Mohamed Morsi et l’Occident

Dans un tribunal égyptien, des juges inféodés à la junte militaire au pouvoir ont rendu leur verdict dans un pitoyable simulacre de procès. L’accusé, Mohamed Morsi, président démocratiquement élu par les Egyptiens en 2011, est enfermé, comme une bête sauvage, dans une cage à double grillage. Il reçoit la sentence : peine de mort pour trahison, espionnage et incitation à la violence. Avec lui, trente-quatre accusés (des Frères musulmans et des instigateurs laïcs du » printemps égyptien ») sont condamnés à mort ou à perpétuité. Quel est la réaction de l’Occident, grand défenseur des principes démocratiques ? Rien ou presque rien. Mis à part les Etats- Unis qui ont critiqué les méthodes de cette junte qui a pris le pouvoir en 2013 et qui s’est auto légitimé dans une élection truquée, l’Europe est non seulement restée muette, mais elle a déroulé le « tapis rouge » à l’usurpateur en bafouant les plus élémentaires principes de justice et de démocratie. A cet égard, la France a dépassé toutes les bornes en livrant des avions Rafale au dictateur Al- Sissi. Quelle légitimité peut-on encore avoir pour intervenir aux quatre coins du monde au nom des droits de l’Homme. Comment peut-on encore s’étonner qu’une telle injustice et qu’un tel cynisme ne nourrissent-ils pas la haine et le terrorisme ?

Daniel Fortis
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