Archives mensuelles : mars 2023

La phobie de l’amiante

Si la législation générale sur l’amiante est justifiée, les règlements d’application relèvent du délire sécuritaire. La multitude des mesures à prendre équivaut à écraser un moustique avec une massue. A part les grands travaux de démolition, la plupart des travaux de rénovation d’appartement, comme par exemple l’enlèvement de carrelage,  présente des risques dérisoires et devrait relever d’un traitement de bon sens (dépose précautionneuse, port d’un masque et humidification préalable des matériaux et des supports). A la place, un diktat sécuritaire est mis en place par une pléthore d’intervenants (ingénieurs- diagnosticiens, techniciens, laboratoires spécialisés, entreprises spécialisées et enfin de mystérieuses décharges spécialisées). Ces nouveaux métiers forment un cartel de l’amiante aux profits confortables. Il en résulte un ralentissement et un renchérissement absurde des travaux.

Cette phobie de l’amiante se nourrit des images des années 1950 avec des ouvriers qui scient et découpent sans masque des plaques d’amiante durant toute la journée dans un nuage d’amiante. Leurs conditions de travail étaient scandaleuses et leur exposition aux fibres leur a couté la santé et la vie. Aujourd’hui, quelle est la relation avec la dépose de quelques carreaux présentant un risque infinitésimal qui peut être maîtrisé par des mesures simples ? L’obligation du port d’un scaphandre dans ces conditions est ridicule.

Cette obsession de la sécurité devient indécente lorsque nous voyons les images du récent séisme en Turquie. Dans un nuage de poussière, très certainement plein d’amiante, des sauveteurs fouillent à main nue, sans aucune protection, les décombres des immeubles à la recherche de survivants. Cette vision dramatique devrait  nous interpeller et nous faire prendre conscience de notre hystérie sécuritaire suisse.

Daniel Fortis

Ingénieur civil EPFZ-SIA

1231 Conches                                                                         Genève, le 7 mars 2023

Une hystérie militariste

Alain Berset a osé le mot : Frénésie guerrière. Après le tôlé suscité en Europe, le rétropédalage de notre président n’ôte rien à la pertinence du propos que partage une majorité silencieuse. Depuis le conflit russo-ukrainien, le monde entier est entré dans une spirale d’hystérie militariste. Tous  les pays ont augmenté leurs budgets militaires. Les industries d’armement débordent de commandes. Des pays neutres rejoignent l’Otan. Les Etats-Unis créent une nouvelle coalition militaire antichinoise  dans le Pacifique. L’Ukraine reçoit toujours plus d’armes et de munitions pour écraser la Russie. La neutralité suisse devient un crime. Cette fuite en avant belliciste est irresponsable et sans issue.

Embourbée dans les plaines du Donbass, l’armée russe n’est plus qu’un tigre de papier. Pourtant, les gouvernements occidentaux continuent à brandir  la menace expansionniste de la Russie vers l’Europe ! On perd la raison et on oublie  que c’est l’Otan qui est responsable depuis la chute du mur de Berlin en 1989 d’un expansionnisme effréné. L’Union soviétique avait pourtant retiré  pacifiquement toutes ses troupes des pays de l’Est. Cette main tendue a été ignorée et  les Etats-Unis ,opposés au rapprochement de la Russie et de l’Europe, ont installé sans tarder des bases de l’Otan  dans ces pays et dans les ex-républiques soviétiques à qui la Russie avait accordé  l’indépendance. Cela ne relève-t-il pas d’une politique expansionniste avec l’ultime provocation des bases de l’Otan en Ukraine ? Ce grignotage territorial est à l’origine de cette folie militariste qui va engloutir des milliers de milliards de francs. Ces sommes vertigineuses, destinées à la destruction et à la mort, contribueront à dégrader encore plus notre environnement et manqueront à un combat beaucoup plus essentiel : la préservation de notre bien commun, la TERRE.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                          Genève, le 17 mars 2023

Projet de lettre à la procureure

Madame La Procureure,

Je suis un simple citoyen qui a été choqué par le dénouement de l’affaire dite de la plume. Connaissant personnellement la victime depuis 60 ans et son conjoint depuis leur rencontre, je suis, comme la plupart de mes amis, dans l’incompréhension la plus totale devant ce jugement en appel qui réduit à trois ans avec un sursis partiel la peine de l’auteur de ce féminicide d’une violence inouïe. Cette réduction de peine a été accordée sur la base du changement de version opportun d’un menteur patenté qui a égaré la justice pendant 5 ans. J’ai envoyé un courrier de lecteur à la TdG (voir pièce jointe) concluant qu’un recours au Tribunal Fédérale était justifié. L’article n’a pas été publié.

