La perfide Albion prend le grand large

« Entre l’Europe et le grand large, l’Angleterre choisira toujours le grand large ». Ces paroles prémonitoires de Winston Churchill se concrétisent tristement aujourd’hui. Pourtant , en 1961, l’Angleterre en pleine crise avait sollicité son adhésion au Marché Commun .  En 1973, elle est devenue européenne en réussissant à préserver tous ses privilèges et prérogatives . Pendant quarante-sept ans, elle a profité de cette alliance et a retrouvé sa prospérité. Aujourd’hui , elle quitte l’Europe et rejoint le pourfendeur de celle-ci, Donald Trump.  Elle n’a été européenne que par pure opportunisme économique et s’est toujours alignée sur les Etats-Unis en toutes circonstances. Son départ a le mérite de clarifier la situation et de permettre de redéfinir les objectifs de l’Europe. Dénigrée et trahie, l’ Europe a cependant réussi à  sortir des nationalismes qui l’ont ravagée pendant le 20 eme siècle. La résurgence de ceux-ci avec la  trahison de l’Angleterre est une menace pour sa survie. Elle doit se préparer à la concurrence et à l’arrogance de la city de Londres dans le domaine de la finance et de la fiscalité. Libérée de l’obstruction  systématique de l’Angleterre en matière de politique étrangère, de défense et d’environnement et, aussi, affranchie du l’ultralibéralisme anglo-saxon et de ses lobbys financiers, l’Europe pourrait trouver un second souffle en s’inspirant peut-être du fédéralisme suisse . Avec sa diversité et sa richesse culturelle ,historique et géographique , elle pourrait devenir une référence humaniste dans un monde en mal de repères.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                       Genève, le 2 février 2020