Archives de catégorie : international

Le traitement médiatique de l’attentat de Christchurch

L’un des plus grands carnages ( 50 morts) a eu lieu dans les mosquées de la ville de Christchurch. Dans son édition du soir, le journal télévisé de la TSR n’a consacré que 8 minutes à ce massacre. Le  reportage factuel avec une indignation de circonstance ne prenait pas la mesure de cet abominable acte prémédité, revendiqué et mis en scène. Le lendemain, la première page de la TdG n’a consacré  qu’un encart  de 6 cm par 5 cm qui renvoyait  à une page intérieure. Imaginez la couverture médiatique si un islamiste avait massacré 50 Chrétiens dans une église. Souvenez-vous des attentats de Charly Hebdo et du Bataclan ( relevant d’actes de vengeance et de représailles).  Tous les chefs d’Etats de la planète étaient venus à Paris défiler contre le terrorisme . La presse et la télévision avait parlé  de ces événements pendant toute une semaine. La stygmatisation des musulmans avec  des émissions sur la radicalisation , les imams, les banlieues, les écoles , la viande halal et le voile avait saturé toutes les ondes. A  Christchurch, aucune mobilisation,  aucun chef d’Etat, des déclarations convenues, aucune enquête sur l’endoctrinement, l’entourage , la symbolique du lieux,  le financement et le cheminement  haineux et mortifère de ce suprémaciste. Certains médias inconscients relaient même l’indécent triomphalisme de ce monstre et son effroyable manifeste. Cependant, dans deux jours, tous les médias tourneront la page.  Ce « deux poids, deux mesures « dans le traitement de l’information révèle le poids qu’on accorde à la vie selon  ses origines et donne la mesure  de la montée d’une islamophobie  banalisée.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                            Genève, le 15  mars  2019

Un amalgame pernicieux

Pendant trois mois, les médias français ont relaté avec une certaine complaisance le déchainement de violences contre les forces de l’ordre et les représentants du gouvernement . Mais, il a suffi de quelques insultes antisionistes à l’égard du philosophe Alain Finkielkraut pour déclencher la machine médiatique de diabolisation . Le pernicieux amalgame entre antisionisme et antisémitisme est utilisé.  En réaction aux positions islamophobes et blessantes du philosophe, les agressions verbales antisionistes d’un individu, tout en étant inacceptables, relèvent de la liberté d’opinion.  Pourquoi le sionisme à l’origine de la politique expansionniste d’Israël et de l’écrasement du peuple palestinien ne pourrait-il pas être dénoncé sans être traité d’antisémite ? Nous pouvons être admiratifs et solidaires de la communauté juive riche de son histoire douloureuse , de ses traditions, de sa sensibilité et de son rayonnement dans de nombreux domaines. Et, en même temps, nous avons le droit de critiquer l’Etat sioniste qui prône la guerre et la répression et qui bafoue  la justice internationale au nom d’un roman biblique écrit par  des scribes il y a 2700 ans. Comment peut-on avoir un revendication absolue sur un territoire alors que l’histoire des civilisations nous enseigne que nous en sommes les dépositaires temporairement aux grés des aléas du climat, des épidémies, des catastrophes naturelles et des guerres ? L’appropriation d’un territoire au nom d’un dieu , qu’il soit chrétien, juif ou musulman est une usurpation.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                                  20  février  2019

Une France ingouvernable

Ainsi la rue et la violence ont gagné. Le gouvernement français a cédé aux gilets jaunes en accordant un moratoire sur les taxes d’essence. Alors que de nombreuses démocraties européennes sont confrontées aux mêmes difficultés, elles assistent sidérées au spectacle affligeant d’un pays en proie à la violence, à une incommunicabilité et à des discours insurrectionnels dénués de cohérence et de propositions. Nous comprenons que le mécontentement, le découragement et le manque de perspectives minent le moral d’une grande partie de la population. Cela n’autorise pas les médias français à « souffler sur les braises » en donnant une audience disproportionnée aux gilets jaunes et en créant des polémiques racoleuses pour exacerber les passions. La France n’a pas compris que l’exercice de la démocratie se fait dans les urnes et pas dans la rue . A sa décharge, la constitution de la V République est une aberration démocratique qui fige pendant cinq ans un statut monarchique du président et qui écartent par le scrutin majoritaire une grande partie de la population. Les gilets jaunes, au lieu de contester une taxe raisonnable, conforme aux engagements et justifiée à plus d’un titre, feraient mieux de réclamer une nouvelle constitution pour pouvoir exprimer leurs difficultés, leurs inquiétudes et leur opposition aux inégalités de la société. Les grandiloquents discours républicains des leaders politiques n’arrivent pas à cacher l’immaturité démocratique de la société française et de ses institutions.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                   Genève,  le 4 décembre 2018

