En 1938, les démocraties européennes terrorisées par la menace de « Deutschland über alles »multipliaient les conférences pour tenter de calmer les démences d’un monstre en fermant les yeux sur ses crimes. A l’issue de la conférence de Munich , Chamberlain et Daladier trompaient l’ opinion publique en déclarant qu’ils avaient dompté « la bête ». Quelle erreur et quelle désillusion !
En 2018, les organisateurs du Forum de Davos ont déroulé le tapis rouge à Donald Trump en fermant les yeux sur ses outrances, ses invectives, sa confusion mentale ,son obscurantisme climatique et son obsession de « America first » ( dont la gravité, il va sans dire, n’a pas de commune mesure avec les crimes nazis ) . Les participants ont tenté , à force de courbettes et de flatteries à son égard, de préserver leurs marchés économiques et financiers aux Etats-Unis. Ils ont été obligés de subir le discours minable , lu sur un prompteur , d’un président arrogant vendant sa camelote de dumping fiscal. Il a tenté puérilement de nous amadouer avec « la Suisse est formidable » mais il n’a fait aucune concession et n’a pris aucun engagement. Contrairement à l’enfumage de la conférence de Munich, le Forum de Davos aura eu le mérite de mettre en évidence la complète inaptitude de ce président et de permettre à l’Europe de s’émanciper en se fédérant autour de personnalités comme Macron pour animer un nouvel état d’esprit . Le temps de la diplomatie « munichoise » est révolu .Le temps de la résistance est arrivé.
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 28 janvier 2018