Archives mensuelles : décembre 2019

COP 25, un désastre collectif

Après d’interminables discussions, la conférence sur le climat a accouché d’un accord minimaliste, sans engagement et désespérant. Alors que tous les scientifiques ont révisé leurs calculs en observant l’accélération dramatique du processus de réchauffement climatique, les pays les plus pollueurs et les plus grands fournisseurs de pétrole ont fait obstruction à toute résolution commune. Obsédés par leur croissance économique , les Etats-Unis, l’Inde, la Chine, le Brésil, l’Arabie saoudite et l’Australie portent la responsabilité de ce désastre.  Ils considèrent naïvement que leur prospérité économique permettra de trouver rapidement des solutions techniques au réchauffement . Les médias, aussi, n’ont pas été  à la hauteur des enjeux dans la couverture de la conférence. Ils ont préféré  nous parler de sujets plus porteurs tels que les exo planètes, les accélérateurs de particules et les start-up pour éviter de nous parler de notre impuissance à enrayer l’emballement climatique. Sur le Titanic , on jouait aussi de la musique pendant le naufrage…. Les chefs d’Etat des pays pourtant soucieux du climat sont aussi responsables. Ils ont boudé la COP25 et ont  préféré la réunion de l’Otan et les fastes du palais de Buckingham. Derrière leurs sourires hypocrites , ils se sont ridiculisés dans des invectives au sujet d’une organisation qui est un «  gouffre à milliards » , sans objectif, incohérente, inutile et au profit des seuls marchands d’armes. Pendant la conférence sur le climat , un autre événement a révélé le cynisme du monde de la finance . Les boursicoteurs  n’ont pas hésité à investir la somme faramineuse de 1700 milliards de  francs dans la compagnie pétrolière saoudienne Aramco. Leur cupidité distillera un poison pour  la planète. Comment osent-ils s’approprier l’avenir de nos enfants ?

 

Daniel Fortis

1231  Conches                                                                                        Genève,  le 17 décembre 2019

La vérité n’est plus un pilier moral

Donald Trump est l’auteur d’environ dix affirmations fausses par jour sans que les citoyens américains ne s’en offusquent. La vérité ne fait plus recette et les mensonges, s’ils  rejoignent les clichés populaires, sont très profitables. Les victoires électorales de Donald Trump,  Jair Bolsonaro et Boris Johnson le démontrent. Le mensonge prospère pour plusieurs raisons . LA BANALISATION. Sa grande utilisation le rend banal et bénin. L’IMPUNITE. Les mensonges finissent  par être considérés comme des pseudo-conneries . Non seulement ils ne sont pas sanctionnés mais leur revendication passe pour du courage. LE CONFORTEMENT.  Un bon mensonge est préférable à une vérité nuancée . Il a le mérite de conforter les dogmatiques. UNE BONNE RENTABILITE. Le mensonge fait la une des journaux tandis que le rétablissement de la vérité fait l’objet d’un entrefilet. LA POST- VERITE.  Le sentiment que «  cela aurait pu être vrai «constitue une post-vérité potentiellement prémonitoire qui relativise le mensonge. TOUS DES MENTEURS. Cette sentence populaire due à la pléthore de  vidéos et de reportages tendancieux et contradictoires nuit à la recherche de la vérité. LE COMPLOTISME . Dans les affaires d’Etat, les informations sont formatées, certifiées par de soi-disant « experts » , confortées  par des micro-trottoirs  et validées par les services spéciaux . Elles deviennent incontestables sous peine d’être accusé de complotisme. Pourtant  Napoléon disait « L’histoire est faite de mensonges sur lesquels tout le monde est d’accord ». CONCLUSION. La vérité est une valeur surannée. Elle n’est plus un pilier moral.  Elle s’adapte aux circonstances quitte à devenir mensongère. Si sa version « officielle » obtient suffisamment de « like » sur les réseaux sociaux, elle deviendra  Vérité .

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                             Genève,  le 3 décembre 2019

 

La forteresse iranienne

Au Moyen-Age, la famine était utilisée comme arme de guerre. Les forteresses , à défaut d’être conquises par les armes, était coupées du monde et affamées. La population, en proie à une détresse extrême et aux  épidémies , finissait souvent par se révolter pour négocier une reddition.  Aujourd’hui, rien n’a changé. Les Etats-Unis avec la complicité de la finance internationale , imposent un embargo qui étrangle la population iranienne. Après deux ans de privations, de restrictions  et d’espoir déçus, une frange de celle-ci a manifesté violemment. Le gouvernement a réprimé avec la même violence et a fermé des réseaux sociaux infiltrés par  les services américains. Le scénario cynique de Trump commence à se réaliser. Cependant, il n’arrivera pas à son terme car il est le fruit d’une ignoble forfaiture. En 2013 et en 2017, le peuple iranien a élu ROHANI pour mener des réformes sociétales et négocier une ouverture sur le monde avec  l’arrêt du nucléaire. Le 14 juillet 2015, le monde entier (sauf Israël et l’Arabie Saoudite) saluait la signature d’un traité de paix avec l’Iran porteur d’un immense espoir. Trois ans après, alors que l’Iran respectait scrupuleusement ses engagements, les Etats-Unis de Trump renient unilatéralement leurs engagements , déchirent le traité de paix et font un ignoble chantage aux  entreprises européennes. Celles-ci, tétanisées par les menaces de Trump, se soumettent . Les Iraniens, quant à eux, ne céderont pas à la fourberie des Etats-Unis dont l’histoire de 300 ans n’est faite que de violences, de spoliations, d’esclavagisme, de racisme et de compulsion à l’argent . Ils résisteront avec la fierté d’appartenir à une belle et riche civilisation vieille de 7000 ans.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                        Genève, le 4 décembre 2019