Lors des dernières votations, le peuple a accepté, à une courte majorité, que les soldats suisses soient armés lors de leur intervention sur sol étranger.
Cette votation « pour ou contre les soldats armés » a éludé totalement la question essentielle du droit d’ingérence.
De façon spécieuse, le conseil fédéral a présenté l’ingérence comme un droit acquis.
Mais, où trouve-t-on dans les lois ce droit d’ingérence ?
Quelle instance s’arroge le droit de décider d’intervenir ou de ne pas intervenir à l’étranger ?
Quel pays bénéficie de ce droit d’ingérence ? La Suisse pourrait-elle prendre l’initiative, conformément au droit d’ingérence, de s’interposer entre les Israéliens et les Palestiniens pour empêcher la répression d’un côté, le terrorisme de l’autre et faire respecter le gel de la colonisation des territoires palestiniens ?
Il est évident que les pays les plus puissants s’arrogent ce droit : Les Etats-Unis au Kosovo, la Russie en Tchéchénie et la Chine au Tibet. L’Europe, elle-même, ne dispose que d’un strapontin dans les instances de l’OTAN.
On peut s’attendre, dans ces conditions, à ce que nos soldats ne soient que les valets des Puissants et que notre neutralité soit bradée.
Les Etats-Unis se considèrent comme la référence suprême. Ils désignent les gentils et les méchants. Ils instituent des tribunaux à leur solde, détruisent et tuent au nom du Bien.
Le dernier scrutin a escamoté le véritable enjeu et a occulté l’allégeance faite à la grande « civilisation » occidentale qui a inventé cette nouvelle forme de colonisation.
L’alignement de la Suisse à la politique impérialiste de l’Occident nuira à son image de Terre de dialogue, de neutralité et de paix.