Refusant d’établir un lien immuable entre le peuple juif et Jérusalem-Est, l’Unesco a respecté un principe fondamental : une Terre n’appartient pas à une religion, un peuple ou une culture. Nous en sommes seulement des dépositaires momentanés aux grés des aléas politiques, conflictuels, climatiques et sanitaires. La Palestine fait partie du Croissant Fertile où une multitude de civilisations et de peuples se sont succédés et où ont abondé pendant dix mille ans les avancées de l’Humanité. Sédentarisation, agriculture, élevage, écriture et règles sociétales. Pendant les quatre millénaires avant les Hébreux, les Mésopotamiens, Sumériens, Hittites, Assyriens, Perses et Egyptiens ont participé au destin de cette Terre. L’histoire de ces peuples et leurs cultures ont inspiré les auteurs de la Torah. Ce récit fondateur du peuple juif a permis de fédérer des tribus sémites disparates qui ont occupé une terre « promise » par leur Dieu. Ces textes cependant se heurtent au scepticisme de la plupart des historiens. Alors, comment peut-on critiquer la décision de l’Unesco de respecter la diversité et la richesse culturelle de Jérusalem et de préserver ce lieu de toutes les convoitises et appropriations?
Daniel Fortis
1231 Conches 20 octobre 2016