MAH: la réconciliation autour d’un projet ambitieux

Au-delà de la déception des défenseurs et de l’« amère » victoire des opposants au projet, il est nécessaire de tourner la page, d’oublier les invectives et de s’insurger contre la perspective d’attendre dix ans un nouveau projet. Genève a la chance que ses citoyens partagent les mêmes convictions. Genève mérite un beau musée. Sa rénovation et son adaptation aux nouvelles technologies sont incontournables. Son accès et son concept doivent être attratifs pour un large public. Le partage de ces principes peut créer une nouvelle synergie. Celle-ci doit être portée par un projet audacieux et mobilisateur. L’exceptionnelle situation du musée ( position dominante et dégagée à l’entrée de la  Vieille ville) mérite une meilleure visibilité. Sans remettre en cause l’ arborisation et les cheminements latéraux de la butte de l’Observatoire, sa surélévation centrale occulte le musée et dissocie la ville haute de la ville basse. D’un attrait tout relatif, elle crée une zone rébarbative le long de la rue Ferdinand-Hodler. Elle se trouve cependant dans un alignement remarquable (mais peu remarqué) du Rond-Point de Rive au jet d’eau. Quelle meilleure opportunité pour redéfinir un nouvel axe urbain ponctué par un symbole fort  tel une « pyramide du Louvre » genevoise servant d’accès et d’extension à notre musée. Ce bâtiment neuf intégrerait plus facilement toute la technique et les commodités dans ses sous-sols. Sa partie émergeante transparente, lumineuse et conviviale pourrait abriter les zones publiques ( billetterie, boutique, restaurant, salle de conférence et expositions temporaires). Quant au musée  rénové et sa cour, ils offriront des espaces de quiétude, de réflexion et de détente . La belle et majestueuse façade de notre musée sera mise en valeur par le « dialogue visuel » avec une audacieuse modernité. On pourra alors rêver que nos touristes visitent notre musée à la place de notre sempiternelle horloge fleurie.

 

Daniel Fortis

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Terreur sur Genève: discrète libération.

Le 10 décembre 2015, Genève était tétanisée par une menace terroriste. Une photo floutée de quatre inconnus ( qui le sont restés) avait été envoyée par des services secrets américains pour informer les autorités suisses de l’imminence d’un attentat. Un état d’urgence avait été immédiatement instauré et tous les musulmans étaient devenus des terroristes potentiels. Dans ce climat de peur, deux Syriens avaient été arrêtés et détenus pendant quarante-cinq jours. Leur voiture, immobilisée sur la route de Thonon à la suite d’une crevaison, avait attiré l’attention de la police qui avait déclaré avoir trouvé des « traces » d’explosifs. Toutes les chaînes de télévision avaient alors fait leurs titres avec « Menace terroriste à Genève, deux arrestations « . Aujourd’hui, comme le dahu, personne n’a vu les quatre terroristes de la photo ni les explosifs des deux Syriens. Leur libération a donc eu lieu, dans la plus grande discrétion, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux. Existe-t-il encore des personnes qui doutent de la manipulation planétaire du management de la terreur ? Pour ceux qui doutent encore, réveillez-vous ! Demain, il sera trop tard. Le nouvel ordre mondial nous aura privés de toutes nos libertés au prétexte de nous protéger.
Daniel Fortis
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Iran diabolisé, Iran courtisé.

Depuis la levée de l’embargo, tous les gouvernements d’Europe déroulent le tapis rouge aux dirigeants iraniens. L’appât du gain leur a fait oublier qu’ils ont diabolisé l’Iran pendant quarante ans, qu’ils ont tenté de le détruire en armant Saddam Hussein, qu’ils lui ont imposé un embargo et que Laurent Fabius, qui aujourd’hui le courtise, l’avait menacé de bombardements. Quelle fourberie ! Ce pays a résisté en s’arcqueboutant sur ses valeurs et sur un régime autoritaire suscitant de nombreuses critiques. Il est pourtant dépositaire d’une histoire à l’origine des plus grandes avancées de notre civilisation : la sédentarisation, l’agriculture, l’écriture, l’astronomie et les premières lois sociétales. Au 20eme siècle , l’avidité et l’ingérence des compagnies pétrolières, la corruption, les coups d’Etat et les répressions ont éprouvé ce pays. Cette douloureuse histoire a créé un Iran complexe, contradictoire et écartelé entre des réformateurs et les conservateurs. Ma modeste expérience iranienne m’a permis d’apprécier son peuple évolué, cultivé, fier et bienveillant. Celui-ci doit profiter de l’ouverture économique pour ne pas aggraver la fracture sociale. L’Iran doit se garder de ressembler aux monarchies du Golfe inféodées à l’argent et à l’Occident. Il doit aussi, sans renier ses valeurs islamiques, s’affranchir de l’intégrisme religieux. Sa riche histoire, la diversité de ses origines et ses poètes doivent l’inspirer. C’est la meilleure réponse à ceux qui ont mis ce magnifique pays au ban des nations. Ils n’ont pas eu la chance de voir l’envoûtante place Royale d’Ispahan, d’admirer la magie visuelle de sa mosquée et de déambuler dans ses parcs qui dégagent un sentiment de sérénité et de paix.
Daniel Fortis
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Les formes diverses des complots

