Archives mensuelles : octobre 2024

Une vengeance sans fin

Le jeudi 17 octobre, la jeunesse israélienne se prélassait sur une plage ensoleillée de Tel-Aviv. A 70 kilomètres, deux millions de Palestiniens erraient dans des ruines de Gaza à la recherche d’eau et de nourriture. Des centaines de milliers de morts, de mutilés et d’endeuillés tentaient de survivre dans l’indifférence honteuse de nos démocraties. C’est dans ce contexte dramatique que nous avons assisté sur cette plage à des scènes de liesse après l’annonce de l’élimination de Yahya Sinouar, chef du Hamas. Ivres de vengeance, les Israéliens ne veulent pas comprendre que ces assassinats ne font qu’alimenter la spirale de la haine sans réussir à éradiquer le  Hamas. En effet, pour la majorité des Palestiniens, cette organisation reste la seule option pour résister à l’obsession  du gouvernement israélien d’ôter aux Palestiniens le droit à l’existence. L’élimination systématique des dirigeants du Hamas et du Hezbollah aura des conséquences néfastes. La résistance va s’éparpiller en de nombreux groupes clandestins radicalisés et insaisissables. Toutes les perspectives de négociations de paix vont être vouées à l’échec faute d’interlocuteurs représentatifs. En 1993, les pires ennemis, le premier ministre israélien Yitzhak Rabin  et le président palestinien Yasser Arafat, avaient surmonté leur soif de vengeance en signant le traité de paix d’Oslo. Cet immense espoir de paix a été anéanti par leurs assassinats par des extrémistes juifs. Rabin a été exécuté lors d’un meeting et Arafat a été empoisonné au polonium. Aujourd’hui, le gouvernement de Netanyahou, infiltré par les mêmes extrémistes, ne veut donner aucune chance à la paix. Il  transforme son pays en un état- voyou qui ne respecte ni les lois internationales, ni les décisions de justice et ni celles de l’Onu qui est pourtant à l’origine de la création d’Israël. Ce fanatisme de la vengeance et ce jusqu’au boutisme belliciste font perdre son âme à Israël.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                             Genève, le 21 octobre 2024

Les images de synthèse de la passerelle du Mont-Blanc

La lettre du jour (TdG du 3 octobre) qualifie d’enchantement la passerelle piétonne du Mont-Blanc soumise prochainement à la votation des habitants de la Ville. L’article est étayé par une alléchante photo de synthèse (voir annexe 1). Cependant celle-ci est totalement dissociée de la réalité. Le pont du Mont- Blanc avec son trafic polluant et assourdissant  de 55’000 passages par jour est complétement occulté. Pourtant la passerelle est pratiquement accolée au pont mis à part une légère oblicité. Son banc monolithe en béton orienté plein Nord ne sera attractif que lors des journées de canicule ( imaginez un jour battu par la bise !). Contre toute évidence, une autre photo de synthèse du panneau de la Ville (voir annexe 2) laisse croire que ce lieu puisse devenir un lieu de déambulation familiale, de prélassement et de séance de bronzage. Vision irréaliste car le soleil n’éclairera jamais le banc sous cet angle. L’ombre portée par les passants confirme l’incohérence de la photo.  Si le choix de l’emplacement de cette passerelle s’était porté  en aval du pont avec la charmante île Rousseau et un banc orienté plein sud, l’attractivité n’aurait fait aucun doute. L’utilisation fallacieuse de ces images de synthèse est une tromperie à l’égard des citoyens. L’affiche de la Ville sur le projet comporte des images d’une totale incohérence avec la réalité.  La démocratie ne fonctionne que  si les citoyens ont une information objective. La production d’éléments de synthèse produit par l’intelligence artificielle reste toujours tendancieuse et sert systématiquement son commanditaire. Ces pratiques sont dangereuses pour nos libertés et nos choix démocratiques.

Daniel Fortis

Architecte et ingénieur EPFZ-SIA                                                         Genève, le 7 octobre 2024