L’armada occidentale se positionne au large des côtes syriennes. Sans risque de perte humaine, elle prépare des frappes dites chirurgicales. Combien de « dommages collatéraux » à la suite des bombardements et de l’embrasement de la région ?
La question est secondaire pour les trois chefs d’Etat dont le plus belliqueux est le président français. Il n’a pas retenu la belle leçon de son prédécesseur Jacques CHIRAC qui avait refusé de s’engager dans le bourbier irakien et qui n’avait été abusé par les fioles chimiques brandies par Colin Powell à l’ONU en 2003.
En ignorant l’ONU, la complexité de la Syrie, les intentions d’une opposition disparate et dangereuse et, surtout, en ignorant les conclusions des enquêteurs sur la provenance des tirs, l’Occident va punir le coupable. Mais quel coupable ? Les déclarations de Mme Carla del Ponte dénonçant les rebelles sont plus crédibles que les allégations sans preuve des Occidentaux.
La conférence de Genève, dernière occasion d’éviter la guerre, a été sabordée unilatéralement par l’opposition et dédaignée par les dirigeants occidentaux. Ceux-ci n’ont rien fait pour sauver la paix. Ils porteront la responsabilité de la déstabilisation de la région, de l’aggravation des haines inter-religieuses et d’une nouvelle humiliation du monde arabe confronté au chaos en Egypte, Syrie et en Irak. Des journalistes encadrés et inféodés aux militaires célébreront le rôle pacificateur de l’Occident. La leçon n’aura pas été retenue.