Une incompréhensible et suspecte passivité

La presse nous a appris que le dernier numéro du magazine Dabiq est disponible sans problème sur internet . Les thèmes de cette revue de propagande de l’Etat Islamique sont l’apologie des attentats, l’appel au meurtre des mécréants , des photos de massacres, la condamnation des homosexuels et la description idyllique de la vie sous le califat . La possibilité d’accéder aussi facilement à cet agent de radicalisation est incompréhensible. Que font les services antiterroristes du monde entier pour bloquer la propagation de ce poison ? Alors qu’un imam prononçant le dixième des monstruosités de cette revue serait immédiatement arrêté, les services de sécurité du monde entier, de façon incompréhensible, laissent se propager cette haine sur le Net. Le blocage de ces sites aurait  dû être leur priorité depuis de nombreuses années. Ils préfèrent instaurer des lois liberticides à l’encontre de tous les citoyens pour ,paraît-il, combattre le terrorisme. Qu’ils commencent par Dabiq ! Leur suspecte passivité nous  interpelle. On peut se demander si ces sites ne les arrangent pas pour entretenir la peur et  pour faire passer, en les infiltrant, des revendications farfelues d’attentats perpétrés par des psychopathes. Cela s’appelle le management de la terreur. Ne l’oubliez pas lorsque vous voterez le 25 septembre sur la loi sur le renseignement. Cette peur entretenue et instrumentalisée est mauvaise conseillère.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                        1er septembre 2016

 

Attentat de Munich: un cas d’école.

Si la science de la désinformation était enseignée, l’attentat de Munich serait un cas d’école. Juste après la tuerie, les chaînes dites d’informations martèllent la version de l’attentat  islamiste perpétré par trois djihadistes. Immédiatement, les présidents Obama et Hollande dénonce cette barbarie et  envoie à Angela Merkel un message de soutien. Mais, patatra ! Le lendemain, la police allemande révèle que l’auteur est un seul individu radicalisé non pas par un imam mais par les discours islamophobes de Breivik. Celui-ci avait massacré, il y a cinq ans, septante-sept jeunes norvégiens au nom de la  défense de l’Occident chrétien contre « l’ invasion » islamiste. A l’époque, toute la presse avait aussi titré dans un premier temps que cette tuerie était d’origine islamiste ! Devant les évidences, ces falsifications grossières de la vérité n’ont pas tenu. Mais, depuis le 11 septembre 2001, combien de pseudo-attentats déjoués, combien d’attentats sous false flag, combien d’attentats infiltrés ont-ils été organisés et instrumentalisés ? Dans quelques années, si la liberté de penser n’a pas été supprimée, j’espère que nos petits-enfants prendront conscience que cette guerre des civilisations a été pensée et conçue par des stratèges et que les services secrets occidentaux ont entretenu le chaos  pour créer les conditions propices à l’émergence d’un nouvel ordre mondial.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                           26 juillet 2016

La France à la dérive

Le drame de Nice est un traumatisme qui met en évidence l’échec de la politique sécuritaire du gouvernement. L’état d’urgence, le fichage, les renseignements et les bombardements en Syrie ne sont que  duperies et  poudre aux yeux. Totalement inefficaces, ils font pourtant l’objet de surenchères de la part des guignols de la politique française qui s’écharpent pitoyablement sur ce drame pour servir leurs ambitions. Verra-t-on un jour un président français, s’affranchir de la pression politicienne et médiatique, bousculer le conformisme arrogant de l’ »élite » et briser les clivages de la société française ?

