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Ne pas s’arrêter en si bon chemin
Lors de sa séance du 13 novembre 2019, le Conseil municipal de la Ville de Genève a accepté la piétonisation du quartier de Rive et la construction d’un parking souterrain. Si le parking a suscité des débats enflammés , une belle unanimité du Conseil municipal s’est faite pour faire revivre un quartier stratégique mais longtemps négligé et utilisé sans aucune idée directrice. Le mail piétonnier avec une riche arborisation deviendra une des plus belles perspectives de la Ville. On peut aussi rêver de la construction d’un marché couvert permanent sur le parking projeté pour animer commercialement la vie du quartier et remplacer le marché bihebdomadaire du boulevard Helvétique. Cette nouvelle zone piétonne est de nature à exacerber l’imagination et la créativité des urbanistes et des citoyens. Cependant, un élément est un obstacle à une réflexion urbanistique plus élargie. A l’une des extrémités de ce mail, le jardin Anglais et le jet d’Eau sont spectaculaires . Par contre, à l’autre extrémité , le mail s’interrompt brutalement sur le mur austère et rébarbatif du Bastion de l’Observatoire . Il constitue un verrou qui empêche toute communication avec la Haute- Ville et sa riche histoire intra muros . Alors pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Pourquoi ne pas rêver d’un circuit touristique qui irait au-delà de l’incontournable horloge fleurie et du jet d’eau ? La zone piétonne de Rive pourrait inciter les touristes à prolonger leur visite pour autant qu’une ouverture dans le mur du bastion soit réalisée pour accéder aisément à la promenade de la Butte de l’Observatoire . Elle deviendrait une belle invitation à un circuit culturel au cœur de l’Histoire de Genève. Le musée d’Art et d’Histoire, la promenade St Antoine, la traversée du collège Calvin, une halte au Bourg de Four avant la cathédrale St-Pierre et les tous les hauts-lieux qui ont fait Genève. Ce séduisant circuit n’est réalisable que si l’on crée une belle ouverture et un passage aisé et attractif entre le mail piétonnier de Rive et le musée d’Art et d’Histoire. L’ exceptionnelle situation de celui-ci mérite une meilleure visibilité et une meilleure accessibilité. Le très attendu prochain concours d’architecture pour sa rénovation devrait tenir compte de la valorisation de la Butte de L’Observatoire. Au début du XX siècle, l‘ architecte du musée , Marc Camoletti, conscient de ce remarquable potentiel ,avait déjà imaginé une liaison somptueuse en jardin- terrasse par paliers pour relier la Basse-Ville et la Haute-Ville. Sommes-nous encore aujourd’hui capables d’un tel esprit visionnaire ? Par leur vote unanime pour une zone piétonne , nos élus ont compris l’enjeu et ont fait les premiers pas. Qu’ils ne s’arrêtent pas en si bon chemin !
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 20 novembre 2019


Une mesure onéreuse et polluante
A l’heure où l’on traque toutes les pratiques énergivores, les automobilistes sont obligés de rouler tout phare allumé en plein jour. Des études dans les pays scandinaves ( aux conditions hivernales et météorologiques particulières) auraient démontré une meilleure sécurisation de la circulation avec cette mesure. Justifiée dans ces pays , elle est abusive chez nous où le simple bon sens nous conduit à allumer nos phares lors de pluie ,de brouillard ou de pénombre. Alors que Genève a instauré une nuit sans éclairage publique pour réduire notre impact lumineux et environnemental , des technocrates soit-disant « éclairés » établissent des règles paradoxales qui impactent notre porte-monnaie et augmentent la pollution . En effet, 2,4 % de notre plein d’essence est consacré à la production de l’électricité nécessaire aux phares. Cet éclairage diurne nous coûte près de 2 francs à chaque plein et est responsable d’émission supplémentaire de CO2 pour une illusoire augmentation de la sécurité. Nos dirigeants ne doivent pas accepter n’importe quelle mesure pour se mettre à l’abri de toute responsabilité. Il est essentiel que le bon sens s’impose et que les enjeux environnementaux soient prioritaires.
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 3 octobre 2019
Logement, un climat malsain
Les relations entre propriétaires et locataires devraient être empreintes de correction dans le cadre de la légitime défense des intérêts de chacun. Cependant elles se dégradent sous les effets des excès de la Loi Démolition Transformation et Rénovation ( LDTR). Totalement justifiée à son origine pour s’opposer aux sinistres pratiques des congé-ventes de certains propriétaires, cette loi est aujourd’hui pervertie par des locataires sans scrupule. Renier son engagement avec la contestation initiale du loyer ou faire du chantage est désormais normal. Ces pratiques deviennent banales à l’exemple de ce locataire qui adresse une lettre de chantage à son propriétaire en le menaçant de dénonciation auprès du département pour des travaux non-déclarés en 2017 . Bien que ceux-ci relevaient de travaux d’entretien avec le remplacement d’une cuisine vétuste et qu’ils aient été réalisés à la charge du propriétaire ( 25.000.- Frs ) pour le seul confort du locataire, celui-ci n’hésite pas à réclamer contre son silence une baisse de loyer de 100.-Frs / mois avec effet rétroactif au loyer antérieur ( inchangé depuis 2007 ). Ce cas illustre les dérives malsaines de la législation genevoise qui s’accommode du reniement et de la délation. La banalisation de ces pratiques met en péril les principes régissant notre société et s’avère préjudiciable à tous. Les propriétaires n’entreprendront que des travaux d’entretien non-soumis à la loi et renonceront à faire des travaux de rénovation. Les locataires vivront dans des locaux vétustes et l’économie genevoise souffrira de la diminution des carnets de commande des entreprises. Genève mérite mieux.
