Reniant sa Constitution, le gouvernement serbe a livré M. MILOSEVIC, à la sauvette et in extrémis, à un tribunal entièrement inféodé aux Etats-Unis et à leurs valets européens. Il cède ainsi aux chantages économiques de ceux qui ont dévasté la Serbie et le Kosovo. La découverte récente et très opportune de soi-disant charnier et, surtout, la prime de quatre milliards de dollars promis au peuple serbe balaieront les derniers scrupules. La « justice » occidentale triomphe au prix d’un chantage pitoyable.
Certes, M. MILOSEVIC est un sombre personnage, entêté, borné qui n’inspire aucune sympathie. Certes, il s’est rendu coupable d’avoir couvert une répression sanglante des indépendantistes, comme l’on fait, auparavant à une plus grande échelle, les Français en Algérie, les Américains au Vietnam, les Russes en Tchéchénie et les Chinois au Tibet. Il est intéressant de constater que la réprobation de ces actes est inversement proportionnelle à la puissance de ceux qui les commettent.
Cet acharnement à sa condamnation préprogrammée s’explique par la volonté obsessionnelle de justifier, à tout prix, l’absurdité de l’intervention de l’OCCIDENT dans les Balkans ( le diktat de Rambouillet, le pseudo-génocide, les dommages collatéraux, l’écrasement et la destruction de la Serbie et du Kosovo, l’uranium appauvri, les assassinats et l’expulsion des Serbes du KOSOVO ).
Cette arrestation sert aussi à sauver la face devant le fiasco de la « pacification » de l’Occident et la totale errance de la politique occidentale dans les événements actuels en Macédoine. L’Occident en est réduit à trouver un bouc émissaire à la tragédie yougoslave alors qu’il est directement responsable du démantèlement de la Yougoslavie et de son embrasement.
L’honneur serbe n’a pas tenu devant une « carotte » de quatre milliards de dollars. Les Serbes rejoignent ainsi la « grande » civilisation occidentale de l’argent. L’économie occidentale, quant à elle, bénéficiera, en retour, de l’arrivée de dix millions de nouveaux consommateurs dociles qui oublieront que l’ensemble des médias occidentaux les avaient traités de barbares sanguinaires