Archives de catégorie : Europe

La conversion de l’extrême-droite

L’Histoire a souvent révélé que les partis populistes d’extrême-droite étaient antisémites alors que la gauche prenait souvent la défense de la communauté juive. En effet, c’est  la révolution française qui a octroyé la citoyenneté aux Juifs, c’est la gauche avec Emile Zola qui a défendu Dreyfuss, c’est le front populaire qui a élu Léon Blum. Cela est tellement vrai que les nazis dénonçaient un complot judéo-bolchévique. Ces affinités politiques n’ont jamais été remises en cause jusqu’à la prise de pouvoir de l’extrême-droite israélienne. En reniant les principes fondateurs de l’Etat juif, Netanyahou a « fascisé » la société israélienne avec un nationalisme exacerbé, un extrémisme religieux dogmatique et un expansionnisme criminel. Il a rejoint l’internationale des extrême–droites sur le thème de l’islamophobie. Ce nouveau judéo-fascisme a été conforté par l’élection de Trump. Son administration, alignée sur Israël, est noyautée par des personnalités comme Elon Musk qui a osé l’outrance du salut nazi. Libérée du boulet de l’accusation d’antisémitisme, l’extrême-droite européenne s’est décomplexée et progresse dans tous les pays. En France, le rassemblement national RN a été absous par Serge Klarsfeld. Son président, Jordan Bardella a  été invité par le gouvernement israélien. Pour parachever la conversion, il accuse d’antisémitisme la gauche et tous ceux qui critiquent la politique génocidaire du gouvernement israélien. L’extrême-droite, devenue fréquentable, participe à l’émergence d’un monde où une coalition de voyous envahit, annexe, expulse, tue, rançonne, rackette et prend en otage la planète. Devant cette déferlante de la loi du plus fort et du plus riche, l’Europe doit sortir de sa candeur bisounours et wokiste et combattre l’émergence de ce nouvel impérialisme.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                            Genève, le 27 mars 2025 

« J.R. » à la Maison Blanche

De 1978 à 1991, la série » Dallas » (357 épisodes) a eu succès planétaire. Dans cette saga, J.R. tenait le rôle du méchant sans scrupule, cupide, menteur et auteur des pires coups bas. Cela ne vous rappelle-t-il pas le personnage qui loge actuellement à la Maison Blanche ?  Donald Trump ressemble  au personnage de la série avec des d’attitudes encore plus psychotiques et égotiques. Tous les jours, il alimente l’actualité avec son lot d’outrances, de mensonges, d’invectives, de menaces et de trahisons. Il joue avec l’imprévisibilité et une mise en scène destinée à son électorat primaire. Il personnifie la vulgarité avec ses rictus qui accompagnent ses insultes, avec ses yeux de possédé quand il brandit les décrets qu’il vient de signer rageusement et avec sa bouche en cul de poule qui distille ses contre-vérités. Il a bien retenu la leçon du chef de la propagande nazie, Joseph Goebbels qui disait « Plus le mensonge est gros plus il passe ». Il a étendu ce précepte à ces outrances dont la violence toujours plus grande banalise les précédentes. Un sommet a été atteint lors du guet-apens tendu à Zelensky à la Maison Blanche. Le refus de celui-ci de céder au chantage et au racket de Trump lui a valu d’être humilié et renvoyé. Les Etats-Unis sont devenus un pays mafieux qui écrase les faibles et qui pactise avec les voyous. Dans ce monde impitoyable, l’amitié et les alliances ne tiennent qu’à l’aune de l’argent et du rapport de force. Ainsi l’Europe, jadis amie et alliée des Etats-Unis, est traitée d’emmerdeuse et de profiteuse. Cette volteface doit nous servir d’électrochoc salutaire. C’est l’occasion  de se réveiller et de sortir de notre apathie, de notre laxisme et de notre candeur bisounours et wokiste. C’est à cette condition que l’Europe pourra s’émanciper de l’emprise toxique des Etats-Unis et défendre ses valeurs.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                       Genève, le 2 mars 2025          

