Archives mensuelles : février 2020

Féminisation forcenée de nos rues

Depuis les années soixante, les femmes se sont battues pour  s’affranchir de la prédominance masculine. Leur juste et légitime combat leur a  permis d’obtenir des droits élémentaires et essentiels.  Aujourd’hui , sous l’effet « Me Too », le mouvement féministe se radicalise et dérive vers une obsession de la parité et une frénésie revendicatrice. Après l’écriture inclusive et la féminisation de la signalétique, la Ville de Genève débaptise seize rues au titre de l’égalité entre hommes et femmes. Cette mesure prise sans concertation est autocratique . Rien ne s’oppose à ce que les  nouvelles rues  puissent être prioritairement attribuées à des personnalités féminines. Alors , pourquoi procéder à des débaptisations qui trahissent la mémoire collective ? Cette  féminisation à marche forcée provoque  un clivage primaire et puéril entre les genres sans pour autant améliorer la condition féminine .  Une évolution est positive que si elle est comprise, acceptée et assimilée dans les esprits. L’impatience et le dogmatisme des revendications féministes heurtent les mentalités et sont contre-productifs. Dans notre pays, les dernières élections ont consacré dans les urnes un nombre plus grand de femmes. Porteuses d’une vision du monde plus humaniste et plus respectueuse de la nature, elles n’ont pas eu besoin de s’imposer par la débaptisation et la féminisation de nos rues.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                            Genève , le 24 février 2020

Savoir raison garder

La presse locale nous a révélé un projet d’attentat sur le site pétrolier de  Vernier après une enquête de dix mois ! Un véritable roman-feuilleton des errances de jeunes marginaux  entre le Lignon et la Syrie . Une description psychologique d’individus déstructurés  en mal de reconnaissance et un florilège de leurs déclaration  primaires et vantardes  concernant un projet terroriste irréaliste incompatible avec leur amateurisme. Nous avons été aussi informés de l’invraisemblable gestion des informations  américaines par les services secrets suisses à tel point que le responsable de la police genevoise, M. Poggia , était dans l’ignorance de  cette terrifiante  menace. Certains diront « Une nouvelle Genferei ?«  En aucun cas, nos responsables ont su garder raison devant la réalité de ce projet terroriste. L’absence de faits objectifs , une enquête avec des témoignages anonymes , un scénario  mystérieux,  des protagonistes ne connaissant ni l’arabe ni le Coran, aucun commanditaire, aucun modus operandi,  aucun soutien logistique et  aucun matériel trouvé. Nos autorités ont eu raison de ne pas paniquer les Genevois comme en décembre 2015 quand les mêmes services secrets américains avaient envoyé une photo de quatre soit-disant terroristes prêts à une action imminente mais fictive. Aujourd’hui, l’ emballement de notre presse locale a cependant le mérite de nous interpeller sur la justification d’un site pétrolier si dangereux en pleine  ville . Sa proximité avec l’aéroport représente  un danger bien plus important que les projets fantasmés de quelques naufragés de notre société.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                              Genève, le 16 février 2020

La perfide Albion prend le grand large

« Entre l’Europe et le grand large, l’Angleterre choisira toujours le grand large ». Ces paroles prémonitoires de Winston Churchill se concrétisent tristement aujourd’hui. Pourtant , en 1961, l’Angleterre en pleine crise avait sollicité son adhésion au Marché Commun .  En 1973, elle est devenue européenne en réussissant à préserver tous ses privilèges et prérogatives . Pendant quarante-sept ans, elle a profité de cette alliance et a retrouvé sa prospérité. Aujourd’hui , elle quitte l’Europe et rejoint le pourfendeur de celle-ci, Donald Trump.  Elle n’a été européenne que par pure opportunisme économique et s’est toujours alignée sur les Etats-Unis en toutes circonstances. Son départ a le mérite de clarifier la situation et de permettre de redéfinir les objectifs de l’Europe. Dénigrée et trahie, l’ Europe a cependant réussi à  sortir des nationalismes qui l’ont ravagée pendant le 20 eme siècle. La résurgence de ceux-ci avec la  trahison de l’Angleterre est une menace pour sa survie. Elle doit se préparer à la concurrence et à l’arrogance de la city de Londres dans le domaine de la finance et de la fiscalité. Libérée de l’obstruction  systématique de l’Angleterre en matière de politique étrangère, de défense et d’environnement et, aussi, affranchie du l’ultralibéralisme anglo-saxon et de ses lobbys financiers, l’Europe pourrait trouver un second souffle en s’inspirant peut-être du fédéralisme suisse . Avec sa diversité et sa richesse culturelle ,historique et géographique , elle pourrait devenir une référence humaniste dans un monde en mal de repères.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                       Genève, le 2 février 2020