Le peuple suisse est appelé à se prononcer sur le renforcement des lois contre le terrorisme. Sans justification factuelle , nos autorités nous proposent d’introduire un nouveau délit, celui de la potentialité. Ainsi un adolescent de 14 ans qui n’a rien à se reprocher sera déclaré potentiellement dangereux si sa famille, ses fréquentations , ses croyances ou ses traditions ne correspondent pas nos standards. Après l’interdiction des minarets de 2010 , la loi sur les renseignements de 2016, notre gouvernement continue avec une loi liberticide incluant la notion subjective de potentialité. Le matraquage médiatique de la menace terroriste nous fait perdre tous nos repères et banalise la violation de principes démocratiques. Depuis le 11 septembre 2001, le monde est rentré dans un engrenage infernal. Guantanamo, enfermement sans procès, légalisation de la torture, répression des oppositions, guerre préventives et ingérences néocoloniales. Combien de soit-disant attentats déjoués , d’attentats sous fausse bannière, d’attentats infiltrés par les services secrets ont-ils été instrumentalisés pour entretenir la peur ? Aujourd’hui, la plupart des attentats sont le fait de psychopathes solitaires qui ne sont pas connus des services antiterroristes. Dans ces conditions , les nouvelles lois seront totalement inopérantes. Elles sont des portes ouvertes à toutes sortes de dérives. Une personne qui ne veut pas se faire vacciner peut devenir potentiellement dangereuse pour la population. Sera-t-elle assignée à domicile ? Les lois actuellement en vigueur suffisent pour réduire le risque terroriste. Pourquoi brader nos valeurs démocratiques dans un délire sécuritaire ?
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 7 juin 2021