Archives mensuelles : octobre 2019

La fable de Trump

La pitoyable fable de la mort d’Al-Baghdadi fait la une de tous les journaux. Inventée et mise en scène par un président aux abois, elle ressemble à une mauvaise série américaine avec un héros sauveur de l’humanité ( le président des Etats-Unis  Donald Trump) et un monstre couard ( le calife Al-Baghdadi )  qui pleurniche avant de se donner la mort. Qui peut croire à cette « énième «  version abracadabrantesque de la mort du chef de l’Etat Islamique (qui est le plagiat de la mort de Ben Laden) ? Mis à part les doutes des médias russes, toute la presse occidentale relaie sans réserve cette fable destinée à l’électorat primaire de Trump.  Cet alignement et cette crédulité sont inquiétants. Comment expliquer qu’un individu parfaitement connu des services américains (emprisonné pendant dix mois dans les geôles américaines en Irak ) puisse disparaître pendant huit ans de tous les « radars « ( géolocalisation, reconnaissance faciale, NSA, services secrets, drone, satellite )  alors que toute la planète est à ces trousses ! Incroyable. N’importe quel personne  est aujourd’hui  filmée, localisée , identifiée en quelques minutes dans les quatre coins du monde. Dans ce scénario débile , il fallait aussi trouver  le traître pour expliquer la localisation providentielle du monstre. En s’inspirant des recettes racoleuses des séries américaines,  Trump a choisi la propre femme d’Al-Baghdadi dans le rôle de la traitresse. Une histoire « à dormir debout «  qui pourtant abuse la plupart de nos médias. Quand retrouverons-nous un vrai journalisme d’investigation  pour dénoncer cette pantalonnade ?

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                 Genève,    le 28 octobre 2019

 

Impressions du Liban

De retour d’un Liban traversé par une vague contestataire, j’ai été surpris par la maturité civique des Libanais lors des manifestations. Très peu de violence, aucun propos haineux, respect de la police et solidarité interconfessionnelle autour du drapeau national .Ce pays est le berceau de la civilisation, le dépositaire de toutes les cultures ,le porteur de l’esprit d’ouverture et d’échanges et une terre de refuge. Il fait la fierté des Libanais. Cependant , il représente ,à lui tout seul , les problèmes, les tragédies et , aussi ,tous les espoirs du Moyen-Orient. Les Libanais dénoncent aujourd’hui les errements et la corruption de leurs  dirigeants. Ceux –ci ont privilégié de luxueuses  réalisations au détriment de l’éducation, la santé , les transports et les services publiques. Ils ont négligé les problèmes environnementaux liés à la  pollution de l’eau, à l’empreinte carbone et aux déchets omniprésents.  La riche diaspora a privilégié les investissements dans la spéculation et le luxe.  La vie excessivement chère de la capitale est révoltante face au dénuement des deux millions de réfugiés palestiniens et syriens. Les régions à majorité musulmane qui en portent le fardeau sont délaissées. Le Liban possède dans sa diversité géographique et climatique  les atouts  pour relever ces défis. Ce beau  pays doit assurer son avenir et sa cohésion en défendant le multi confessionnalisme et la tolérance et en résistant aux affairistes et aux extrémistes .Les attentes légitimes des Libanais doivent être entendues . Leur solidarité et leur ferveur pour leur pays est un exemple pour nos démocraties.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                               Genève,  le 25 octobre 2019

 

Israël, le temps du dégagisme

Pour tenter de se soustraire à ses inculpations judiciaires, Netanyahu s’accroche au pouvoir. Pour obtenir le soutien des nationalistes et des ultra-religieux, il a promis d’annexer la vallée du Jourdain s’il était élu. La communauté internationale , tétanisée par la crainte d’être accusée d’antisionisme ,n’a  émis que de timides réprobations à l’égard de ce projet annexionniste bafouant les droits les plus élémentaires.

Elle fait du « deux poids, deux mesures » quand elle sanctionne lourdement  la Russie pour  l’annexion de la Crimée  ( pourtant plébiscitée par ses habitants et légitimée par l’histoire) et ferme les yeux, d’autre part, sur le mitage et l’annexion par la force de territoire palestiniens. Quant à la légitimité historique évoquée par les ultra-religieux, elle ne relève que de l’instrumentalisation  de textes bibliques inventés par des scribes il y a 2500 ans.

L’arrogance de Trump qui propose d’acheter  le Groenland  est moins grande que celle  du candidat du Likoud qui prévoit simplement d’annexer la Cisjordanie. Cela coûte moins cher et surtout cela permet de maîtriser totalement l’hydrologie de la région. Les Palestiniens seraient contraints à mendier quelques mètres cube d’eau pour survivre avant d’assister à l’agonie de leur pays au profit du Grand Israël. Notre silence nous rendrait  complices de cette forfaiture. Si l’Etat d’Israël veut préserver sa respectabilité, il  doit «  dégager » Netanyahu et retrouver le chemin du dialogue et de la paix.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                        Genève, le 17 septembre 2019

Une mesure onéreuse et polluante

A l’heure où l’on traque toutes les pratiques énergivores, les automobilistes sont obligés de rouler tout phare allumé en plein jour. Des études dans les pays scandinaves ( aux conditions hivernales et météorologiques particulières) auraient démontré une meilleure sécurisation de la circulation avec cette mesure. Justifiée dans ces pays , elle est abusive chez nous où le simple bon sens nous conduit à allumer nos phares lors de pluie ,de brouillard ou de pénombre. Alors que Genève a instauré une nuit sans éclairage publique pour réduire notre impact lumineux et environnemental , des technocrates soit-disant « éclairés » établissent des règles paradoxales qui impactent notre porte-monnaie et  augmentent la pollution . En effet, 2,4 % de notre plein d’essence est consacré à la production de l’électricité nécessaire aux phares. Cet éclairage diurne nous coûte près de 2 francs à chaque plein et est responsable d’émission supplémentaire de CO2 pour une illusoire augmentation de la sécurité. Nos dirigeants ne doivent pas accepter n’importe quelle mesure pour se mettre à l’abri de toute responsabilité. Il est essentiel que  le bon sens s’impose et que les enjeux environnementaux soient prioritaires.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                     Genève, le 3 octobre 2019