Archives mensuelles : janvier 2012

Syrie : Ingérence inconséquente de l’Occident

Avec l’appui inconditionnel, depuis une année, de tous les médias occidentaux, l’insurrection syrienne, (limitée à quelques villes meurtries par la répression de 1980), est présentée comme l’axe du Bien face à l’axe du Mal du régime de Bachar-el-Assad. Vilipendée par des instances morales autoproclamées, le régime (pourtant légitimé par l’invitation de M. Sarkozy en 2008) est définitivement condamné. Une information unilatérale et manipulée nourrit une vision simpliste et manichéenne sans se poser la question : Pourquoi l’insurrection n’a-t-elle pas embrasé tout le pays en quelques jours comme lors des printemps tunisien et égyptien ? La raison est simple. Les pro-Assad et ceux que cette insurrection inquiète sont nombreux et ont été occultés. Le rouleau compresseur médiatique a tout de suite cloué au pilori le régime. Aucune information contradictoire. Témoignages récités d’enfants manipulés. Reportages uniquement à charge. Où sont les insurgés d’Alep ou de Damas ? Affublés de toutes les vertus démocratiques, les insurgés sont encensés malgré notre ignorance de leurs intentions et de l’identité de leurs chefs. Interprétation absurde des événements (attentat à Alep, morts de journalistes). Occultation des propositions d’assouplissement du régime (libération des prisonniers politiques, nouvelle constitution, votation anticipée).Les médias faillissent à leur devoir d’information contradictoire, participent au lynchage du régime et figent toute solution de sortie de crise. Il n’est pas question ici de défendre un régime corrompu, violent et anachronique mais de faire pression sur celui-ci en accompagnant toute évolution positive sans utiliser la désinformation au service d’une géostratégie occidentale. La Russie et la Chine l’ont bien compris.

Daniel Fortis

Mali : la guerre « démocratique » de la France

Mali : la guerre « démocratique » de la France

Chahuté en France, le président français Hollande se fait une stature de chef militaire avec sa croisade contre le terrorisme au Mali. Il fait l’unanimité en prétendant que le territoire français est menacé, paraît-il, par un millier de gangsters pseudo- islamistes depuis le Mali ! Quelle belle occasion de sortir les avions Rafale pour de belles photos publicitaires et de montrer, avec une propagande bien orchestrée, l’armée française au secours des 16 millions de Maliens. Une question néanmoins se pose : comment le gouvernement malien issu d’un putsch militaire le 22 mars 2012 avec le soutien de la France est-il incapable de résister à quelques individus malsains qui se revendiquent faussement de l’islam ? La réalité est peut-être différente. Le soutien populaire et celui des Touaregs manquent à un gouvernement malien, inféodé aux intérêts français, pour fédérer une cohésion nationale . Il parait évident que l’exploitation des mines d’uranium du Mali, essentielle pour la filière nucléaire francaise, est la principale raison de cette intervention. Cela ressemble à une ingérence néo-coloniale qui ne dit pas son nom.