Archives de catégorie : Israël

Trump, candidat au prix Nobel de la paix

Sous le titre «  La paix pour la paix « (TdG du 18 septembre) , un courrier des lecteurs  sanctifie le président Donald Trump qui a amené deux Etats arabes du Moyen-Orient à signer un accord diplomatique et commercial  avec Israël.  Le royaume de Bahreïn et les Emirats arabes unis, créés artificiellement en 1971 par les Anglais, sont  des mini-Etats immensément riches . Ils ont une population de seulement 2 millions de personnes inféodées à l’économie occidentale et de 10 millions de  travailleurs étrangers dont une partie est exploitée  de façon scandaleuse. Dans ces conditions, que représente un accord avec de tels pays qui ne sont ni légitimes ni démocratiques ? Pourtant le rédacteur du courrier ne craint pas de parler  de pseudo –miracle réalisé par Donald Trump . Il considère que celui-ci mérite une reconnaissance planétaire et une place dans l’Histoire avec un grand H . Il conclut, qu’avec lui , une nouvelle ère de joie et d’optimisme revivifiera la planète !!!.  Abasourdis par de tels propos,  je conseille à cet admirateur de déposer la candidature de Trump pour le prix Nobel de la paix et de  l’environnement.  L’histoire récente nous rappelle aussi que la majorité des Allemands  considérait Hitler comme le messie avec son slogan « Deutschland  über alles ».  Aujourd’hui , pour près d’un américain sur deux , Trump est le nouveau Messie avec son obsession de «  America first « .  Ce messianisme primaire fait froid dans le dos. Il pourrait être à l’origine de la réélection,  le 3 novembre, d’un vulgaire et dangereux pyromane à la tête d’un pays qui se prétend être le gendarme du monde. La planète rentrerait alors dans une ère de glaciation des relations et des valeurs  humaines sur fond d’enfer climatique et environnemental.  

Daniel Fortis

1231 Conches                                                         Genève, le 21 septembre 2020

N’attisons pas le feu sous la cendre

Nous ne pouvons qu’adhérer à la lettre du jour du 13 juin «  Mobilisons-nous face à la haine « . L’auteur rapporte des propos nauséabonds qui font porter aux Juifs la responsabilité de la pandémie et de nos malheurs . Ils sont le fait de quelques individus primaires , englués dans des délires moyenâgeux. Deux questions méritent d’être posées. Que représentent-ils dans notre société si ce n’est que quelques groupuscules d’extrême-droite , quelques néonazis et des suprématistes blancs ? Doit-on réagir aux délires de ces malades mentaux qui se servent de l’effet amplificateur des réseaux sociaux pour diffuser leurs miasmes? Ces faits étant très marginaux et ignorés de la plupart des gens, une surréaction est contre-productive et ne sert qu’à attiser le feu sous la cendre.  Ces avanies proférées par des individus incurables ne doivent pas jeter l’anathème sur toute la société et éluder les grandes causes de mobilisation mondiales, sanitaires, racistes et environnementales. La communauté juive, si prompte (à juste titre) à dénoncer les atteintes à sa légitimité, à son honneur et à sa mémoire, devrait aussi se mobiliser pour accorder ces mêmes droits aux Palestiniens. La prochaine annexion de la Cisjordanie et de la vallée du Jourdain bafoue leurs droits les plus élémentaires. Aucune légitimité géographique,  historique ou culturelle .  Seul le dessein de s’accaparer  de territoires stratégiques et le potentiel hydrique de la vallée du Jourdain a motivé le gouvernement israélien. Cette attentatoire spoliation, ne mérite-t-elle pas aussi une mobilisation internationale ?

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                Genève,  le 14 juin 2020

