La Russie a annexé sans coup férir la Crimée avec le plébiscite de ses habitants. C’est la réponse du berger russe à la bergère européenne. Celle-ci s’était ingérée illégitimement dans les affaires ukrainiennes et avait encouragé le coup d’Etat pendant les jeux de Sotchi. Quelle autre réponse le président Poutine aurait-il pu faire devant la menace de l’implantation de base de l’OTAN et de la marginalisation de la population pro-russe ? L’Europe et ses médias ont oublié que tous les Ukrainiens n’étaient pas pro-européens et que ceux-ci, séduits par le mirage européen , étaient phagocytés par une extrême droite nationaliste. Noyau dur de l’opposition, celle-ci a refusé de discuter des importantes concessions faites par le président élu et a alimenté pendant trois mois un climat insurrectionnel . Pendant ces troubles, les médias occidentaux ont en permanence diffusé le message des Gentils Ukrainiens pro-européens opprimés par les Méchants Ukrainiens pro-russes. Cette vision simpliste a été contredite par la réalité. L’ Europe , pour camoufler sa déconvenue, en est réduite à utiliser de pitoyables rétorsions. Elle ferait mieux de définir une politique étrangère indépendante des Etats- Unis en s’affranchissant de l’emballement médiatique.