Et si SADDAM avait fait CA !

Lundi 28 avril, des centaines d’habitants de la ville de Fallujah manifestaient leur soutien à Saddam Hussein et fustigeaient la présence américaine en Irak. Ils demandaient le départ des marines qui occupaient leur école. Se sentant « agressés », les marines ont ouvert le feu sur la foule : 16 morts dont 6 enfants et 75 blessés.

Avec un cynisme répugnant les médias anglo-saxons ont parlé de légitime défense. Quels auraient été les commentaires de ces mêmes médias si Saddam s’était rendu coupable de tel fait ? Mais il faut bien comprendre que, pour les Américains, leurs balles purificatrices sont guidées par Dieu et ne tuent que les méchants.

Ces discours moyenâgeux n’arrivent pas à cacher les mensonges, la désinformation et la manipulation. La « libération » de l’Irak n’a jamais suscité une quelconque liesse populaire.

En effet, où étaient les quatre millions de Bagdadis lors du déboulonnage de la statue de SADDAM sur la place centrale ? Celle-ci est restée désespérément vide devant les caméras des télévisions anglo-saxonnes. Aucun règlement de compte, aucune vengeance ne s’est exercé sur la police et les responsables du régime, qui, paraît-il, opprimaient, torturaient et assassinaient la population. La terreur et les atrocités de ce régime datent des années 80. A cette époque, l’Amérique rendait compte des atrocités de la guerre du Vietnam et les pays occidentaux déroulaient le tapis rouge à Saddam pour lui vendre des armes. La prise de pouvoir du parti BAAS dans un pays en proie à une anarchie entretenue par les Britanniques s’est faite dans la terreur et le crime. En d’autre temps, la Révolution française s’est aussi faite avec le régime de la terreur de Robespierre et le massacre des Vendéens.

Ces exactions sont explicables mais en aucune façon justifiables. L’histoire montre, toutefois, que les régimes violents subissent des cycles : terreur, expansion, guerre, défaite, affaiblissement. Le régime irakien était dans la dernière phase et la souffrance des Irakiens était plus imputable à l’embargo qu’à l’oppression du régime. Les écoles, les hôpitaux, les services publics étaient gérés malgré l’embargo. Les musées étaient aussi gardés.

Malheureusement les Américains préféraient « sécuriser » le ministère du Pétrole plutôt que de s’opposer au pillage des trésors de notre culture universelle commune.

Le temps viendra, cependant, où le peuple américain actuellement traumatisé, manipulé, abruti et muselé se réveillera pour renvoyer dans leur ranch leurs cow-boys primaires et sauver la Vraie Démocratie des Etats-Unis que nous sommes prêts à aimer de nouveau.