La Palestine devient la Judée-Samarie

Alors que la planète est tétanisée par la pandémie du coronavirus, le gouvernement israélien profite  sournoisement  d’annexer une partie de la Cisjordanie et la vallée du Jourdain .  A la tête de ce pays qui se prétend être démocratique , Benayim  Netanyahou, inculpé judiciairement pour corruption, a réussi à s’accrocher à  son poste de premier ministre en alternance avec  Benny Gantz.  Ecartant  provisoirement leurs différends, les deux comparses se sont entendus  sur la continuation du dépeçage de la Palestine .  Avec l’appui de l’arrogant  et caractériel  Donald Trump , ils manigancent pour l’avènement  du Grand  Israël  . Ils instrumentalisent  des textes bibliques pour justifier une spoliation bafouant les droits les plus élémentaires des Palestiniens. Aucune légitimité géographique,  historique ou culturelle .  Seul le dessein de s’accaparer  des territoires stratégiques et le potentiel hydrique de la vallée du Jourdain a motivé le gouvernement israélien. Les Palestiniens seront contraints de mendier quelques mètres cube d’eau pour survivre avant d’assister à l’agonie de leur pays. Cette nouvelle forfaiture condamne à jamais la solution à deux Etats  et enterre tous les espoirs de paix .  L’ONU , pourtant à l’origine de la création d’’Israël et garante de  l’existence d’un Etat palestinien ,  a failli à sa mission et montre sa totale  impuissance.  Face à cette atteinte inadmissible aux droits fondamentaux, la communauté internationale ne réagit pas . En d’autres temps, l’annexion de la Crimée , pourtant plébiscitée par ses habitants et conforme à son histoire, avait valu à la Russie de lourdes sanctions.  Quant à nos démocraties, dans la crainte  d’être accusées d’antisionisme,  elles se confinent dans le silence et ferment lâchement les yeux. Lorsqu’elles se réveilleront la Palestine aura disparu et s’appellera la Judée-Samarie.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                     Genève,  le 20 mai 2020

Réponse à mes contradicteurs

Ayant fustigé le cynique plan de « paix » israélo-américain, certains lecteurs m’ont qualifié de pourfendeur de l’état hébreu. Je souhaite rectifier. Si j’ai souvent dénoncé les agissements de l’actuel gouvernement israélien, je n’ai jamais remis en cause la légitimité de l’Etat d’Israël. Sa création en 1948 était une réponse appropriée à l’abominable génocide. Cependant sa mise en place  par l’ONU a été catastrophique et hors de contrôle. Elle comportait à l’origine tous les germes d’un conflit qui dure depuis septante ans. L’incohérent partage de la Palestine , l’expulsion de 700.000 Palestiniens et les actions expansionistes de l’Irgoun,  de la Haganah rendaient le conflit inéluctable. Ces organisations terroristes se sont fondues dans l’armée de Tsahal qui n’a pas cessé d’agir sur le principe  «  conquête , colonisation, annexion et expulsion ». La suprématie militaire israélienne ne prédisposait pas une négociation pour la paix.  Cependant, le 3 septembre 1993, Yitzhak Rabin et Yasser Arafat signaient le traité de paix d’Oslo. Ils ont payé de leur vie la promotion de la paix. Yitzhak Rabin a été assassiné par un extrémiste juif qui est encore aujourd’hui considéré par certains  comme un héros!  Yasser Arafat , quant à lui, est mort, en quinze jours, de « vieillesse » avec un taux invraisemblable de polonium radioactif ! Ces assassinats ont anéanti tout espoir de paix et la recherche de celle-ci n’est plus la priorité de l’actuel gouvernement. Sous le titre «  un plan de paix indéfendable » , l’excellent journal israélien Ha’Aretz a dénoncé lui aussi le cynisme des dirigeants israéliens. Puisse la société israélienne s’en inspirer!

Daniel Fortis Genève, le 2 mars 2020

Le cynique « plan de paix » américain.

Lors de la présentation du «  plan de paix « pour la Palestine,  l’indécente jubilation de Netanyahou et de Trump restera le symbole de l’une des plus grande perfidie du siècle. En l’absence du principal intéressé, les deux comparses, tous deux accusés de divers délits dans leur propre pays, se sont entendus pour déposséder les Palestiniens de leurs terres dans l’indifférence générale. La lâcheté de nos démocraties est révoltante. Aucun pays , la Suisse comprise , n’a émis la moindre critique. L’ONU, pourtant à l’origine de la création des deux Etats , n’a pas réagi pas à l’ignoble provocation israélo- américaine. Les ONG , complètement  anesthésiée par tant de cynisme, se résignent. Pire encore, les Palestiniens, réduits au silence, humiliés, vilipendés, réprimés , ne réagissent même plus.  Ils essaient de survivre entre deux coups de bâtons. Dans ces conditions, comment peut-on s’étonner de la montée de l’antisémitisme ? Aucun de nos dirigeants  n’a la clairvoyance d’analyser cette dérive à l’aune de la permanente humiliation subie par le monde musulman. Nos communautés juives éclairées ne devraient-elles pas condamner cette cynique provocation  et  se distancer des deux incendiaires  qui l’ont fomentée ? Elles démontreraient qu’elles ne sont pas systématiquement alignées derrière le gouvernement israélien et contribueraient ainsi à  combattre le fléau de l’antisémitisme.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                           Genève, le 29 janvier 2020