Ukraine, l’OTAN en question

Jusqu’en 1989, l’OTAN avait toute sa légitimité dans la défense de l’Europe  face à la menace russe. Avec la chute du mur de Berlin et la dissolution du pacte de Varsovie, le président russe Gorbatchev a unilatéralement et pacifiquement retiré toutes ses armes des pays de l’Est. Une nouvelle ère de paix s’ouvrait en Europe. L’OTAN qui avait toutes les raisons de se retirer n’a pas infléchi sa politique.  Non seulement, elle n’a pas retiré d’armement, mais elle s’est empressée d’élargir son emprise sur les pays libérés. Complètement inféodée aux Etats-Unis, l’OTAN est alors sortie de sa mission de défense de la zone nord-atlantique inscrite dans ses statuts. Devenue le bras armé de l’Occident et du nouvel ordre mondial, elle a pris une posture agressive en intervenant aux quatre coins du monde. Guerres du Kosovo, d’Afghanistan, d’Irak et de la Syrie qui se sont toutes soldées par des échecs et une déstabilisation dramatique. Elle pratique aujourd’hui une politique expansionniste dans les anciennes républiques de l’URSS en ignorant les liens historiques et culturels qui les lient à la Russie. Humilié par ce grignotage territorial et menacé d’un encerclement hostile, le président Poutine n’a pas cessé de répéter que l’Ukraine était sa ligne rouge. En 1962, le président Kennedy avait, lui aussi, légitimement fixé sa ligne rouge face à l’installation de bases russes à Cuba. La sagesse avait alors prévalu et la Russie s’était retirée. L’OTAN, elle, n’a pas eu la sagesse de renoncer à installer ses bases en Ukraine.  Aujourd’hui, l’obstination des Occidentaux a donné un prétexte à la dérive guerrière du président russe. Son inquiétante personnalité et son obsession nationaliste sont devenues un grand danger pour l’Europe. Si celle-ci n’avait pas fait une totale allégeance à l’OTAN et avait créé une armée européenne de défense commune, ce conflit aurait été évité. Les liens historiques entre la Russie et l’Europe auraient prévalu.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                  Genève, le 27 février  2022  

La leçon n’a pas été retenue

Après la première guerre mondiale, le peuple allemand, humilié et spolié par le diktat de Versailles, était en proie au désespoir. Le dépeçage territorial du pays, la misère et la perte de repères ont contribué à l’avènement du fascisme. Hitler a séduit une grande majorité des Allemands avec des discours identitaires, nationalistes et revanchards. Il a glorifié l’histoire, la civilisation, la culture et l’appartenance à la grande nation allemande. Pour retrouver la grandeur passée et une fierté nationale, il devait  trouver un responsable aux malheurs et à la décadence du pays. Le complot JUDEO-BOLCHEVIQUE. Son obsession démente à l’éradiquer s’est terminée par un effroyable génocide et la deuxième guerre mondiale.

En 2021, la France montre tous les prémisses d’une dangereuse dérive nationaliste identitaire. Dans la course à la présidence, tous les partis de droite courent derrière Eric Zemmour. Avec une posture gaullienne, le polémiste-candidat se présente comme le défenseur de l’histoire, de la civilisation et de la culture française contre la barbarie islamique. Il va jusqu’à interdire les prénoms à consonance étrangère ! Comme l’Allemagne avant l’avènement d’Hitler en 1933, la France  se cherche en proie au doute et à de nombreux problèmes sociétaux. Un nombre inquiétant de Français cherche à trouver un responsable en désignant le complot ISLAMO-GAUCHISTE. Le simplisme de cette stigmatisation fait des ravages. La France des Lumières et des droits de l’homme se renierait si elle ne résistait pas à cette dérive populiste et ne retenait pas les leçons de l’Histoire.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                               Genève, le 19 décembre 2021                                                                                                                                                                    

