Le cauchemar de vivre avec l’état d’urgence

 A chaque événement terroriste, des mesures supplémentaires sont prises. Renforcement de l’état d’urgence, augmentation des effectifs de police, restriction des libertés, contrôle et fichage de la population, augmentation des budgets de l’armée , multiplication des interventions militaires et des assassinats ciblés. Ces mesures s’avèrent être complétement inefficaces et rentrent dans une spirale absurde  qui alimente l’hystérie sécuritaire et anxiogène à l’origine de la déviance psychopathe de quelques individus. De façon systématique, l’islamisme radical est pointé du doigt. Pourtant , dans la plupart des cas, les terroristes boivent du vin, consomment de la drogue et ne fréquentent pas les mosquées. Les revendications farfelues de Daesh sont diffusées par des sites suspects et manipulés. Tout est orchestré pour accuser la religion islamique. Personne ne veut voir le caractère psychopathe et suicidaire de ces individus qui basculent dans la barbarie en représailles à l’interventionnisme occidental. Il est évident que celui-ci le terreau du terrorisme. Il suffit de dresser la liste des pays attaqués pour comprendre le lien avec leurs interventions militaires irresponsables. Tout le monde ferme les yeux sur ces opérations qui tuent, humilient et nourrissent le ressentiment de ces « électrons-libres » exclus, déstructurés, désespérés qui ne perçoivent leur raison de vivre que dans la vengeance et la haine. Il est temps que les gouvernements concernés changent de logiciel pour analyser les causes de cette décomposition sociétale et identifient aussi leurs responsabilités. La perspective résignée de vivre en permanence en état d’urgence est un cauchemar.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                      Genève ,  le 7 juin 2017