Israël, le temps du dégagisme

Pour tenter de se soustraire à ses inculpations judiciaires, Netanyahu s’accroche au pouvoir. Pour obtenir le soutien des nationalistes et des ultra-religieux, il a promis d’annexer la vallée du Jourdain s’il était élu. La communauté internationale , tétanisée par la crainte d’être accusée d’antisionisme ,n’a  émis que de timides réprobations à l’égard de ce projet annexionniste bafouant les droits les plus élémentaires.

Elle fait du « deux poids, deux mesures » quand elle sanctionne lourdement  la Russie pour  l’annexion de la Crimée  ( pourtant plébiscitée par ses habitants et légitimée par l’histoire) et ferme les yeux, d’autre part, sur le mitage et l’annexion par la force de territoire palestiniens. Quant à la légitimité historique évoquée par les ultra-religieux, elle ne relève que de l’instrumentalisation  de textes bibliques inventés par des scribes il y a 2500 ans.

L’arrogance de Trump qui propose d’acheter  le Groenland  est moins grande que celle  du candidat du Likoud qui prévoit simplement d’annexer la Cisjordanie. Cela coûte moins cher et surtout cela permet de maîtriser totalement l’hydrologie de la région. Les Palestiniens seraient contraints à mendier quelques mètres cube d’eau pour survivre avant d’assister à l’agonie de leur pays au profit du Grand Israël. Notre silence nous rendrait  complices de cette forfaiture. Si l’Etat d’Israël veut préserver sa respectabilité, il  doit «  dégager » Netanyahu et retrouver le chemin du dialogue et de la paix.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                        Genève, le 17 septembre 2019

IRAN Le diktat américain et l’asservissement européen

En réaction à la forfaiture américaine et en toute légitimité, l’Iran s’est retiré partiellement du traité nucléaire. Son président réformateur Rohani s’est battu contre les faucons du régime pour signer ce traité et permettre à l’Iran de s’ouvrir pacifiquement au monde. Il a scrupuleusement respecté tous ses engagements. En 2016, Donald Trump, avec un rictus haineux, a exhibé devant les médias le décret entérinant un ignominieux  reniement. L’Europe a émis une timide désapprobation et s’est « couché «  servilement devant les Etats-Unis. Pendant trois ans , Rohani a exhorté en vain les autres signataires à respecter leurs engagements. Aujourd’hui, il leur demande de se déterminer entre la lâcheté ( céder au chantage américain) et la dignité ( respecter une parole). En rejetant ce qu’elle qualifie d’ultimatum, l’Europe se déshonore  et devient spectatrice de l’hystérie belliciste de l’axe américano-israélo-saoudien.

En 2003 , Bush avait mis , La Corée du Nord , l’Irak et l’Iran dans l’Axe du Mal. Aujourd’hui ,Trump «  flirte » avec la Corée du Nord. Les Etats-Unis ont écrasé l’Irak en commettant un crime contre l’humanité. Reste l’Iran que les Etats-Unis tentent d’asphyxier. Cependant ils n’arriveront pas à leur fin. L’Iran avec ses 7000 ans d’histoire et sa population chaleureuse, instruite, cultivée et fière triomphera de la fourberie des Etats-Unis dont l’histoire de 300 ans n’est faite que d’ethnocide , de racisme, d’esclavagisme, de violence, de matérialisme et de compulsion à l’argent. L’Europe se grandirait à refuser le diktat américain et retrouverait une respectabilité en  honorant ses engagements.

 

Daniel Fortis                                                                                                             Genève, le 13 mai 2019

Une semaine déroutante

Notre conseiller d’Etat Serge Dal Busco découvre que CEVA n’a pas de WC et demande à ses services d’étudier en toute urgence des solutions alternatives . On pourrait croire  à  un poisson d’avril !

L’alunissage brutal de la sonde  israélienne ravi Netanyahu. C’est un grand pas vers l’annexion de la Lune.

