Après d’interminables discussions, la conférence sur le climat a accouché d’un accord minimaliste, sans engagement et désespérant. Alors que tous les scientifiques ont révisé leurs calculs en observant l’accélération dramatique du processus de réchauffement climatique, les pays les plus pollueurs et les plus grands fournisseurs de pétrole ont fait obstruction à toute résolution commune. Obsédés par leur croissance économique , les Etats-Unis, l’Inde, la Chine, le Brésil, l’Arabie saoudite et l’Australie portent la responsabilité de ce désastre. Ils considèrent naïvement que leur prospérité économique permettra de trouver rapidement des solutions techniques au réchauffement . Les médias, aussi, n’ont pas été à la hauteur des enjeux dans la couverture de la conférence. Ils ont préféré nous parler de sujets plus porteurs tels que les exo planètes, les accélérateurs de particules et les start-up pour éviter de nous parler de notre impuissance à enrayer l’emballement climatique. Sur le Titanic , on jouait aussi de la musique pendant le naufrage…. Les chefs d’Etat des pays pourtant soucieux du climat sont aussi responsables. Ils ont boudé la COP25 et ont préféré la réunion de l’Otan et les fastes du palais de Buckingham. Derrière leurs sourires hypocrites , ils se sont ridiculisés dans des invectives au sujet d’une organisation qui est un « gouffre à milliards » , sans objectif, incohérente, inutile et au profit des seuls marchands d’armes. Pendant la conférence sur le climat , un autre événement a révélé le cynisme du monde de la finance . Les boursicoteurs n’ont pas hésité à investir la somme faramineuse de 1700 milliards de francs dans la compagnie pétrolière saoudienne Aramco. Leur cupidité distillera un poison pour la planète. Comment osent-ils s’approprier l’avenir de nos enfants ?
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 17 décembre 2019