Au lendemain de l’attentat du 11 septembre, les Etats-Unis sont entrés en guerre contre le terrorisme. Avant d’analyser les résultats de l’enquête, les autorités ont désigné des coupables facilement identifiables pour le citoyen américain. A l’aide de schémas tirés de la filmographie d’Hollywood, ils ont défini le scénario : Ben Laden dans le rôle du docteur NO, les talibans dans le rôle des abominables créatures sanguinaires mi-homme, mi-démon, Al Quaïda avec ses milliards de dollars, et le décor de l’Afghanistan avec ses bases secrètes.
Cependant, tous les faits contredisent ce scénario manipulateur et simpliste. Les autorités américaines ont été contraintes de « trouver » opportunément une cassette vidéo dans une maison en ruine pour impliquer Ben Laden. Les abominables talibans se sont avérés soit des « illuminés » soit des « paumés » de la civilisation occidentale qui, pour la plupart, ne savaient pas ce qui s’était passé le 11 septembre. Les bases secrètes truffées de technologie de pointe et abritant des armes effroyables, biologiques et nucléaires, se sont avérées des « grottes rudimentaires » et les armes, des Kalachnikov vétustes et des vieux chars russes aussi fiables qu’une Lada. Les millions de dollars nécessaires à la préparation de l’attentat se sont transformés en quelques milliers de dollars pour acheter des billets d’avion, des cutters et des programmes de simulations de vol.
Les autorités américaines continuent de mentir sur les ramifications planétaires du terrorisme dans la préparation de ces attentats et occultent la démarche individuelle qui anime les terroristes aussi bien aux Etats-Unis qu’en Israël. Mis à part quelques révélations sur les terroristes ayant séjournés en Europe, une chape de plomb pèse sur les autres terroristes. Ne serait-il pas primordial d’étudier le parcours et la personnalité de ces kamikazes pour comprendre et combattre le terrorisme? A t-on peur de dévoiler que ceux-ci ont sacrifié leur vie à travers une démarche personnelle qui repose sur la désespérance et l’humiliation. Le manichéisme et le bellicisme américain occultent cette analyse pour continuer à entretenir l’hystérie antiterroriste.
Cependant, si les Etats-Unis ne s’attaquent pas aux causes de ce terrorisme, celui-ci ne sera jamais éradiqué. Et, ce n’est pas la formidable puissance américaine qui, au mépris de toutes les règles humanitaires, y parviendra. Le résultat de cette politique ne sera pas seulement improductif mais engendrera encore plus de fanatisme et de haine.
Pour échapper à cet engrenage infernal, les Etats-Unis doivent comprendre qu’ils ne sont pas seuls sur cette planète et que leurs valeurs, la force et l’argent, ne sont pas des valeurs de paix.