront l’état de leurs comptes bancaires suisses. Ses heureux invités seront choisis en fonction de leur adhésion à la doxa ukrainienne. Cependant, considérant que cet unilatéralisme pourrait lui être reproché,  notre ministre des affaires étrangères, Ignacio Cassis, fait du racolage auprès des BRICS et des pays du Sud global  qui rechignent à participer à ce simulacre de conférence pour la paix. En effet, comment peut-on imaginer de parler de la paix en l’absence de l’un des belligérants ? La Russie a bien compris que ce raout ne servait qu’à donner une nouvelle tribune au président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

La diplomatie suisse n’est plus ce qu’elle était. Notre ministre, Ignacio Cassis, a bradé notre neutralité. Celle-ci était le fleuron de notre identité. Elle s’est délitée dans un alignement prooccidental et israélophile. La conséquence est que plus personne ne veut venir en Suisse pour discuter de la paix. D’autres pays, comme le Qatar, deviennent des places plus propices à la médiation. Cette prochaine conférence au Bürgenstock ressemble à une garden-party au coût exorbitant. Elle  ne contribuera pas à rétablir notre crédibilité et notre réputation.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                           Genève, le 10 mai 2024  

GAZA, SORTIR DE LA SPIRALE INFERNALE

La photo aérienne de Gaza (ci-jointe) parle d’elle-même. Le contraste entre la densification extrême du territoire palestinien et les plaines cultivées des zones israéliennes est saisissant. Dans le monde, Gaza est le seul pays d’une telle densité. Deux millions et trois cent mille habitants vivent sur un minuscule territoire de 365 km2. Aucune zone agricole. Aucun aéroport. Aucune gare. Aucun port et, en plus, une interdiction de pêche au-delà de 10 kilomètres. Aucune université. Aucune industrie. La moitié de la population sans travail et sans avenir. Une dépendance totale à l’eau et à l’électricité. Deux uniques postes de frontière gérés au bon vouloir des deux voisins pour rentrer ou sortir d’un pays entouré de barbelés. Qui peut prétendre que Gaza n’est pas une prison ?

Aucun pays au monde ne subit de conditions de vie aussi avilissantes. Comment la communauté internationale et, en particulier, les pays occidentaux (qui se targuent de défendre les droits humains) peuvent-ils tolérer cette situation inhumaine ? La souffrance, la désespérance et l’humiliation ne peuvent qu’engendrer la haine et la barbarie.

Cependant les atrocités du conflit actuel peuvent servir d’électrochoc. Non pas pour assouvir une vengeance aveugle et sans limite (quoique compréhensible) mais pour sortir de la spirale infernale dans laquelle les dirigeants des deux pays ont entrainé leur peuple depuis des décennies. Après la colère, les deux peuples doivent sanctionner et renvoyer leurs faiseurs de guerres et élire des personnes de paix. Une image peut les inspirer. Celle de la  poignée de main en 1993 entre deux, jusqu’alors, ennemis jurés, Yitzhak Rabin et Yasser Arafat, scellant les Accords d’Oslo. Des extrémistes les ont lâchement assassinés pour leur faire payer leur courageuse initiative de paix et tuer l’espoir d’une cohabitation entre deux Etats souverains.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                         Genève, le 13 octobre 2023

L’acharnement contre Djokovic

Après une lamentable saga, les autorités australiennes ont finalement expulsé Djokovic comme un criminel. Le plus grand joueur de tennis de tous les temps ne disputera pas le grand Chelem qui aurait pu consacrer sa suprématie. En homme libre, il a assumé son choix de ne pas être vacciné. C’est la réaction d’un être malmené, critiqué mais fier. Jeune, il a vécu le bombardement de son pays par l’OTAN et a souffert des calomnies des médias occidentaux sur la Serbie. Sur les courts, il a toujours joué devant des publics hostiles. Comment ne pas être révolté ? C’est une personnalité avec ses qualités et ses défauts, avec ses convictions et ses erreurs et avec ses positions personnelles fortes. Il ne ressemble pas à Federer. Le chouchou des sponsors. L’image du gendre idéal. La personnalité consensuelle et médiatique qui fait l’unanimité. Djokovic ne peut compter que sur son talent, son travail acharné et sa force de caractère. En l’absence de loi constitutionnelle obligeant à la vaccination, il est devenu le mouton noir qui ose résister à l’hystérie vaccinale. Cependant l’histoire des pandémies nous enseigne que la Nature a toujours eu le dernier mot. L’Homme avec son obsession des vaccins à répétition  (qui risquent d’altérer nos défenses naturelles) est impuissant face à la déferlante Omicron hors de contrôle. Comme dans les autres pandémies, l’apparition d’un variant moins virulent nous mènera naturellement à l’immunité collective et nous délivrera de l’affreuse perspective de nous faire vacciner tous les trois mois. L’acharnement actuel contre Djokovic nous paraitra alors disproportionné et minable.

