Tous les articles par Daniel Fortis

La conversion de l’extrême-droite

L’Histoire a souvent révélé que les partis populistes d’extrême-droite étaient antisémites alors que la gauche prenait souvent la défense de la communauté juive. En effet, c’est  la révolution française qui a octroyé la citoyenneté aux Juifs, c’est la gauche avec Emile Zola qui a défendu Dreyfuss, c’est le front populaire qui a élu Léon Blum. Cela est tellement vrai que les nazis dénonçaient un complot judéo-bolchévique. Ces affinités politiques n’ont jamais été remises en cause jusqu’à la prise de pouvoir de l’extrême-droite israélienne. En reniant les principes fondateurs de l’Etat juif, Netanyahou a « fascisé » la société israélienne avec un nationalisme exacerbé, un extrémisme religieux dogmatique et un expansionnisme criminel. Il a rejoint l’internationale des extrême–droites sur le thème de l’islamophobie. Ce nouveau judéo-fascisme a été conforté par l’élection de Trump. Son administration, alignée sur Israël, est noyautée par des personnalités comme Elon Musk qui a osé l’outrance du salut nazi. Libérée du boulet de l’accusation d’antisémitisme, l’extrême-droite européenne s’est décomplexée et progresse dans tous les pays. En France, le rassemblement national RN a été absous par Serge Klarsfeld. Son président, Jordan Bardella a  été invité par le gouvernement israélien. Pour parachever la conversion, il accuse d’antisémitisme la gauche et tous ceux qui critiquent la politique génocidaire du gouvernement israélien. L’extrême-droite, devenue fréquentable, participe à l’émergence d’un monde où une coalition de voyous envahit, annexe, expulse, tue, rançonne, rackette et prend en otage la planète. Devant cette déferlante de la loi du plus fort et du plus riche, l’Europe doit sortir de sa candeur bisounours et wokiste et combattre l’émergence de ce nouvel impérialisme.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                            Genève, le 27 mars 2025 

« J.R. » à la Maison Blanche

De 1978 à 1991, la série » Dallas » (357 épisodes) a eu succès planétaire. Dans cette saga, J.R. tenait le rôle du méchant sans scrupule, cupide, menteur et auteur des pires coups bas. Cela ne vous rappelle-t-il pas le personnage qui loge actuellement à la Maison Blanche ?  Donald Trump ressemble  au personnage de la série avec des d’attitudes encore plus psychotiques et égotiques. Tous les jours, il alimente l’actualité avec son lot d’outrances, de mensonges, d’invectives, de menaces et de trahisons. Il joue avec l’imprévisibilité et une mise en scène destinée à son électorat primaire. Il personnifie la vulgarité avec ses rictus qui accompagnent ses insultes, avec ses yeux de possédé quand il brandit les décrets qu’il vient de signer rageusement et avec sa bouche en cul de poule qui distille ses contre-vérités. Il a bien retenu la leçon du chef de la propagande nazie, Joseph Goebbels qui disait « Plus le mensonge est gros plus il passe ». Il a étendu ce précepte à ces outrances dont la violence toujours plus grande banalise les précédentes. Un sommet a été atteint lors du guet-apens tendu à Zelensky à la Maison Blanche. Le refus de celui-ci de céder au chantage et au racket de Trump lui a valu d’être humilié et renvoyé. Les Etats-Unis sont devenus un pays mafieux qui écrase les faibles et qui pactise avec les voyous. Dans ce monde impitoyable, l’amitié et les alliances ne tiennent qu’à l’aune de l’argent et du rapport de force. Ainsi l’Europe, jadis amie et alliée des Etats-Unis, est traitée d’emmerdeuse et de profiteuse. Cette volteface doit nous servir d’électrochoc salutaire. C’est l’occasion  de se réveiller et de sortir de notre apathie, de notre laxisme et de notre candeur bisounours et wokiste. C’est à cette condition que l’Europe pourra s’émanciper de l’emprise toxique des Etats-Unis et défendre ses valeurs.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                       Genève, le 2 mars 2025          

Le départ « volontaire » des Palestiniens

Dans le but de faire le nettoyage ethnique de Gaza, le ministère de la défense israélien a créé une agence spéciale pour le départ « volontaire » des Palestiniens. Dans l’Histoire, a-t-on déjà été confronté à un pareil cynisme ? Après avoir écrasé sous les bombes la population  de Gaza, le gouvernement israélien, soutenu par la tragi-comique présidence américaine, s’apprête à passer à la phase finale de l’anéantissement des Palestiniens. Je n’ose pas employer le mot de « solution finale ». Devant ce projet génocidaire de Netanyahou, que fait l’Europe qui se targue de défendre les valeurs universelles?  Rien. Aucun dirigeant européen n’a émis la moindre  critique sur ce funeste projet de déportation et de dispersion du peuple palestinien  dans les sables du Sinaï et de Jordanie. Nos démocraties sont  tétanisées par la montée des extrême-droites européennes, américaines et israéliennes qui bafouent toutes les règles, toutes les lois et tous les engagements. Dans ce monde de cow-boys primaires, les gouvernements européens se délitent en palabres et en couardises. Si l’Europe veut retrouver son honneur et sa crédibilité, elle doit condamner sans détour le projet de faire disparaitre la Palestine au profit du Grand Israël et menacer de rompre ses relations diplomatiques, culturelles et commerciales avec l’Etat hébreu ? En aura-t-elle le courage ? Et la Suisse ? Comme pour l’exode et le génocide du peuple arménien en 1915, l’Histoire nous jugera pour notre passivité face à l’anéantissement du peuple palestinien.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                   Genève ,  le 20 février 2025