L’Evangile selon Trump

Ponctuant souvent ses discours avec « God bless America » Donald Trump séduit les Américains ruraux, conservateurs et évangélistes. Mais, comment ces derniers se reconnaissent-ils dans un président en contradiction avec les principes fondamentaux de l’Evangile ?

Il martèle son slogan «  America first »  alors qu’il est dit « LES DERNIERS SERONT LES PREMIERS ET LES PREMIERS SERONT LES DERNIERS « .

Il défend farouchement le port d’armes alors qu’il est dit « TOUS CEUX QUI PRENNENT L’EPEE PERIRONT PAR L’EPEE ».

Il met l’argent au cœur de sa politique alors qu’il est dit « TU NE PEUX PAS SERVIR EN MEME TEMPS DIEU ET L’ARGENT « .

Il glorifie la détention de richesses alors qu’il est dit « IL EST PLUS FACILE A UN CHAMEAU DE PASSER PAR UN TROU D’AIGUILLE QU’A UN RICHE DE RENTRER DANS LE ROYAUME DE DIEU ».

Il autorise ses soldats à tirer sur une caravane de migrants alors qu’il est dit « PARTAGE TON PAIN AVEC CELUI QUI A FAIM ET FAIS ENTRER DANS TA MAISON LES MALHEUREUX SANS ASILE «

Comment les Evangélistes, si prompts à évoquer les préceptes de Dieu pour justifier leurs actions,  peuvent-ils adhérer au  nouvel  Evangile selon Trump ?

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                    Genève, le 6 octobre 2018

Un fait divers américain

Votre journal ( TdG du 9 nov) a relaté , en 400 caractères, le carnage de Los Angeles comme un banal fait divers perpétré par un ex- Marine en proie à un accès de folie.

Rien sur les 17 armes détenues par l’auteur.                                                                                          Rien sur son conditionnement( ou radicalisation ) dans les écoles de Marines.                      Rien sur le choix de la cible.                                                                                                                            Rien sur ses traumatismes post- guerre.                                                                                                      Rien sur ses sympathies pro-Trump, suprémacistes et d’extrême-droite.

 

 

IMAGINEZ MAINTENANT LA COUVERTURE MEDIATIQUE SI L’AUTEUR DE CE CARNAGE AVAIT ÉTÉ UN MUSULMAN.

La presse internationale en aurait fait sa une et les commentaires et analyses auraient remplis durant plusieurs jours nos journaux.

Ce Musulman aurait été déclaré radicalisé par des islamistes  ( police ).                                        La preuve en aurait été donnée par la révélation d’une  revendication de l’EI ( police)          Sa famille et ses proches auraient été arrêtés à la suite de perquisitions ( police ).                    Une dangereuse cellule terroriste aurait été démantelée ( police ).                                          Toute la communauté musulmane aurait été suspectée.                                                                   Des « experts » auraient confirmer la radicalisation de l’individu et la symbolique du carnage avec le bar et l’alcool avec comme cible la jeunesse.                                                            Le gouvernement aurait augmenté les mesures sécuritaires contre l’omniprésence de la menace terroriste.                                                                                                                                                  Le message aurait été clair «  Nous sommes en guerre «

Cependant à aucun moment, il aurait été envisagé l’hypothèse que la désespérance et la folie puissent être à l’origine  de cet attentat comme pour l’ex- marine.

 

LA DIFFERENCE DE TRAITEMENT DE L’INFORMATION EN DIT LONG SUR LE DEGRE DE MANIPULATION DONT NOUS SOMMES VICTIMES.

