Archives de catégorie : Israël

Où est notre liberté d’opinion ?

Imaginez que le parlement français vote une loi permettant de refouler à l’aéroport les étrangers, défendeurs de la cause animale, qui appellent à boycotter chez eux le foie gras français. Inimaginable et scandaleux, direz-vous ! Vous avez raison, la France et n’importe quel pays démocratique ne pourraient jamais faire ça.  Cependant, un pays, qui se dit démocratique, a pris une telle mesure. Le gouvernement israélien a interdit l’accès de son territoire aux étrangers qui appellent à boycotter chez eux les produits provenant des territoires palestiniens collonnisés. On aurait pu penser que cela suscite une réprobation générale. Détrompez-vous ! Dans l’édition TdG du 9 mars, sous le titre diffamant « Pas de subventions aux antisémites », nous apprenons que notre parlement national  a adopté une motion UDC  de supprimer les subventions aux ONG  accusées de boycotter Israël.  A méditer sur notre liberté d’opinion.

 

Daniel Fortis                                                                                                                                                           Conches                                                                                                                  Genève, le 8 mars 2017                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              

Ingérences religieuses

Mercredi 22 février, le conseil représentatif des institutions juives de France, le CRIF, a invité à son dîner traditionnel une grande partie de la classe politique française et les candidats à la présidentielle, François Fillon, Emmanuel Macron et Benoît Hamon. Leurs bonnes notes leur ont valu d’être invités  pour recevoir leur  « certificat  casher ». Les autres candidats, avec leurs mauvaises notes, n’ont pas été invités et n’ont pas reçu la bénédiction du CRIF. Ainsi, Marine Le Pen a le tort d’être la fille de son père, Jean-Luc Mélenchon a eu tort de prendre des positions pro-palestiniennes et l’écologiste, Yannick Jadot  a eu tort d’appeler à boycotter les produits provenant des territoires occupés. Quelle étrange république qui se revendique d’être la championne de la laïcité et de la séparation de la religion et de l’Etat et  dont les serviteurs se soumettent à cet examen religieux et communautaire ! A ce titre, les candidats, ne devraient-ils pas aussi solliciter  le « certificat  halal » auprès du Conseil français du culte musulman et aller à confesse auprès du Primat des Gaules ? Cette intolérable ingérence de la religion dans les débats bafoue les principes démocratiques.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                                       26  février 2017  

Colonisation, deux poids, deux mesures

Le candidat à l’élection présidentielle française, Emmanuel Macron, a déclaré que la colonisation française en Algérie avait été un crime contre l’humanité. Il a profondément blessé les rapatriés et ravivé la douleur de leur déracinement. Ils ne méritaient pas ces propos excessifs car ils pensaient de bonne foi que cette terre était la leur et que leur colonisation, teintée de paternaliste, était la plus acceptable de toutes les colonisations dans le monde. Aujourd’hui, notre vision de la colonisation a changé. Elle est perçue , à juste titre, comme injuste et intolérable. Alors , pourquoi la colonisation de la Palestine n’est-elle pas sanctionnée ? Avec cynisme, fourberie et arrogance, le gouvernement israélien colonise tous les jours, sous nos yeux,  la Cisjordanie  avec le soutien de l’administration américaine. L’occupation, l’annexion et la répression impitoyable de toute résistance mériteraient beaucoup plus que la France une condamnation pour crime contre l’humanité. La France a accepté la création d’un Etat algérien alors qu’Israël dénie au peuple palestinien le droit d’exister dans un état . Alors, Monsieur Macron , ayez le courage de dénoncer ce crime contre l’humanité !

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                                  20 février 2017

L’agonie de la Palestine

Occupée, colonisée, annexée, opprimée, dans un territoire divisé, fragmenté, éclaté, emmuré, la Palestine se meure. Son démembrement est tel que la perspective d’un Etat indépendant est devenue utopique. Le gouvernement israélien a programmé son irrémédiable disparition en expulsant, en asphyxiant et en humiliant le peuple palestinien. Sa politique expansionniste et répressive a reçu le soutien inconditionnel de Trump et de ses milliardaires dont le gouvernement américain est noyauté par un puissant lobby pro-sioniste composé d’un gendre-conseiller, d’évangélistes créationnistes, de ministres islamophobes et de financiers inféodés à la cause israélienne. La décision de ce gouvernement d’installer l’ambassade américaine à  Jérusalem symbolise la reconnaissance de l’hégémonie israélienne et condamne la perspective  d’un Etat palestinien. Devant le fait accompli, quel choix reste-t-il aux Palestiniens confrontés à la spoliation de leurs terres et à la lente agonie de leur pays ? Une résistance désespérée ou une soumission humiliante ? La communauté internationale, fustigée par Israël pour avoir organiser une conférence de la paix, va-t-elle rester silencieuse ? Et, la communauté juive de notre pays, modérée, ouverte et respectueuse de ses valeurs, ne devrait-t-elle pas se distancer de la politique injustifiable et cynique du couple américano-israélien ?