La perfide Albion prend le grand large

« Entre l’Europe et le grand large, l’Angleterre choisira toujours le grand large ». Ces paroles prémonitoires de Winston Churchill se concrétisent tristement aujourd’hui. Pourtant , en 1961, l’Angleterre en pleine crise avait sollicité son adhésion au Marché Commun .  En 1973, elle est devenue européenne en réussissant à préserver tous ses privilèges et prérogatives . Pendant quarante-sept ans, elle a profité de cette alliance et a retrouvé sa prospérité. Aujourd’hui , elle quitte l’Europe et rejoint le pourfendeur de celle-ci, Donald Trump.  Elle n’a été européenne que par pure opportunisme économique et s’est toujours alignée sur les Etats-Unis en toutes circonstances. Son départ a le mérite de clarifier la situation et de permettre de redéfinir les objectifs de l’Europe. Dénigrée et trahie, l’ Europe a cependant réussi à  sortir des nationalismes qui l’ont ravagée pendant le 20 eme siècle. La résurgence de ceux-ci avec la  trahison de l’Angleterre est une menace pour sa survie. Elle doit se préparer à la concurrence et à l’arrogance de la city de Londres dans le domaine de la finance et de la fiscalité. Libérée de l’obstruction  systématique de l’Angleterre en matière de politique étrangère, de défense et d’environnement et, aussi, affranchie du l’ultralibéralisme anglo-saxon et de ses lobbys financiers, l’Europe pourrait trouver un second souffle en s’inspirant peut-être du fédéralisme suisse . Avec sa diversité et sa richesse culturelle ,historique et géographique , elle pourrait devenir une référence humaniste dans un monde en mal de repères.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                       Genève, le 2 février 2020

 

Les voeux 2020 pour la planète

Comme un enfant hystérisé par le jeu Fortnite, Donald Trump a abattu un « méchant « avec un drone. Le général iranien Qassem Soleimani  a été froidement éliminé . Sa bravoure lors de la guerre contre l’Irak en 1980 lui avait valu le statut de héros national. Avec son assassinat, synonyme de déclaration de guerre, Trump provoque l’embrasement de la région. Cette cynique et humiliante provocation servira de terreau au terrorisme et donnera  raison à tous ceux qui qualifient  les Etats-Unis de Grand Satan. L’avènement d’un monde où les plus forts peuvent abattre d’un click de souris n’importe quel adversaire est une effrayante régression de notre civilisation. L’incompréhensible silence des démocraties européennes démontre  leur allégeance au plus fort. Leur recommandation de retenue  est une insulte au peuple iranien. Celui-ci a réélu un président modéré, Hassan Rohani , pour signer le traité de paix du 14 juillet 2015. Avec la forfaiture de Trump, les Iraniens se sont sentis trahis, lâchés, étranglés économiquement et , aujourd’hui, humiliés. La présidence de Trump rejoint les périodes les plus sombres de la courte histoire des Etats-Unis comme le massacre des Amérindiens, l’esclavagisme, le racisme, la compulsion à l’argent et la violence . A l’aube de l’année 2020, notre planète ( mis à part quelques pays inféodés) espère que le peuple américain élira son président avec sa conscience plutôt qu’avec son porte-monnaie. Il doit mettre dans la balance les pseudo-bons et aléatoires indices économiques américains et le bilan effroyable de la présidence de Trump pour l’humanité et pour la planète . Le peuple américain est capable de ce sursaut pour retrouver son honneur.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                            Genève, le 5 janvier 2020

IRAN Le diktat américain et l’asservissement européen

En réaction à la forfaiture américaine et en toute légitimité, l’Iran s’est retiré partiellement du traité nucléaire. Son président réformateur Rohani s’est battu contre les faucons du régime pour signer ce traité et permettre à l’Iran de s’ouvrir pacifiquement au monde. Il a scrupuleusement respecté tous ses engagements. En 2016, Donald Trump, avec un rictus haineux, a exhibé devant les médias le décret entérinant un ignominieux  reniement. L’Europe a émis une timide désapprobation et s’est « couché «  servilement devant les Etats-Unis. Pendant trois ans , Rohani a exhorté en vain les autres signataires à respecter leurs engagements. Aujourd’hui, il leur demande de se déterminer entre la lâcheté ( céder au chantage américain) et la dignité ( respecter une parole). En rejetant ce qu’elle qualifie d’ultimatum, l’Europe se déshonore  et devient spectatrice de l’hystérie belliciste de l’axe américano-israélo-saoudien.

