L’un des plus grands carnages ( 50 morts) a eu lieu dans les mosquées de la ville de Christchurch. Dans son édition du soir, le journal télévisé de la TSR n’a consacré que 8 minutes à ce massacre. Le reportage factuel avec une indignation de circonstance ne prenait pas la mesure de cet abominable acte prémédité, revendiqué et mis en scène. Le lendemain, la première page de la TdG n’a consacré qu’un encart de 6 cm par 5 cm qui renvoyait à une page intérieure. Imaginez la couverture médiatique si un islamiste avait massacré 50 Chrétiens dans une église. Souvenez-vous des attentats de Charly Hebdo et du Bataclan ( relevant d’actes de vengeance et de représailles). Tous les chefs d’Etats de la planète étaient venus à Paris défiler contre le terrorisme . La presse et la télévision avait parlé de ces événements pendant toute une semaine. La stygmatisation des musulmans avec des émissions sur la radicalisation , les imams, les banlieues, les écoles , la viande halal et le voile avait saturé toutes les ondes. A Christchurch, aucune mobilisation, aucun chef d’Etat, des déclarations convenues, aucune enquête sur l’endoctrinement, l’entourage , la symbolique du lieux, le financement et le cheminement haineux et mortifère de ce suprémaciste. Certains médias inconscients relaient même l’indécent triomphalisme de ce monstre et son effroyable manifeste. Cependant, dans deux jours, tous les médias tourneront la page. Ce « deux poids, deux mesures « dans le traitement de l’information révèle le poids qu’on accorde à la vie selon ses origines et donne la mesure de la montée d’une islamophobie banalisée.
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 15 mars 2019