Devant la persistance du doute des citoyens, les médias multiplient les émissions sur les théories du complot pour les diaboliser. De façon incompréhensible, aucun dissident n’est invité au prétexte que leurs thèses sont dangereuses pour l’ordre publique ! Les journalistes se prêtent à un simulacre de recherche de vérité et, avec un amalgame de théories saugrenues, ils ironisent, décrédibilisent et condamnent toutes les théories sans aucune analyse. Le vrai journalisme n’a pas peur de donner la parole aux contestataires et leur permet d’expliquer les formes diverses que peuvent prendre les complots. La scénarisation des événements, l’infiltration de groupes, le truquage des enquêtes et des expertises, le matraquage médiatique et l’ instrumentalisation politique peuvent en être les composants. Les complots de l’administration américaine avec le mensonge des armes de destruction massive irakiennes et celui du massacre des nouveaux-nés koweitiens en 1990 en sont des exemples. Mais les complots peuvent aussi comporter que partiellement ces composants. Les attentats déjoués résultent la plupart du temps d’un complot consistant à infiltrer un réseau, suggérer et faciliter l’organisation de l’attentat et arrêter les terroristes. Ils peuvent être aussi minimalistes en laissant se réaliser des événements pour ensuite les instrumentaliser ( Pearl-Habour et le 11 septembre). La complexité, la sophistication et la subtilité de ces scénarios issus des services secrets sont ignorées pour ne laisser la place qu’à la diabolisation de tous ces « dangereux » complotistes qui osent contester la pensée unique.
Daniel Fortis
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Les dérives de l’état d’urgence

Le 7 janvier, Tarek Belgacem a été abattu à bout portant par deux policiers devant le commissariat de la Goutte-d’or à Paris. La police a livré sa version : un individu brandissant un couteau de boucher a agressé deux policiers en hurlant « Allah Akbar ». Cette version est cependant en complète contradiction avec trois témoignages précis de riverains qui n’ont pas vu d’armes et qui n’ont pas relevé d’agressivité ni de cris. Les médias ont rapidement marginalisé ces témoignages et ont matraqué la version de la légitime défense en diffusant la photo du corps du « terroriste » avec, en incrustation dans l’angle, l’image floutée d’un couteau. L’alignement des médias à la version de la police s’aggrave quand la plainte pour homicide déposée par le père de la victime est passée sous silence. L’évidente et dramatique perte de sang-froid des policiers est la conséquence délétère de l’état d’urgence qui vise les Musulmans et qui exonère les forces de l’ordre de proportionner leurs actions aux circonstances. La justice française aura-t-elle le courage de dénoncer ces dérives sécuritaires et de condamner la falsification des faits ?

Daniel Fortis
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Les théories du complot ont la vie dure

Votre journal ( TdG du 16 et 17 janvier) consacre cinq pages aux théories du complot. Douze théories sont caricaturées en quelques lignes. Déclarées comme spécieuses, vos journalistes les tournent en dérision en ignorant tout de leur fondement, de leur complexité et de l’argumentation objective des faits. Ils se lancent dans une étude psychologique des complotistes victimes de radicalisation par internet. Dans le cadre des attentats du 11 septembre 2001, ils auraient de la peine à démontrer la déviance complotiste de plus de deux mille bureaux d’ingénieurs et d’architectes américains dont la compétence est évidente. Ceux-ci ont tous signé un manifeste rejetant les conclusions incohérentes de l’enquête de l’administration américaine au motif qu’elle bafoue les plus élémentaires lois de la physique, de la statique, de la dynamique et de la chimie et réclament l’ouverture d’une enquête indépendante. Ils sont dès lors marginalisés et contraints de se défendre d’être négationnistes, antisémites, islamistes, fascistes ou communistes et d’expliquer leur déviance complotiste. La réponse est pourtant simple. L’histoire récente est pleine de mensonges à l’origine de complots avérés. L’incendie du Reichstag, le massacre de Katyn, le charnier de Timisoara, les moines de Tibhirine, l’assassinat d’Arafat, le massacre des bébés koweitiens et, enfin, les armes de destruction massive en Irak. Les mensonges à l’origine de ces complots sont accompagnés d’une instrumentalisation médiatique et politique avec des sondages, des micros-trottoirs, des statistiques et des expertises tendancieuses. Le matraquage du mensonge permet d’en faire une vérité. Napoléon Bonaparte disait que « L’Histoire est une suite de mensonges sur lesquels on est d’accord ». La vérité est cependant tenace et ceux qui la réclament ne sont pas prêts de se taire.
Daniel Fortis
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Un suicide très discret