En 2003 , Bush avait mis , La Corée du Nord , l’Irak et l’Iran dans l’Axe du Mal. Aujourd’hui ,Trump «  flirte » avec la Corée du Nord. Les Etats-Unis ont écrasé l’Irak en commettant un crime contre l’humanité. Reste l’Iran que les Etats-Unis tentent d’asphyxier. Cependant ils n’arriveront pas à leur fin. L’Iran avec ses 7000 ans d’histoire et sa population chaleureuse, instruite, cultivée et fière triomphera de la fourberie des Etats-Unis dont l’histoire de 300 ans n’est faite que d’ethnocide , de racisme, d’esclavagisme, de violence, de matérialisme et de compulsion à l’argent. L’Europe se grandirait à refuser le diktat américain et retrouverait une respectabilité en  honorant ses engagements.

 

Daniel Fortis                                                                                                             Genève, le 13 mai 2019

Les enseignements de l’incendie de Notre-Dame

La chronologie des événements de l’incendie de Notre-Dame est surprenante. A 18 h20  une alarme de détection de fumée se déclenche. Pendant 20 minutes, des investigations  sont entreprises. De façon incompréhensible, elles ne donnent aucun résultat. Les premières flammes déclenchent une deuxième alarme  à 18 h 40. A ce moment,  les pompiers sont alertés. Ils arrivent à 18 h 57 soit près de 40 minutes après la première alarme !! Leur combat contre le feu est déjà perdu. L’embrasement de la charpente est inexorable. Les moyens des pompiers sont totalement dérisoires . Ils assistent impuissants à la propagation du feu.  Avec un courage qui force notre admiration , ils sont réduits à arroser les parties en maçonnerie pour  les protéger de dégâts superficiels ( leurs destructions n’étant pas en cause ) et à maîtriser les poutres incandescentes tombées dans la nef. Sans minimiser leur action, il faut être objectif et reconnaître que le feu  ne s’est arrêté que parce que celui-ci n’avait plus de carburant. La déclaration objective et humble du capitaine des pompiers «  nous avons fait ce que nous pouvions faire » tranche avec le discours officiel . Celui-ci  cache mal le manque de réactivité et le défaut de procédure après la première alarme et, surtout, l’ impuissance absolue contre un  élément naturel comme le feu. Cela ne nous amène-t-il pas à faire une analogie avec le réchauffement climatique ? Le manque de réactivité de nos dirigeants face aux urgences environnementales est irresponsable . S’ ils ne réagissent pas aux  premiers signes d’alarme, ils deviendront totalement impuissants face à l’Inéluctable.

 

 

Daniel Fortis                                                                                                    Genève,  le 20 avril 2019

 

1914-1945 , l’Europe doit se souvenir.

Avec un gigantesque déploiement de moyens, les chefs d’Etat des pays de la Grande Guerre ( 1914 – 1918) ont commémoré et magnifié l’un des plus  abominables épisodes du XX siécle. Une guerre voulue et instrumentée par les Riches et les Puissants. Des peuples manipulés et trompés par une propagande mensongère et haineuse. Une « boucherie » organisée par des dirigeants planqués qui disposaient des soldats comme de la chair à canon. Des actions militaires absurdes relevant de  l’amour-propre des généraux. L’horreur des gaz toxiques. Le calvaire des gueules cassées . Les exécutions sommaires des pacifistes. Et , enfin, l’armistice du 11 novembre qui n’a été qu’un diktat  pour écraser et humilier les vaincus et qui est responsable de l’avènement de la folie nazie. Cent ans après, qui peut être fier d’une telle « victoire » ? Doit-on perpétuer la commémoration de celle-ci et donner une tribune à un personnage comme Trump qui, lui aussi , pose à l’Europe le diktat de renoncer à une défense européenne et de payer pour une armée  en complète allégeance aux Etats-Unis , l’Otan.  Son arrogance mégalomaniaque et son absence dédaigneuse au forum sur la Paix tétanisent les Européens . « On ne peut pas se fâcher avec les Etats-Unis » disent-ils. Cela,  ne rappelle-t-il pas  les discours de Chamberlain et de Daladier de retour de Munich en 1938 qui disaient qu’« on ne peut pas se fâcher avec Hitler « ?  L’Europe qui a tant souffert de son abdication  doit se souvenir et résister à la résurgence des nationalismes.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                     Genève, le 12 novembre 2018