La Turquie et la lutte antiterroriste

Les gouvernements occidentaux se sont réjouis du ralliement du gouvernement turc à la coalition internationale contre les terroristes de Daesh. Le premier jour, les avions turcs ont bombardé quelques positions terroristes et, insidieusement, dès le deuxième jour, ils ont visé une autre cible beaucoup plus importante pour eux : leurs ennemis séculaires, les indépendantistes kurdes qui combattent, pourtant eux aussi, Daesh. Allez comprendre la logique. Celle-ci ne peut être comprise que par l’instrumentalisation perfide de la lutte antiterroriste pour la défense d’intérêts politiques, géostratégique, expansionnistes et économiques. Au prétexte de celle-ci, les Américains ont envahis l’Afghanistan et l’Irak. Les Russes ont écrasé les indépendantistes tchétchènes. Les Chinois ont maté la rebellion tibétaine. Les Israéliens ont construit le mur de la honte pour sanctuariser leurs conquêtes territoriales et les Français font du néocolonialisme sur le continent africain. Sur le plan intérieur, la lutte antiterroriste a permis d’imposer à tout le monde le fichage et les écoutes téléphoniques ainsi que le controle de nos courriers, de nos déplacement et de nos dépenses par d’obscures services de renseignements qui exploitent la nébuleuse informatique et les réseaux « sociaux ». Tétanisé par une menace terroriste, mise en scène en permanence par nos gouvernements, les citoyens ne réagissent plus. Ils finiront par être transformés en une masse d’individus surveillés, manipulés et conditionnés pour fonctionner en consommateurs dociles et interchangeables dans une structure soumise aux seules lois économiques.

Daniel Fortis
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