A son grand soulagement, la justice française n’aura pas à se prononcer sur l’ »attentat » du 26 juin en Isère. Les médias nous ont appris discrètement la veille de Noël, dans un entrefilet, que son « auteur », Yassin Sahli, s’était suicidé en prison avec ses draps ou un câble électrique ( selon les versions ! ). Rappelons les faits : Un père de famille musulman, habitant avec ses trois enfants et sa femme, sans antécédent, unanimement apprécié de ses voisins, de ses proches et de son employeur, s’est levé un matin pour aller décapiter son patron ! Naturellement, la police a trouvé, à postériori, qu’il était inscrit dans son fameux fichier S et qu’il aurait été mystérieusement radicalisé en quelques mois. Les médias, sans émettre le moindre doute, relaient la version officielle. Pourtant, l’opacité de l’enquête et le suicide opportun de l’accusé devrait susciter au minimum un questionnement. Une étrange similitude lie les procédures des enquêtes sur les attentats terroristes : Bouclage et camouflage des lieux de l’attentat, mise à l’écart des journalistes, brigades d’intervention cagoulées, vidéos floutées des témoins, sélection des témoignages et éviction des témoignages dérangeants, arrestations et perquisitions des proches très médiatisées et leurs libérations très discrètes, fabrication « orientée » des biographies des terroristes et matraquage en boucle de la version officielle par l’intermédiaire des chaînes dite d’informations. Une « vérité » complétement verrouillée est ainsi livrée à l’opinion publique en misant sur la naïveté des citoyens. Il viendra cependant le temps où ceux-ci finiront par refuser leur manipulation et leur infantilisation.

Daniel Fortis
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L’emergence suspecte de DAECH

La coalition internationale est rentrée en guerre contre quelques dizaines de milliers d’individus affiliés à DAECH. Comment cette nébuleuse est-elle parvenue à défier la planète, alors qu’elle n’existait pas en 2013 ? Incompréhensible et surtout suspect.
Il y a deux ans, des militaires baasistes irakiens investissaient des arsenaux et se servaient d’armes avec l’inconscience ou la complaisance du gouvernement irako-américain. Armés et financés par les monarchies du Golfe, alliées de l’Occident, ils remontent tranquillement l’Euphrate, soumettent les populations, conquièrent Mossoul et son pétrole et instaurent à Raqqa un califat très structuré aux ordres de l’énigmatique el-Baghdadi.
Alors que des bombardements sur les voies de communications auraient pu stopper l’avancée de cette bande armée, empêcher l’exportation du pétrole, protéger les sites historiques et asphyxier le « monstre », les Occidentaux n’ont répliqué que par des frappes sporadiques et inefficaces .Aveuglés par leur obsession d’abattre le régime syrien , les Occidentaux ont laissé émerger DAECH, sous le regard complaisant d’Israël. Ils n’ont pas compris que cette bande armée allait se légitimer dans une croisade contre les régimes, les frontières et le mode de vie imposés par l’Occident. Cet engagement « mystique » a immédiatement exercé un attrait sur des jeunes desoeuvrés, déstructurés et desociabilisés de nos sociétés. Prenant conscience du danger, des services spéciaux occidentaux lancent alors une campagne de diabolisation avec des vidéos effroyables aux origines obscures. Ils fichent et arrêtent des individus suspectés de radicalisme en éludant les causes profondes du malaise et de la dérive de ceux-ci. Ils manipulent et instrumentalisent les enquêtes sur les attentats pour désigner DAECH et justifier une guerre totale. Ne récoltent-ils pas ce qu’ils ont semé ?

Daniel Fortis
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