L’ingérence qui dérange
Les propos de M. Montebourg ont jeté un pavé dans la mare de la bonne conscience de la Suisse. Ses critiques du forfait fiscal ont provoqué un tollé et une levée de bouclier. La virulence de la réprobation et l’hypersensibilité de nos milieux politiques cachent mal le malaise et montre l’acuité et la pertinence du problème. Pour justifier une pratique fiscale inique, les arguments les plus incroyables sont avancés. Les entreprises étrangères s’installent en Suisse pour la qualité de l’air !!! Le régime fiscal est, paraît-il, secondaire dans leur choix !!! L’évasion fiscale ne relève que d’un problème franco-français !!!.
Et, on brandit l’étendard de notre indépendance.
Tous ces contorsions et ces cris d’orfraie sont pathétiques et ridicules. Rien ne peut contourner la question de fond : Comment peut-on justifier qu’une personne gagnant son argent en France puisse choisir son lieu d’imposition en Suisse ?
Chaque pays a une politique fiscale en corrélation avec sa politique économique et sociale choisie par voie démocratique. L’entrepreneur français supporte des charges sociales importantes mais paie, en contrepartie, des salaires bas dont aucun Suisse ne pourrait se satisfaire.
L’attrait des forfaits fiscaux interfère dans la politique de nos voisins. Cela est inacceptable pour ceux-ci et injuste pour les contribuables Suisses qui subissent une charge fiscale avoisinant celle des Français.
Il devient évident que l’harmonie et la survie de notre planète passe par une solidarité mondiale. L’exemple le plus crucial est le changement climatique. Il en est de même pour l’économie, l’immigration et la fiscalité. La Suisse ne peut pas s’accommoder avec la mondialisation lorsque c’est à son profit et s’arc-bouter sur sa sacro-sainte indépendance lorsque ses privilèges sont attaqués.