Je n’ai pas la prétention ni les compétences de contester une décision de justice. Je ne prétends pas non plus avoir la vérité malgré mes fortes convictions que l’acte sexuel consenti est un nouveau mensonge. Cependant, au nom de la vérité et de la dignité de la victime, je ne peux pas rester dans le silence.  A ce titre, je ne comprends pas le silence des associations de défense des femmes et plus particulièrement celle contre la violence conjugale. Cette décision de justice est une injure faite à toutes les femmes et devrait être dénoncée par toutes ces associations. Un recours au Tribunal Fédéral permettrait de rouvrir une enquête où la victime pourrait retrouver justice et dignité.

Je suis conscient que le Tribunal fédéral ne juge pas le fond  mais seulement la forme. Je pense toutefois  que celle-ci n’a pas été respectée. La nouvelle version de l’accusé ( sans relation avec la première version) aurait dû déclencher l’ouverture d’une nouvelle enquête impliquant l’audition d’autres experts spécialisés et d’autres témoins dont la fille de la victime présente sur les lieux. Ce jugement émis par des juges professionnels privilégie une soi-disant plausibilité des faits à la recherche de la vérité. C’est  une parodie de justice entachée de vices de formes.

Je ne sais pas si un recours au Tribunal Fédéral pourrait relancer une nouvelle enquête sur la base des nouveaux éléments. J’appelle cependant de mes vœux une recherche de la vérité qui puisse rendre justice à une femme martyrisée et bafouée.

Vous remerciant de l’intérêt que vous pourriez porter à ce courrier, je vous adresse mes respectueuses salutations.

Daniel Fortis

Une nouvelle affaire Jaccoud

Au lendemain de la journée de la femme, la cour criminelle a requalifié le féminicide de l’affaire de la plume en un féminicide par négligence. Quelle infamie pour la victime et quelle gifle pour toutes les femmes ! Avec une pirouette de dernière minute, l’accusé avait présenté quelques jours avant le procès en appel sa nouvelle version. Un acte  sexuel ayant entrainé la mort. Pendant cinq ans, il a  égaré la justice en prétendant que son épouse était morte d’un AVC. A la stupéfaction générale, les juges ont ramené la peine de 13 ans à 3 ans. Comment des juges ont-ils pu accréditer aussi facilement la nouvelle version d’un menteur patenté ? La conversion miraculeuse de l’accusé à ne plus vivre dans le mensonge après un discours du pape est une tartufferie. Les circonstances de l’acte, vulgairement appelé le truc, contredisent les déclarations des experts et le simple bon sens. Comment imaginer un étouffement pendant trois minutes pour amener sa compagne au « septième ciel » ? Cette nouvelle version aurait dû être soumise à un témoin essentiel. La fille de la victime qui avait été appelée par l’accusé juste après le décès de sa mère et avant l’arrivée des urgences. Son absence à la barre est incompréhensible et préjudiciable à la recherche de la vérité. En revanche, la parution à la barre de témoins de moralité proches de l’accusé n’a apporté que de la subjectivité et de l’anecdotique.

Avec des procédés dilatoires, les avocats de la défense ont triomphé et la justice a cédé.  Cette justice professionnalisée ne sait plus juger. Elle se protège derrière l’application de normes techniques rigides au détriment de la vérité qui devient une valeur secondaire. Elle donne aussi l’impression qu’elle accorde plus de poids à la parole d’un riche notable que celle d’un simple citoyen. L’ancienne justice avec un jury populaire n’aurait pas blanchi le hobereau soleurois. Dans l’affaire Jaccoud  qui a enflammé Genève en 1958, le notable a été condamné. Au nom de la vérité, un recours au Tribunal Fédéral est pleinement justifié.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                 Genève, le 10 mars 2023