Ne voir que de l’antisémitisme

Article refusé par les rédactions

Amsterdam, le jeudi 7 novembre. A l’issue du match Ajax- Tel-Aviv, des supporters hollandais agressent des supporters israéliens. Cinq blessés à déplorer. Quoi de plus tristement banal dans le monde primaire du football. Nous sommes habitués à bien pire avec l’ hooliganisme qui gangrène  les stades du monde entier. Ces événements ont cependant suscité dans la plupart des médias des réactions disproportionnées en raison de la nationalité israélienne de l’un des protagonistes. L’hydre de l’antisémitisme a été immédiatement évoquée et le mot pogrom a été prononcé !!!. Pourtant où est l’antisémitisme dans ce banal phénomène d’hooliganisme dans lequel les supporters israéliens se sont distingués par leur violence et leur radicalité nationaliste ? Dans l’après-midi, n’avaient-ils pas chanté des chants anti-palestiniens en hébreu «  Niquer les Arabes, on va gagner » ? N’avaient-ils pas arraché des drapeaux palestiniens ?  Dans ces circonstances, comment nos médias peuvent-ils ne voir que de l’antisémitisme et ignorer la provocation et la banalité affligeante de ces débordements de voyous.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                             Genève, le 10 novembre 2024

Une vengeance sans fin

Le jeudi 17 octobre, la jeunesse israélienne se prélassait sur une plage ensoleillée de Tel-Aviv. A 70 kilomètres, deux millions de Palestiniens erraient dans des ruines de Gaza à la recherche d’eau et de nourriture. Des centaines de milliers de morts, de mutilés et d’endeuillés tentaient de survivre dans l’indifférence honteuse de nos démocraties. C’est dans ce contexte dramatique que nous avons assisté sur cette plage à des scènes de liesse après l’annonce de l’élimination de Yahya Sinouar, chef du Hamas. Ivres de vengeance, les Israéliens ne veulent pas comprendre que ces assassinats ne font qu’alimenter la spirale de la haine sans réussir à éradiquer le  Hamas. En effet, pour la majorité des Palestiniens, cette organisation reste la seule option pour résister à l’obsession  du gouvernement israélien d’ôter aux Palestiniens le droit à l’existence. L’élimination systématique des dirigeants du Hamas et du Hezbollah aura des conséquences néfastes. La résistance va s’éparpiller en de nombreux groupes clandestins radicalisés et insaisissables. Toutes les perspectives de négociations de paix vont être vouées à l’échec faute d’interlocuteurs représentatifs. En 1993, les pires ennemis, le premier ministre israélien Yitzhak Rabin  et le président palestinien Yasser Arafat, avaient surmonté leur soif de vengeance en signant le traité de paix d’Oslo. Cet immense espoir de paix a été anéanti par leurs assassinats par des extrémistes juifs. Rabin a été exécuté lors d’un meeting et Arafat a été empoisonné au polonium. Aujourd’hui, le gouvernement de Netanyahou, infiltré par les mêmes extrémistes, ne veut donner aucune chance à la paix. Il  transforme son pays en un état- voyou qui ne respecte ni les lois internationales, ni les décisions de justice et ni celles de l’Onu qui est pourtant à l’origine de la création d’Israël. Ce fanatisme de la vengeance et ce jusqu’au boutisme belliciste font perdre son âme à Israël.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                             Genève, le 21 octobre 2024

Les images de synthèse de la passerelle du Mont-Blanc

La lettre du jour (TdG du 3 octobre) qualifie d’enchantement la passerelle piétonne du Mont-Blanc soumise prochainement à la votation des habitants de la Ville. L’article est étayé par une alléchante photo de synthèse (voir annexe 1). Cependant celle-ci est totalement dissociée de la réalité. Le pont du Mont- Blanc avec son trafic polluant et assourdissant  de 55’000 passages par jour est complétement occulté. Pourtant la passerelle est pratiquement accolée au pont mis à part une légère oblicité. Son banc monolithe en béton orienté plein Nord ne sera attractif que lors des journées de canicule ( imaginez un jour battu par la bise !). Contre toute évidence, une autre photo de synthèse du panneau de la Ville (voir annexe 2) laisse croire que ce lieu puisse devenir un lieu de déambulation familiale, de prélassement et de séance de bronzage. Vision irréaliste car le soleil n’éclairera jamais le banc sous cet angle. L’ombre portée par les passants confirme l’incohérence de la photo.  Si le choix de l’emplacement de cette passerelle s’était porté  en aval du pont avec la charmante île Rousseau et un banc orienté plein sud, l’attractivité n’aurait fait aucun doute. L’utilisation fallacieuse de ces images de synthèse est une tromperie à l’égard des citoyens. L’affiche de la Ville sur le projet comporte des images d’une totale incohérence avec la réalité.  La démocratie ne fonctionne que  si les citoyens ont une information objective. La production d’éléments de synthèse produit par l’intelligence artificielle reste toujours tendancieuse et sert systématiquement son commanditaire. Ces pratiques sont dangereuses pour nos libertés et nos choix démocratiques.

Daniel Fortis

Architecte et ingénieur EPFZ-SIA                                                         Genève, le 7 octobre 2024