Pour tenter de se soustraire à ses inculpations judiciaires, Netanyahu s’accroche au pouvoir. Pour obtenir le soutien des nationalistes et des ultra-religieux, il a promis d’annexer la vallée du Jourdain s’il était élu. La communauté internationale , tétanisée par la crainte d’être accusée d’antisionisme ,n’a émis que de timides réprobations à l’égard de ce projet annexionniste bafouant les droits les plus élémentaires.
Elle fait du « deux poids, deux mesures » quand elle sanctionne lourdement la Russie pour l’annexion de la Crimée ( pourtant plébiscitée par ses habitants et légitimée par l’histoire) et ferme les yeux, d’autre part, sur le mitage et l’annexion par la force de territoire palestiniens. Quant à la légitimité historique évoquée par les ultra-religieux, elle ne relève que de l’instrumentalisation de textes bibliques inventés par des scribes il y a 2500 ans.
L’arrogance de Trump qui propose d’acheter le Groenland est moins grande que celle du candidat du Likoud qui prévoit simplement d’annexer la Cisjordanie. Cela coûte moins cher et surtout cela permet de maîtriser totalement l’hydrologie de la région. Les Palestiniens seraient contraints à mendier quelques mètres cube d’eau pour survivre avant d’assister à l’agonie de leur pays au profit du Grand Israël. Notre silence nous rendrait complices de cette forfaiture. Si l’Etat d’Israël veut préserver sa respectabilité, il doit « dégager » Netanyahu et retrouver le chemin du dialogue et de la paix.
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 17 septembre 2019