Une pause-café à 3.500.- Fr.
La rémunération annuelle ( salaire ,primes ,options ) de M. Marcel OSPEL, président du conseil d’administration de l’UBS se monte à Fr. 31.000.000.-.Cela porte la pause-café de 15 minutes à Fr 3500.- , salaire mensuel d’un grand nombre de personnes. Propos démagogiques et racoleurs , peut-être , mais révélateurs d’une inadéquation avec n’importe quel critère logique et de bon-sens. Les diplômes, les compétences, l’intelligence, l’intuition ou les responsabilités ne peuvent pas justifier un tel salaire. Celui-ci est, dit-on, en relation avec les résultats de l’entreprise. Si tel est le cas, il faut expliquer pourquoi les dirigeants de Swissair se sont vus attribuer des parachutes dorés après le désastre de l’entreprise ? Et, pourquoi un prédécesseur de M. OSPEL a perçu, au début des années 90, des millions après une perte de plusieurs milliards due à des prêts délirants à des spéculateurs immobiliers ? La corrélation entre les résultats et les rémunérations n’est donc pas crédible. L’explication doit se trouver ailleurs. Les dirigeants de ces entreprises sont des interlocuteurs privilégiés et incontournables des grands décideurs de la planète ( hommes politiques, multinationales, grands financiers et médias ) et sont aussi des intermédiaires dans des affaires dont la couleur n’est pas toujours ultrablanche, tels que la fiscalité internationale, les délits d’initiés, les pots de vins, la corruption politique, les trafics d’armes et autres. Ces produits financiers « troubles » nécessitant beaucoup de doigté et de discrétion, celui qui les gère, acquiert auprès de ses employeurs un position dominante . Ses prétentions salariales seront à la hauteur de son degré d’influence et de ses implications dans ces dossiers sensibles . Dans ce cas-là, la fidélité et la discrétion n’ont pas de prix.