 

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                       Genève, le 16 novembre 2018

 

 

 

 

1914-1945 , l’Europe doit se souvenir.

Avec un gigantesque déploiement de moyens, les chefs d’Etat des pays de la Grande Guerre ( 1914 – 1918) ont commémoré et magnifié l’un des plus  abominables épisodes du XX siécle. Une guerre voulue et instrumentée par les Riches et les Puissants. Des peuples manipulés et trompés par une propagande mensongère et haineuse. Une « boucherie » organisée par des dirigeants planqués qui disposaient des soldats comme de la chair à canon. Des actions militaires absurdes relevant de  l’amour-propre des généraux. L’horreur des gaz toxiques. Le calvaire des gueules cassées . Les exécutions sommaires des pacifistes. Et , enfin, l’armistice du 11 novembre qui n’a été qu’un diktat  pour écraser et humilier les vaincus et qui est responsable de l’avènement de la folie nazie. Cent ans après, qui peut être fier d’une telle « victoire » ? Doit-on perpétuer la commémoration de celle-ci et donner une tribune à un personnage comme Trump qui, lui aussi , pose à l’Europe le diktat de renoncer à une défense européenne et de payer pour une armée  en complète allégeance aux Etats-Unis , l’Otan.  Son arrogance mégalomaniaque et son absence dédaigneuse au forum sur la Paix tétanisent les Européens . « On ne peut pas se fâcher avec les Etats-Unis » disent-ils. Cela,  ne rappelle-t-il pas  les discours de Chamberlain et de Daladier de retour de Munich en 1938 qui disaient qu’« on ne peut pas se fâcher avec Hitler « ?  L’Europe qui a tant souffert de son abdication  doit se souvenir et résister à la résurgence des nationalismes.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                     Genève, le 12 novembre 2018

 

Cristiano Ramadan ou une justice à géométrie variable

En 2009,  à Lyon, une jeune femme convertie à l’Islam suit Tariq Ramadan dans une chambre d’hôtel après une conférence. Avec un « consentement non- consenti », elle subit les ardeurs sexuelles de son mentor. En 2009,  à Las Vegas, Cristiano Ronaldo , à la sortie d’une boîte de nuit, fait son «  marché «  parmi ses nombreuses admiratrices. L’une d’elles monte dans sa chambre et subit des pratiques sexuelles violentes. Neuf ans après, les deux jeunes femmes déposent plainte. Ici, la similitude des deux histoires s’interrompt. Tariq Ramadan est jeté immédiatement en prison où il croupit depuis le début de l’année tandis que Cristiano Ronaldo continue de gambader sur tous les terrains de football avec un salaire de 2.500.000.-  Frs par mois ( sans les primes ) et continue d’être une idole  des enfants drogués de e-foot. Une justice à géométrie variable. Complaisante avec une icône commerciale de notre société de consommation et rigoureuse avec une personne qui la critiquait sur les plateaux de télévision.  Cette justice partiale est une parodie.  

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                              Genève, le 30 octobre 2018

Une légion d’imbéciles

Dans un article sur les complotistes (TdG du 22 octobre), votre journaliste qualifie ceux-ci de « légion d’imbéciles à la tête embrouillée ». Elle stigmatise sans nuance et avec un amalgame grossier  tous ceux qui posent des questions sur la fragilité de certaines versions officielles. De tout temps, les complots ont façonné l’Histoire. Napoléon disait « l’Histoire est une suite de mensonges sur lesquels tout le monde est d’accord ». A tous les niveaux, les complots existent .  Ainsi, l’acharnement disproportionné contre Pierre Maudet s’apparente à un mini-complot médiatico-politique. A une autre échelle, le complot avéré de l’administration américaine sur les armes de destruction massive irakienne a engendré le chaos. Votre journaliste considère-t-elle que ceux qui réfutaient ces mensonges étaient de débiles complotistes ? Les complots peuvent aussi se trouver dans un traitement médiatique biaisé. Une étude de l’université d’Alabama parue le 20 juillet démontre qu’aux Etats-Unis un attentat islamiste fait sept fois plus les gros titres qu’un attentat blanc et d’extrême-droite (alors que ceux-ci sont deux fois plus nombreux que les attentats islamistes). Qui se souvient de l’attentat le plus meurtrier aux Etats-Unis après celui du 11 septembre ?  C’est  un attentat d’extrême-droite perpétré à Oklahoma en 1995 qui a fait 168 morts et 680 blessés. Quant à l’attentat des tours jumelles attribué aux islamistes, il nous est rappelé en permanence pour justifier la guerre  contre le terrorisme. Pourtant, de nombreuses  zones d’ombre subsistent. Des milliers d’architectes et d’ingénieurs américains ont demandé la réouverture de l’enquête pour dissiper les inepties de l’enquête officielle. Votre journaliste se considère-t-elle plus compétente et autorisée de traiter d’»embrouillés de la tête » ceux qui recherchent la vérité?