Un homme qui ose dire la vérité. Que l’état d’urgence, dirigé exclusivement contre la population musulmane, est inefficace et délétère. Que les attentats sont perpétrés par des délinquants déstructurés, d’électrons libres de la non-intégration  et de suicidaires qui se transcendent dans le martyre et l’horreur. Que les radicalisations « express »  sont une invention et une supercherie des services  pour camoufler les causes du désastre sociétal français. Que les interventions françaises en Lybie, au Mali et en Syrie sont incohérentes et illégitimes. Qu’elles  tuent dans l’indifférence des milliers de civils et donnent le prétexte à des représailles. Que le tout-sécuritaire prôné par Israël est une voie sans issue qui n’engendre que la haine. Que nos valeurs ne sont pas universelles et qu’elles ne doivent pas être imposées par la force. Que le « Vivre ensemble » ne peut exister que dans le respect de la diversité.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                                    21 juillet 2016

RETOUR DE LA GUERRE FROIDE

L’OTAN  a réuni les dirigeants occidentaux à Varsovie. Cette organisation inféodée aux Etats-Unis a décidé de militariser les pays limitrophes de la Russie. Le président américain et ses « caniches » européens ont initié une nouvelle guerre froide avec la Russie. Sous le fallacieux prétexte de freiner l’expansionnisme russe, ils ont ouvert un nouveau front militaire de l’Estonie à l’Ukraine. Souvenez-vous, en 1990, ce front militaire allait de l’Allemagne à la Yougoslavie. Avec la pérestroïka, l‘ Union soviétique a retiré unilatéralement et pacifiquement toutes ses troupes de l’Allemagne de l’Est, de la Pologne, de la Tchécoslovaquie, de la Hongrie et de la Bulgarie et a accordé l’indépendance à l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Biélorussie et à l’Ukraine. Ces républiques avaient cependant des liens historiques, culturels et linguistiques avec la Russie. Les puissances occidentales se sont  ingérées sournoisement pour couper ces liens en faisant miroiter la prospérité dans une société de consommation contre l’installation de batteries de missiles à quelques kilomètres de la frontière russe. Cela ne relève-t-il pas d’une politique agressive et expansionniste? Doit-t-on blâmer Poutine de se crisper devant cette arrogante provocation de l’OTAN qui n’a plus aucune légitimité si ce n’est la défense par les armes des intérêts occidentaux ? L’Occident porte la responsabilité de cette dérive militariste. Une fois encore, l’Europe n’a pas saisi l’occasion de se distancer de la politique primaire et belliqueuse de son allié américain.

 

Daniel Fortis                                                                                                      Genève , le 10 juillet 2016

Conches

Un nouveau souffle pour l’Europe

Libérée de l’obstruction systématique de l’Angleterre en matière de politique étrangère, de transparence fiscale, de  défense et d’environnement, l’Europe pourra enfin mieux  affirmer son identité et ses idéaux après son divorce avec la « vieille » Angleterre. Ce pays n’a jamais été européen et s’est toujours aligné sur les Etats-Unis auxquels il pourra demander son adhésion comme cinquante-et-unième Etat.

Quant à l’Europe, elle doit saisir sa chance et se redynamiser autour de ses valeurs. S’affranchir de l’ultralibéralisme anglo-saxon et de ses lobbys, quitter l’Otan, soigner sa russophobie et son islamophobie, résister à la big-datarisation et à notre flicage au nom de la lutte contre le terrorisme. Mais, aussi, réformer ses institutions, sanctionner les dérives populistes et ultranationalistes de certains de ses membres, réduire et dynamiser son mammouth bureaucratique et défendre les valeurs humanistes et environnementales.

Elle peut s’inspirer du modèle suisse en mettant en évidence sa diversité culturelle, linguistique, géographique et ses valeurs communes à travers sa riche et mouvementée histoire. Instaurer un mode de communication autre que la dictature de l’anglais qui n’est plus aujourd’hui une langue européenne. Souvenez-vous de l’espéranto, cette langue aux racines diverses inventée par un Polonais, Ludwik Zamenhof en 1887. Elle aurait pu être le ciment de l’Europe. Malheureusement, elle a été combattue par les régimes conservateurs et fascistes. De telle initiative sont nécessaires pour donner un nouveau souffle à l’Europe.

