Un drame moyenâgeux

Un incendie a réduit en cendre en quelques heures la charpente de l’un des joyaux de Paris. Les moyens dérisoires des pompiers pour sauver Notre-Dame nous rappelle notre impuissance face aux événements naturels. L’abattement et la résignation d’une foule sidérée , larmoyante et en prières nous rappelle notre condition humaine. Au Moyen-Age, la foule aurait fait une chaîne humaine pour acheminer des seaux d’eau . Aujourd’hui, hébétés , nous ne sommes capables que de sortir notre smartphone. Notre arrogance technologique est mise à mal. L’intelligence artificielle, la 5G, les algorithmes, les drones et les fusées n’ont rien pu faire . L’armée française, plus préoccupée à sillonner les mers avec ses porte-avions, a été inexistante.  Si un enseignement est à retirer de ce drame , c’est bien de rester modeste et d’admettre que les éléments comme le feu, l’eau, le vent sont les plus forts . Les climato-septiques et les forcenés de la toute-puissance de la science contre le réchauffement climatique devraient se poser des questions. Ce drame se révélera-t-il salutaire pour une prise conscience de la fragilité humaine ?

 

Daniel Fortis                                                                                               Genève, le 16 avril 2019

Une semaine déroutante

Notre conseiller d’Etat Serge Dal Busco découvre que CEVA n’a pas de WC et demande à ses services d’étudier en toute urgence des solutions alternatives . On pourrait croire  à  un poisson d’avril !

L’alunissage brutal de la sonde  israélienne ravi Netanyahu. C’est un grand pas vers l’annexion de la Lune.

Des  scientifiques, plus intéressés par une recherche métaphysique de l’ordonnance spatiale que par notre survie sur la terre, jubilent. Après deux ans de traque photographique et avec un grand effet d’annonce, ils ont présenté au « vulgus populus » un montage photographique sensé  représenter un trou noir.

Bafouant les principes de la liberté d’information, les Etats-Unis  avec leur comparse anglais ont arrêté Julian Assange pour piratage informatique. C’est vraiment «  l’hôpital qui se fout de la charité ».

On apprend aussi que les stars du football se livrent à une compétition de «  qui a la plus grosse ? » ( on parle de voiture ! ) Cependant une Rolls-Royce, une Lamborghini ou une Bugatti ne leur donnera  pas plus de neurones.

Pour finir sur une note plus optimiste, notre Darius Rochebin continuera à nous régaler de ses remarquables entretiens dans son émission «  Pardonnez-moi « .

 

Daniel Fortis                                                                                               Genève, le 11 avril 2019

 

 

Le traitement médiatique de l’attentat de Christchurch

L’un des plus grands carnages ( 50 morts) a eu lieu dans les mosquées de la ville de Christchurch. Dans son édition du soir, le journal télévisé de la TSR n’a consacré que 8 minutes à ce massacre. Le  reportage factuel avec une indignation de circonstance ne prenait pas la mesure de cet abominable acte prémédité, revendiqué et mis en scène. Le lendemain, la première page de la TdG n’a consacré  qu’un encart  de 6 cm par 5 cm qui renvoyait  à une page intérieure. Imaginez la couverture médiatique si un islamiste avait massacré 50 Chrétiens dans une église. Souvenez-vous des attentats de Charly Hebdo et du Bataclan ( relevant d’actes de vengeance et de représailles).  Tous les chefs d’Etats de la planète étaient venus à Paris défiler contre le terrorisme . La presse et la télévision avait parlé  de ces événements pendant toute une semaine. La stygmatisation des musulmans avec  des émissions sur la radicalisation , les imams, les banlieues, les écoles , la viande halal et le voile avait saturé toutes les ondes. A  Christchurch, aucune mobilisation,  aucun chef d’Etat, des déclarations convenues, aucune enquête sur l’endoctrinement, l’entourage , la symbolique du lieux,  le financement et le cheminement  haineux et mortifère de ce suprémaciste. Certains médias inconscients relaient même l’indécent triomphalisme de ce monstre et son effroyable manifeste. Cependant, dans deux jours, tous les médias tourneront la page.  Ce « deux poids, deux mesures « dans le traitement de l’information révèle le poids qu’on accorde à la vie selon  ses origines et donne la mesure  de la montée d’une islamophobie  banalisée.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                            Genève, le 15  mars  2019

Un amalgame pernicieux

Pendant trois mois, les médias français ont relaté avec une certaine complaisance le déchainement de violences contre les forces de l’ordre et les représentants du gouvernement . Mais, il a suffi de quelques insultes antisionistes à l’égard du philosophe Alain Finkielkraut pour déclencher la machine médiatique de diabolisation . Le pernicieux amalgame entre antisionisme et antisémitisme est utilisé.  En réaction aux positions islamophobes et blessantes du philosophe, les agressions verbales antisionistes d’un individu, tout en étant inacceptables, relèvent de la liberté d’opinion.  Pourquoi le sionisme à l’origine de la politique expansionniste d’Israël et de l’écrasement du peuple palestinien ne pourrait-il pas être dénoncé sans être traité d’antisémite ? Nous pouvons être admiratifs et solidaires de la communauté juive riche de son histoire douloureuse , de ses traditions, de sa sensibilité et de son rayonnement dans de nombreux domaines. Et, en même temps, nous avons le droit de critiquer l’Etat sioniste qui prône la guerre et la répression et qui bafoue  la justice internationale au nom d’un roman biblique écrit par  des scribes il y a 2700 ans. Comment peut-on avoir un revendication absolue sur un territoire alors que l’histoire des civilisations nous enseigne que nous en sommes les dépositaires temporairement aux grés des aléas du climat, des épidémies, des catastrophes naturelles et des guerres ? L’appropriation d’un territoire au nom d’un dieu , qu’il soit chrétien, juif ou musulman est une usurpation.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                                  20  février  2019