N.B. Je suis pro-vaccin selon le critère du bénéfice-risque.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                           Genève, le 16 janvier 2022

La doxa de la liberté d’expression en France

Suite à l’effroyable meurtre d’un enseignant, certains ont  appelé  à afficher les caricatures de Mahomet sur les murs de toutes les écoles françaises . Cette réaction au nom d’une soi-disant liberté d’expression serait dévastatrice. Comment peut-on parler d’expression alors que le message livré par ces dessins n’est qu’un message provocateur humiliant et vulgaire ?  Comment peut-on présenter ces caricatures comme l’expression d’un courage alors qu’elles ont été publiées et republiées dans un but vénal ? Les manifestations légitimes contre la barbarie et l’obscurantisme  ne doivent pas occulter la nécessité de redéfinir la laïcité à l’école et de répondre à  certaines questions. Comment peut-on amener des élèves à devenir des citoyens en présentant des images qui humilient et dénigrent leurs camarades de classe? Comment un enseignant , attaché aux principes de laïcité , peut-il proposer aux élèves musulmans de quitter la classe pour présenter ces caricatures ? Cette discrimination amène ceux-ci à penser qu’ils sont immatures.  Dès lors, comment peut-on  s’étonner  des sentiments anti-français de certains ? En réaction à ce drame, le gouvernement perd le sens de la proportionnalité en fermant des mosquées, en interdisant jusqu’à des associations pro-palestiniennes ( où est la liberté d’expression ?) et en envisageant la prohibition du port du voile. La justice  s’emballe aussi en mettant en garde à vue pêle-mêle , cinq élèves mineurs , des parents d’élèves plaignants et une dizaine de personnes. Sans preuve, ils sont tous traités de terroristes et livrés à la vindicte populaire. L’immense émotion suscitée par l’abominable crime commis par un psychopathe ne peut pas légitimer une croisade contre les Musulmans bafouant  tous les droits fondamentaux. 

Daniel Fortis Genève , le 20 octobre 2020

Conoravirus, le port du masque en question

Dans ces temps de grand désarroi face à la pandémie du coronavirus, le bon sens et la simple observation de l’expérience des autres pourraient nous inspirer. L’évolution favorable de la pandémie en Chine et en Corée du Sud nous donne un espoir de contenir le virus. Deux points communs lient ces deux pays dans leur réactivité. Un confinement rigoureux et une utilisation généralisée des masques dans la sphère publique. Concernant cette dernière mesure, nos autorités sanitaires ont manifesté peu d’intérêt à cette protection arguant d’une efficacité relative. Pourtant celle-ci a plusieurs impacts : se protéger , protéger les autres ,éviter de mettre en contact nos mains avec nos muqueuses et inciter nos interlocuteurs à se tenir à distance. Tous ces effets concourent à réduire la contamination , même si la protection n’est pas optimale. Cet évident bon sens n’a pas été retenu face à la pénurie de masques. Notre dépendance et notre imprévoyance ne doivent pas être des raisons pour renoncer à une protection qui a fait ses preuves en Chine et en Corée du Sud . Notre culture expansive et communicative ne nous prédispose pas à porter ce moyen d’isolement. Nous devons cependant nous adapter . A la place d’un sourire et d’une poignée de main, notre rapport à l’Autre peut se faire avec une main sur le cœur pour exprimer la paix, le respect et la solidarité dans l’épreuve.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                    Genève, le 15 mars 2020

La vérité n’est plus un pilier moral

Donald Trump est l’auteur d’environ dix affirmations fausses par jour sans que les citoyens américains ne s’en offusquent. La vérité ne fait plus recette et les mensonges, s’ils  rejoignent les clichés populaires, sont très profitables. Les victoires électorales de Donald Trump,  Jair Bolsonaro et Boris Johnson le démontrent. Le mensonge prospère pour plusieurs raisons . LA BANALISATION. Sa grande utilisation le rend banal et bénin. L’IMPUNITE. Les mensonges finissent  par être considérés comme des pseudo-conneries . Non seulement ils ne sont pas sanctionnés mais leur revendication passe pour du courage. LE CONFORTEMENT.  Un bon mensonge est préférable à une vérité nuancée . Il a le mérite de conforter les dogmatiques. UNE BONNE RENTABILITE. Le mensonge fait la une des journaux tandis que le rétablissement de la vérité fait l’objet d’un entrefilet. LA POST- VERITE.  Le sentiment que «  cela aurait pu être vrai «constitue une post-vérité potentiellement prémonitoire qui relativise le mensonge. TOUS DES MENTEURS. Cette sentence populaire due à la pléthore de  vidéos et de reportages tendancieux et contradictoires nuit à la recherche de la vérité. LE COMPLOTISME . Dans les affaires d’Etat, les informations sont formatées, certifiées par de soi-disant « experts » , confortées  par des micro-trottoirs  et validées par les services spéciaux . Elles deviennent incontestables sous peine d’être accusé de complotisme. Pourtant  Napoléon disait « L’histoire est faite de mensonges sur lesquels tout le monde est d’accord ». CONCLUSION. La vérité est une valeur surannée. Elle n’est plus un pilier moral.  Elle s’adapte aux circonstances quitte à devenir mensongère. Si sa version « officielle » obtient suffisamment de « like » sur les réseaux sociaux, elle deviendra  Vérité .

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                             Genève,  le 3 décembre 2019

 

Comparaison interpellante

1.  Conquête de la lune.

               20 juillet 1969  le premier homme , Neil Armstrong , foule le sol lunaire
               Depuis 1972 , personne n’est retourné sur la lune.

2.  Conquête de l’Everest

               29 mai 1953, le premier homme Tenzing Norgay ( avec son client Hillary) foule le sommet de l’Everest.
                Aujourd’hui………..
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Vous avez dit bizarre ? comme c’est bizarre !