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                                  2 janvier 2017

Jerusalem: patrimoine commun de l’Humanité.

Refusant d’établir un lien immuable entre le peuple juif et Jérusalem-Est, l’Unesco a respecté un principe fondamental : une Terre n’appartient pas à une religion, un peuple ou une culture. Nous en sommes seulement des dépositaires momentanés aux grés des aléas politiques, conflictuels, climatiques et sanitaires. La Palestine  fait partie  du Croissant Fertile  où une multitude de civilisations et de peuples se sont succédés et où ont abondé pendant dix mille ans  les avancées de l’Humanité. Sédentarisation, agriculture, élevage, écriture et règles sociétales. Pendant les quatre millénaires avant  les Hébreux, les Mésopotamiens, Sumériens, Hittites, Assyriens, Perses et  Egyptiens ont participé au destin de cette Terre. L’histoire de ces peuples et leurs cultures ont inspiré les auteurs de la Torah. Ce récit fondateur du peuple juif a permis de fédérer  des tribus sémites disparates qui ont occupé une terre « promise » par leur Dieu. Ces textes cependant se heurtent au scepticisme de la plupart des historiens.  Alors, comment peut-on critiquer la décision de l’Unesco de respecter la diversité et la richesse culturelle de Jérusalem et de préserver ce lieu de toutes les convoitises et appropriations?

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                         20  octobre 2016

 

La Turquie et la lutte antiterroriste

Les gouvernements occidentaux se sont réjouis du ralliement du gouvernement turc à la coalition internationale contre les terroristes de Daesh. Le premier jour, les avions turcs ont bombardé quelques positions terroristes et, insidieusement, dès le deuxième jour, ils ont visé une autre cible beaucoup plus importante pour eux : leurs ennemis séculaires, les indépendantistes kurdes qui combattent, pourtant eux aussi, Daesh. Allez comprendre la logique. Celle-ci ne peut être comprise que par l’instrumentalisation perfide de la lutte antiterroriste pour la défense d’intérêts politiques, géostratégique, expansionnistes et économiques. Au prétexte de celle-ci, les Américains ont envahis l’Afghanistan et l’Irak. Les Russes ont écrasé les indépendantistes tchétchènes. Les Chinois ont maté la rebellion tibétaine. Les Israéliens ont construit le mur de la honte pour sanctuariser leurs conquêtes territoriales et les Français font du néocolonialisme sur le continent africain. Sur le plan intérieur, la lutte antiterroriste a permis d’imposer à tout le monde le fichage et les écoutes téléphoniques ainsi que le controle de nos courriers, de nos déplacement et de nos dépenses par d’obscures services de renseignements qui exploitent la nébuleuse informatique et les réseaux « sociaux ». Tétanisé par une menace terroriste, mise en scène en permanence par nos gouvernements, les citoyens ne réagissent plus. Ils finiront par être transformés en une masse d’individus surveillés, manipulés et conditionnés pour fonctionner en consommateurs dociles et interchangeables dans une structure soumise aux seules lois économiques.

Daniel Fortis
1231 Conches

Israel: la paix sacrifiée.

L’élection de M. Netanyahu sonne le glas de la reconnaissance d’un Etat Palestinien et condamne toute recherche de la Paix . Ce choix est une humiliation pour les Palestiniens et un défi à toute la communauté internationale. Celle-ci avait pourtant offert en 1948 à une communauté juive traumatisée une terre d’accueil en Palestine. La création de l’Etat juif impliquait le respect de la population locale mise devant le fait accompli et le respect des frontières et du statut de la ville de Jérusalem. Dès l’origine, les gouvernements successifs israéliens n’ont jamais respecté les résolutions de l’ONU et ont pratiqué une politique de conquêtes, d’occupations, de colonisations et d’annexions. La Cisjordanie, grignotée et cloisonnée par des murs, des enclaves ,des découpages et des embargos est devenue un pays phagocyté et fragmenté à tel point que la perspective d’un Etat indépendant est devenue pratiquement impossible. Pendant que la communauté internationale prend conscience de l’urgence de la reconnaissance d’un Etat Palestinien avant son irrémédiable disparition, les Israéliens s’arrogent tous les droits pour arriver à leurs fins, à savoir la réalisation du Grand Israël. Instrumentant une menace permanente, ils refusent aux Palestiniens le droit légitime de vivre chez eux dans un Etat reconnu. La mémoire de l’ histoire douloureuse du peuple juif spolié, humilié et persécuté devrait interpeller leurs descendants sur le destin qu’ils réservent au peuple palestinien.