Des vidéos problématiques de la nouvelle censure

La presse nous a informés que You Tube ne donnera plus de visibilité aux vidéos « problématiques ». La définition de celles-ci est très vague et est laissée à l’appréciation de censeurs autoproclamés ou d’algorithmes . Elle peut aller de la publicité de médicaments-miracle pour de graves maladies à l’affirmation que la Terre est plate en passant par les théories dites complotistes. L’amalgame qui est fait entre un farfelu qui prétend que la Terre est plate et des milliers de scientifiques, architectes et ingénieurs qui doutent des conclusions de l’enquête officielle sur le 11 septembre est ridicule. Ainsi, toutes les personnes qui manifestent des réserves sur des déclarations officielles seront traitées de complotistes et leurs propos seront censurés. Dorénavant , les mensonges d’Etat comme ceux de l’administration américaine en 2003 sur les armes de destruction massive irakiennes ne pourront plus être dénoncés sans s’exposer à être traité de complotiste. Il est stupéfiant que ce nouveau type de censure soit expérimenté aux Etats-Unis dont le président a été élu à la suite d’un complot utilisant des fake news . Cette censure est cependant à géométrie variable quand elle autorise ce même président à parler d’un complot écolo-gauchiste sur l’urgence climatique ou quand elle permet à des charlatans évangélistes de prêcher que la Terre a six mille ans et de dénoncer le complot darwinien. Nos sociétés ne sont pas loin d’un monde décrit par Georges Orwell où la liberté d’opinions est conditionnée à l’adhésion à  un Ordre public Suprême consacrant l’abrutissement de l’individu.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                   31 janvier 2019

Le CERN et les Big Bang.

 

Dans un article anodin de  300 caractères, votre journal ( TdG du 4 décembre ) nous informe que l’ accélérateur à particules LHC , le  jouet du CERN de 6 milliards de francs, sera à l’arrêt pendant deux ans pour des améliorations. Les milliers de personnes employées dans cette institution vont-t-elles être mises au chômage technique ? Les physiciens qui cherchent la particule de la particule…de la particule…de la particule……..qui a existé pendant un milliardième de seconde après le Big Bang , vont-ils se reconvertir ? Ils pourraient contribuer à trouver des solutions urgentes aux problèmes actuels de notre planète.  La connaissance métaphysique du Big Bang , il y a quelques milliards d’années, peut attendre. Par contre , la mobilisation contre le Big Bang climatique imminent ne peut pas attendre. A la place de financer une recherche fondamentale plus qu’hypothétique en termes de résultats, nous devons cibler les priorités  pour ne pas subir la question que nos enfants pourraient nous poser dans quelques années «  Que faisiez-vous en 2018 pour sauver la planète ? «

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                   Genève, le 4 décembre 2018

Une France ingouvernable

Ainsi la rue et la violence ont gagné. Le gouvernement français a cédé aux gilets jaunes en accordant un moratoire sur les taxes d’essence. Alors que de nombreuses démocraties européennes sont confrontées aux mêmes difficultés, elles assistent sidérées au spectacle affligeant d’un pays en proie à la violence, à une incommunicabilité et à des discours insurrectionnels dénués de cohérence et de propositions. Nous comprenons que le mécontentement, le découragement et le manque de perspectives minent le moral d’une grande partie de la population. Cela n’autorise pas les médias français à « souffler sur les braises » en donnant une audience disproportionnée aux gilets jaunes et en créant des polémiques racoleuses pour exacerber les passions. La France n’a pas compris que l’exercice de la démocratie se fait dans les urnes et pas dans la rue . A sa décharge, la constitution de la V République est une aberration démocratique qui fige pendant cinq ans un statut monarchique du président et qui écartent par le scrutin majoritaire une grande partie de la population. Les gilets jaunes, au lieu de contester une taxe raisonnable, conforme aux engagements et justifiée à plus d’un titre, feraient mieux de réclamer une nouvelle constitution pour pouvoir exprimer leurs difficultés, leurs inquiétudes et leur opposition aux inégalités de la société. Les grandiloquents discours républicains des leaders politiques n’arrivent pas à cacher l’immaturité démocratique de la société française et de ses institutions.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                   Genève,  le 4 décembre 2018

L’Evangile selon Trump

Ponctuant souvent ses discours avec « God bless America » Donald Trump séduit les Américains ruraux, conservateurs et évangélistes. Mais, comment ces derniers se reconnaissent-ils dans un président en contradiction avec les principes fondamentaux de l’Evangile ?

