L’hysterie anti-russe

Avec l’expulsion de centaines de diplomates russes , les Occidentaux renouent avec une politique anti russe primaire. Ils prennent le risque de réactiver la guerre froide, la course à l’armement et la militarisation par l’OTAN des pays voisins. Cette politique renforce le nationalisme russe et conforte le président Poutine dans son rôle de défenseur de la nation. L’origine de cette russophobie est un banal règlement de comptes entre barbouzes dont l’Histoire est coutumière. Les pays occidentaux s’en offusquent mais oublient qu’ils commanditent eux aussi des assassinats ciblés. Le président américain ne valide-t-il pas des cibles situées à des dizaines de milliers de kilomètres pour éliminer avec des drones un suspect et sa famille ? Les services français n’ont-ils pas donné aux Kurdes la listes des Français partis en Syrie pour les éliminer ?  En 2010, onze membres des services secrets israéliens ne se sont-ils pas vantés d’avoir assassiné un cadre du Hamas dans un hôtel à Dubaï et , en 2004 ,Yasser Arafat dont l’exhumation a permis de démontrer un empoisonnement au polonium, n’a-t-il pas été « traité » par le  Mossad ? L’hypocrisie des Occidentaux est flagrante. Pour masquer leur échec et leur dramatique errance en Syrie, ils vilipendent le gouvernement russe. Cette stratégie ne pourra qu’inciter la Russie à renforcer ses liens avec la Chine, l’Inde et l’Iran et exacerbera les tensions dans le monde. Quant au gouvernement suisse, il convient de saluer sa sagesse de ne pas s’associer à la mise au ban de la Russie.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                       Genève , le 27 mars 2018