 

 

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                               Genève,  24 octobre 2018

Le négationisme sioniste

L’auteur de l’article «  La Palestine » ( TdG du 13 septembre) alimente le négationnisme sioniste qui soutient que la Palestine n’existe pas. Il cite des propos hors-contexte de dirigeants palestiniens déclarants que le peuple palestinien n’existe pas ! Il est vrai qu’au début du 20eme siècle  la Palestine n’était qu’une région de l’empire ottoman où vivaient 90 % de musulmans et seulement 10% de Juifs et de chrétiens. En 1916 , les  puissances coloniales françaises et britanniques se sont octroyés des protectorats en créant artificiellement des frontières ( Syrie et Liban pour la France et Irak et Palestine pour l’Angleterre). En 1917, le ministre britannique, lord Balfour, adresse à lord Rothschild , une lettre dite déclaration Balfour dont les termes sont révélateurs : « Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour les Juifs et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif étant clairement  entendu que RIEN NE SERA FAIT QUI PUISSE PORTER ATTEINTE AUX DROITS CIVIQUES ET RELIGIEUX DES COLLECTIVITES NON-JUIVES EXISTANT EN PALESTINE. Bien qu’unilatérale et sans légitimité démocratique, cette déclaration énonce cependant clairement la présence d’une population palestinienne de confession musulmane majoritaire et l’injonction de respecter ses droits. Aujourd’hui, le gouvernement israélien bafoue l’esprit de cette déclaration dont il ne cesse de se réclamer . Il nie l’existence d’un peuple palestinien et rejette, en corollaire, la création d’un Etat Palestinien. En concluant que «  Les Palestiniens sont des citoyens israéliens à part entière « , mon contradicteur travestit la réalité et considère que les Palestiniens ne peuvent exister que dans la renonciation à leur identité.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                              Genève,  le 15 septembre 2018

La lente agonie de la Palestine

Les Etats- Unis ont décidé de supprimer leurs contributions à l’aide aux réfugiés palestiniens. Ils font subir au peuple palestinien ,déjà exsangue, asphyxié et désespéré, de nouvelles restrictions alimentaires, sanitaires et scolaires. Cette décision rentre dans le cadre d’un dessein funeste : celui de mettre à genoux un peuple après lui avoir enlevé tout espoir d’avoir un Etat. Ce cynisme se traduit aussi par une éradication de toutes les  références à une identité et à une histoire palestinienne : débaptisation et délabrement des sites musulmans, instrumentalisation pseudo-historique du roman biblique, relégation de la langue arabe, ghettoïsation et mitage des terres palestiniennes. La communauté internationale reste muette face à la mise en place d’une politique destinée à  éluder 1300 ans de présence musulmane. Face à cette entreprise de destruction économique et culturelle , quels sont les choix pour les  Palestiniens ?  L’exode dans des pays arabes et européens où ils sont stygmatisés ou l’acceptation d’un statut de sous-citoyen dans un pays qui les opprime depuis septante ans  ? Personne ne peut priver un être humain de son identité, de ses racines et de sa dignité . Avec la création d’Israël, nous avons permis aux Juifs de retrouver ces valeurs essentielles. Comment ,aujourd’hui , pouvons-nous laisser  le gouvernement israélien et son comparse américain planifier la lente agonie de la Palestine et contribuer à anéantir tous les espoirs des Palestiniens d’accéder à ces  mêmes valeurs ?

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                               Genève, le 4 septembre 2018