le combat de la tondeuse et de l’herbe

La répétition des images de la tragédie palestinienne commence à lasser nos médias. Les habitants de Gaza errant dans les décombres de leur maison, des enfants ensanglantés et hagards après la destruction de leurs écoles, les hôpitaux submergés par l’afflux des victimes, la fuite des habitants cherchant un abri après l’annonce cynique de la destruction programmée de leurs maisons : ces images ne font plus recette. L’humiliation et la souffrance des Palestiniens sont banalisées et laissent dans l’indifférence les islamophobes. De leur côté, les Israéliens sentent que l’indignation faiblit et que nos gouvernements ne réagissent pas aux crimes de guerre de Tsahal, ils organisent des manifestations soutenant le bellicisme israélien et estiment majoritairement qu’il faut terminer le « travail » .Quel cynisme et quelle manque de clairvoyance ! Ce travail est un massacre. C’est le combat absurde de la tondeuse contre l’herbe. Périodiquement ,au prétexte d’éradiquer la mauvaise herbe, ils tondent au ras du sol en massacrant fleurs et vie animale. Avec un effet inverse , ils stimulent la croissance de l’herbe. Ils ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre que les cycles de tonte et de pousse sont sans fin et que l’herbe finira toujours par gagner.

La Palestine: l’impossible paix

Au nom des Palestiniens parqués, divisés, sanctionnés et humiliés, des extrémistes ont cédé à la tentation de lancer des roquettes sur le territoire israélien. Ces actions inopérantes désordonnées, désespérées et pathétiques ternissent l’image de la résistance palestinienne et servent abusivement et opportunément de prétexte à un déluge de feu disproportionné sur les villes de Gaza avec des centaines de victimes civiles. Le Hamas, qui dernièrement s’était rapproché des positions modérées du Fatah, n’avait aucune raison de s’exposer à de telles représailles. Ce rapprochement avec le Fatah et la crainte d’une alliance avec celui-ci ont déclenché la fureur d’ Israël . S’estimant aggressé, le gouvernement israélien s’est engagé dans l’escalade militaire pour faire échouer les timides tentatives de négociations de paix. La perspective d’accords de paix a toujours fait peur à Israël. Les accords d’Oslo de 1993 négociés par Yitzhak Rabin et Yasser Arafat suscitaient un formidable espoir. Ces deux prix Nobel de la paix ont payé de leurs vies leur courage. Le président israélien a été assassiné par un extrémiste juif (aujourd’hui encore vénéré par les ultras) et le président palestinien a été empoisonné au polonium dans des circonstances les plus obscures. Le gouvernement israélien ne recherche pas la paix qui impliqueraient de facto la reconnaissance de l’Etat Palestinien. La supériorité militaire et le soutien des Etats- Unis les protègent et leur stratégie de victimisation les mettent à l’abri de toutes sanctions internationales et de toutes condamnations. Ils peuvent continuer à humilier, à coloniser , à annexer et à bombarder la Palestine jusqu’à son anéantissement.

Arafat: une laborieuse quête de la Vérité

Les laboratoires mandatés pour déterminer la cause de la mort de Yasser Arafat ont livré leurs conclusions. Avec beaucoup de circonspection, ils ont qualifié de raisonnable, vraisemblable et de cohérente l’hypothèse de l’empoisonnement du prix Nobel de la paix 1994.

Il aura donc fallu neuf ans pour authentifier ce crime en se gardant bien de parler de ses auteurs. En d’autres temps, il avait fallu un seul jour pour désigner Ben Laden responsable des attentats du 11 septembre 2001 et trois jours pour livrer les dix-neuf noms et biographies des terroristes.

D’un côté, une administration américaine qui boucle une enquête en trois jours avec des coupables désignés d’avance.

D’un autre côté, neuf années de tergiversations pour éviter à la justice de se prononcer sur le principal suspect.

En effet, la provenance du polonium et les méthodes sournoises de « nettoyage » focalisent les soupçons sur les services secrets israéliens du Mossad. La justice internationale jouera sa crédibilité dans la détermination et le courage qu’elle aura de rechercher toute la Vérité.