Des  scientifiques, plus intéressés par une recherche métaphysique de l’ordonnance spatiale que par notre survie sur la terre, jubilent. Après deux ans de traque photographique et avec un grand effet d’annonce, ils ont présenté au « vulgus populus » un montage photographique sensé  représenter un trou noir.

Bafouant les principes de la liberté d’information, les Etats-Unis  avec leur comparse anglais ont arrêté Julian Assange pour piratage informatique. C’est vraiment «  l’hôpital qui se fout de la charité ».

On apprend aussi que les stars du football se livrent à une compétition de «  qui a la plus grosse ? » ( on parle de voiture ! ) Cependant une Rolls-Royce, une Lamborghini ou une Bugatti ne leur donnera  pas plus de neurones.

Pour finir sur une note plus optimiste, notre Darius Rochebin continuera à nous régaler de ses remarquables entretiens dans son émission «  Pardonnez-moi « .

 

Daniel Fortis                                                                                               Genève, le 11 avril 2019

 

 

Un amalgame pernicieux

Pendant trois mois, les médias français ont relaté avec une certaine complaisance le déchainement de violences contre les forces de l’ordre et les représentants du gouvernement . Mais, il a suffi de quelques insultes antisionistes à l’égard du philosophe Alain Finkielkraut pour déclencher la machine médiatique de diabolisation . Le pernicieux amalgame entre antisionisme et antisémitisme est utilisé.  En réaction aux positions islamophobes et blessantes du philosophe, les agressions verbales antisionistes d’un individu, tout en étant inacceptables, relèvent de la liberté d’opinion.  Pourquoi le sionisme à l’origine de la politique expansionniste d’Israël et de l’écrasement du peuple palestinien ne pourrait-il pas être dénoncé sans être traité d’antisémite ? Nous pouvons être admiratifs et solidaires de la communauté juive riche de son histoire douloureuse , de ses traditions, de sa sensibilité et de son rayonnement dans de nombreux domaines. Et, en même temps, nous avons le droit de critiquer l’Etat sioniste qui prône la guerre et la répression et qui bafoue  la justice internationale au nom d’un roman biblique écrit par  des scribes il y a 2700 ans. Comment peut-on avoir un revendication absolue sur un territoire alors que l’histoire des civilisations nous enseigne que nous en sommes les dépositaires temporairement aux grés des aléas du climat, des épidémies, des catastrophes naturelles et des guerres ? L’appropriation d’un territoire au nom d’un dieu , qu’il soit chrétien, juif ou musulman est une usurpation.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                                  20  février  2019

Le négationisme sioniste

L’auteur de l’article «  La Palestine » ( TdG du 13 septembre) alimente le négationnisme sioniste qui soutient que la Palestine n’existe pas. Il cite des propos hors-contexte de dirigeants palestiniens déclarants que le peuple palestinien n’existe pas ! Il est vrai qu’au début du 20eme siècle  la Palestine n’était qu’une région de l’empire ottoman où vivaient 90 % de musulmans et seulement 10% de Juifs et de chrétiens. En 1916 , les  puissances coloniales françaises et britanniques se sont octroyés des protectorats en créant artificiellement des frontières ( Syrie et Liban pour la France et Irak et Palestine pour l’Angleterre). En 1917, le ministre britannique, lord Balfour, adresse à lord Rothschild , une lettre dite déclaration Balfour dont les termes sont révélateurs : « Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour les Juifs et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif étant clairement  entendu que RIEN NE SERA FAIT QUI PUISSE PORTER ATTEINTE AUX DROITS CIVIQUES ET RELIGIEUX DES COLLECTIVITES NON-JUIVES EXISTANT EN PALESTINE. Bien qu’unilatérale et sans légitimité démocratique, cette déclaration énonce cependant clairement la présence d’une population palestinienne de confession musulmane majoritaire et l’injonction de respecter ses droits. Aujourd’hui, le gouvernement israélien bafoue l’esprit de cette déclaration dont il ne cesse de se réclamer . Il nie l’existence d’un peuple palestinien et rejette, en corollaire, la création d’un Etat Palestinien. En concluant que «  Les Palestiniens sont des citoyens israéliens à part entière « , mon contradicteur travestit la réalité et considère que les Palestiniens ne peuvent exister que dans la renonciation à leur identité.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                              Genève,  le 15 septembre 2018