La fable de Trump

La pitoyable fable de la mort d’Al-Baghdadi fait la une de tous les journaux. Inventée et mise en scène par un président aux abois, elle ressemble à une mauvaise série américaine avec un héros sauveur de l’humanité ( le président des Etats-Unis  Donald Trump) et un monstre couard ( le calife Al-Baghdadi )  qui pleurniche avant de se donner la mort. Qui peut croire à cette « énième «  version abracadabrantesque de la mort du chef de l’Etat Islamique (qui est le plagiat de la mort de Ben Laden) ? Mis à part les doutes des médias russes, toute la presse occidentale relaie sans réserve cette fable destinée à l’électorat primaire de Trump.  Cet alignement et cette crédulité sont inquiétants. Comment expliquer qu’un individu parfaitement connu des services américains (emprisonné pendant dix mois dans les geôles américaines en Irak ) puisse disparaître pendant huit ans de tous les « radars « ( géolocalisation, reconnaissance faciale, NSA, services secrets, drone, satellite )  alors que toute la planète est à ces trousses ! Incroyable. N’importe quel personne  est aujourd’hui  filmée, localisée , identifiée en quelques minutes dans les quatre coins du monde. Dans ce scénario débile , il fallait aussi trouver  le traître pour expliquer la localisation providentielle du monstre. En s’inspirant des recettes racoleuses des séries américaines,  Trump a choisi la propre femme d’Al-Baghdadi dans le rôle de la traitresse. Une histoire « à dormir debout «  qui pourtant abuse la plupart de nos médias. Quand retrouverons-nous un vrai journalisme d’investigation  pour dénoncer cette pantalonnade ?

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                 Genève,    le 28 octobre 2019