Il martèle son slogan «  America first »  alors qu’il est dit « LES DERNIERS SERONT LES PREMIERS ET LES PREMIERS SERONT LES DERNIERS « .

Il défend farouchement le port d’armes alors qu’il est dit « TOUS CEUX QUI PRENNENT L’EPEE PERIRONT PAR L’EPEE ».

Il met l’argent au cœur de sa politique alors qu’il est dit « TU NE PEUX PAS SERVIR EN MEME TEMPS DIEU ET L’ARGENT « .

Il glorifie la détention de richesses alors qu’il est dit « IL EST PLUS FACILE A UN CHAMEAU DE PASSER PAR UN TROU D’AIGUILLE QU’A UN RICHE DE RENTRER DANS LE ROYAUME DE DIEU ».

Il autorise ses soldats à tirer sur une caravane de migrants alors qu’il est dit « PARTAGE TON PAIN AVEC CELUI QUI A FAIM ET FAIS ENTRER DANS TA MAISON LES MALHEUREUX SANS ASILE «

Comment les Evangélistes, si prompts à évoquer les préceptes de Dieu pour justifier leurs actions,  peuvent-ils adhérer au  nouvel  Evangile selon Trump ?

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                    Genève, le 6 octobre 2018

Un fait divers américain

Votre journal ( TdG du 9 nov) a relaté , en 400 caractères, le carnage de Los Angeles comme un banal fait divers perpétré par un ex- Marine en proie à un accès de folie.

Rien sur les 17 armes détenues par l’auteur.                                                                                          Rien sur son conditionnement( ou radicalisation ) dans les écoles de Marines.                      Rien sur le choix de la cible.                                                                                                                            Rien sur ses traumatismes post- guerre.                                                                                                      Rien sur ses sympathies pro-Trump, suprémacistes et d’extrême-droite.

 

 

IMAGINEZ MAINTENANT LA COUVERTURE MEDIATIQUE SI L’AUTEUR DE CE CARNAGE AVAIT ÉTÉ UN MUSULMAN.

La presse internationale en aurait fait sa une et les commentaires et analyses auraient remplis durant plusieurs jours nos journaux.

Ce Musulman aurait été déclaré radicalisé par des islamistes  ( police ).                                        La preuve en aurait été donnée par la révélation d’une  revendication de l’EI ( police)          Sa famille et ses proches auraient été arrêtés à la suite de perquisitions ( police ).                    Une dangereuse cellule terroriste aurait été démantelée ( police ).                                          Toute la communauté musulmane aurait été suspectée.                                                                   Des « experts » auraient confirmer la radicalisation de l’individu et la symbolique du carnage avec le bar et l’alcool avec comme cible la jeunesse.                                                            Le gouvernement aurait augmenté les mesures sécuritaires contre l’omniprésence de la menace terroriste.                                                                                                                                                  Le message aurait été clair «  Nous sommes en guerre «

Cependant à aucun moment, il aurait été envisagé l’hypothèse que la désespérance et la folie puissent être à l’origine  de cet attentat comme pour l’ex- marine.

 

LA DIFFERENCE DE TRAITEMENT DE L’INFORMATION EN DIT LONG SUR LE DEGRE DE MANIPULATION DONT NOUS SOMMES VICTIMES.

 

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                       Genève, le 16 novembre 2018

 

 

 

 

1914-1945 , l’Europe doit se souvenir.

Avec un gigantesque déploiement de moyens, les chefs d’Etat des pays de la Grande Guerre ( 1914 – 1918) ont commémoré et magnifié l’un des plus  abominables épisodes du XX siécle. Une guerre voulue et instrumentée par les Riches et les Puissants. Des peuples manipulés et trompés par une propagande mensongère et haineuse. Une « boucherie » organisée par des dirigeants planqués qui disposaient des soldats comme de la chair à canon. Des actions militaires absurdes relevant de  l’amour-propre des généraux. L’horreur des gaz toxiques. Le calvaire des gueules cassées . Les exécutions sommaires des pacifistes. Et , enfin, l’armistice du 11 novembre qui n’a été qu’un diktat  pour écraser et humilier les vaincus et qui est responsable de l’avènement de la folie nazie. Cent ans après, qui peut être fier d’une telle « victoire » ? Doit-on perpétuer la commémoration de celle-ci et donner une tribune à un personnage comme Trump qui, lui aussi , pose à l’Europe le diktat de renoncer à une défense européenne et de payer pour une armée  en complète allégeance aux Etats-Unis , l’Otan.  Son arrogance mégalomaniaque et son absence dédaigneuse au forum sur la Paix tétanisent les Européens . « On ne peut pas se fâcher avec les Etats-Unis » disent-ils. Cela,  ne rappelle-t-il pas  les discours de Chamberlain et de Daladier de retour de Munich en 1938 qui disaient qu’« on ne peut pas se fâcher avec Hitler « ?  L’Europe qui a tant souffert de son abdication  doit se souvenir et résister à la résurgence des nationalismes.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                     Genève, le 12 novembre 2018