 

Daniel Fortis                                                                                                      Genève, le 1er juillet 2016

1231 Conches

LA CULTURE-FOOT

 

A l’occasion de la grand-messe de l’Euro de foot, votre journal (TdG du 4-5 juin) a consacré six pleines pages de squizz et de jeux pour les  fans . En première page, huit photos de tatouage, de barbe, d’amygdales, de boucles d’oreille et de nombril sont à attribuer aux diverses vedettes du football. Les réponses gagnantes sont les amygdales de Zlatan  Ibrahimovic et le nombril de Xherdan  Shaquiri. En deuxième et troisième pages, un jeu de l’oie avec des questions telles que « Quelles sont les attitudes de l’entraineur anglais Roy  Hodgson  sur le banc de touche : fume-t-il, crache-t-il ou jure-t-il ?  En quatrième page, dix citations de footballeurs qu’il faut restituer à leurs auteurs ( l’une des plus élégantes : Viens chez moi et tu verras si  je suis homosexuel. Et ramène ta sœur aussi….  ). Et, le plus érudit sera celui qui aura attribué cette citation au semi-Dieu philosophe Zlatan. A la cinquième page, l’apologie du foot à travers les réseaux sociaux, les applications, les jeux , les paninis et autres qui rapportent des millions aux dirigeants de la FIFA. Enfin, dans la dernière page de ce supplément week-end, il est proposé aux enfants, pour développer leur sens de la sportivité, un découpage pour habiller leur équipe honnie qu’ils doivent piquer d’aiguilles façon vaudou. N’a-t-on pas atteint les sommets de la vulgarité ? On peut en douter en voyant ces millions de supporters avinés et vociférants  et douter aussi de l’avenir de notre prétentieuse et arrogante  civilisation. Le football pourrait cependant être porteur de valeurs positives s’il s’affranchissait de la dictature de l’argent.

 

Daniel Fortis

1231 Conches

MAH: la réconciliation autour d’un projet ambitieux

Au-delà de la déception des défenseurs et de l’« amère » victoire des opposants au projet, il est nécessaire de tourner la page, d’oublier les invectives et de s’insurger contre la perspective d’attendre dix ans un nouveau projet. Genève a la chance que ses citoyens partagent les mêmes convictions. Genève mérite un beau musée. Sa rénovation et son adaptation aux nouvelles technologies sont incontournables. Son accès et son concept doivent être attratifs pour un large public. Le partage de ces principes peut créer une nouvelle synergie. Celle-ci doit être portée par un projet audacieux et mobilisateur. L’exceptionnelle situation du musée ( position dominante et dégagée à l’entrée de la  Vieille ville) mérite une meilleure visibilité. Sans remettre en cause l’ arborisation et les cheminements latéraux de la butte de l’Observatoire, sa surélévation centrale occulte le musée et dissocie la ville haute de la ville basse. D’un attrait tout relatif, elle crée une zone rébarbative le long de la rue Ferdinand-Hodler. Elle se trouve cependant dans un alignement remarquable (mais peu remarqué) du Rond-Point de Rive au jet d’eau. Quelle meilleure opportunité pour redéfinir un nouvel axe urbain ponctué par un symbole fort  tel une « pyramide du Louvre » genevoise servant d’accès et d’extension à notre musée. Ce bâtiment neuf intégrerait plus facilement toute la technique et les commodités dans ses sous-sols. Sa partie émergeante transparente, lumineuse et conviviale pourrait abriter les zones publiques ( billetterie, boutique, restaurant, salle de conférence et expositions temporaires). Quant au musée  rénové et sa cour, ils offriront des espaces de quiétude, de réflexion et de détente . La belle et majestueuse façade de notre musée sera mise en valeur par le « dialogue visuel » avec une audacieuse modernité. On pourra alors rêver que nos touristes visitent notre musée à la place de notre sempiternelle horloge fleurie.

 

Daniel Fortis

1231 Conches