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 9 septembre 2019
La lenteur des chantiers publics
Nos autorités nous ont annoncé l’ouverture de nouveaux et importants chantiers publics. Ils vont s’ajouter au nombre impressionnant de chantiers en cours. Ce cauchemar annoncé est aggravé par leur lenteur incompréhensible. Alors qu’ils n’ont aucune activité pendant de longues périodes, ils nous empoisonnent la vie et handicapent l’économie à tel point que les sociétés ( malgré les cadeaux fiscaux proposés en votation ) pourraient remettre en cause leur implantation à Genève. Comment sommes-nous arrivés à cette situation ? Insidieusement, par commodité, par laxisme, par un excès normatif et par manque de contraintes de délai et de concurrence. Une sorte de collusion entre les intervenants s’est installée. Les décideurs politiques préoccupés uniquement par l’octroi de budgets confortables se désintéressent du suivi de leur utilisation. Les services techniques, dont le nombre pléthorique est inversement proportionnel à leur efficacité, travaillent dans un train-train confortable en évoquant des normes sécuritaires et réglementaires pour ne pas aller trop vite. Les services de coordination privilégient par facilité la fragmentation des interventions contribuant ainsi à augmenter les délais. Enfin , les entreprises, en nombre limité, se répartissent entre elles le « gâteau «. Elles s’accommodent de ces délais en s’organisant à leur gré et à leur rythme tout en assurant des locations intéressantes de leur matériel pendant la durée du chantier. La conjonction de tous ces éléments explique cette inertie qui suscite l’exaspération légitime de la population. Elle doit être prise en compte et les responsables doivent sortir de leur « zone de confort » et s’investir dans une gestion efficace.
Daniel Fortis Le 9 mai 2019
Une semaine déroutante
Notre conseiller d’Etat Serge Dal Busco découvre que CEVA n’a pas de WC et demande à ses services d’étudier en toute urgence des solutions alternatives . On pourrait croire à un poisson d’avril !
L’alunissage brutal de la sonde israélienne ravi Netanyahu. C’est un grand pas vers l’annexion de la Lune.
Des scientifiques, plus intéressés par une recherche métaphysique de l’ordonnance spatiale que par notre survie sur la terre, jubilent. Après deux ans de traque photographique et avec un grand effet d’annonce, ils ont présenté au « vulgus populus » un montage photographique sensé représenter un trou noir.
Bafouant les principes de la liberté d’information, les Etats-Unis avec leur comparse anglais ont arrêté Julian Assange pour piratage informatique. C’est vraiment « l’hôpital qui se fout de la charité ».
On apprend aussi que les stars du football se livrent à une compétition de « qui a la plus grosse ? » ( on parle de voiture ! ) Cependant une Rolls-Royce, une Lamborghini ou une Bugatti ne leur donnera pas plus de neurones.
Pour finir sur une note plus optimiste, notre Darius Rochebin continuera à nous régaler de ses remarquables entretiens dans son émission « Pardonnez-moi « .
Daniel Fortis Genève, le 11 avril 2019
Le CERN et les Big Bang.
Dans un article anodin de 300 caractères, votre journal ( TdG du 4 décembre ) nous informe que l’ accélérateur à particules LHC , le jouet du CERN de 6 milliards de francs, sera à l’arrêt pendant deux ans pour des améliorations. Les milliers de personnes employées dans cette institution vont-t-elles être mises au chômage technique ? Les physiciens qui cherchent la particule de la particule…de la particule…de la particule……..qui a existé pendant un milliardième de seconde après le Big Bang , vont-ils se reconvertir ? Ils pourraient contribuer à trouver des solutions urgentes aux problèmes actuels de notre planète. La connaissance métaphysique du Big Bang , il y a quelques milliards d’années, peut attendre. Par contre , la mobilisation contre le Big Bang climatique imminent ne peut pas attendre. A la place de financer une recherche fondamentale plus qu’hypothétique en termes de résultats, nous devons cibler les priorités pour ne pas subir la question que nos enfants pourraient nous poser dans quelques années « Que faisiez-vous en 2018 pour sauver la planète ? «
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 4 décembre 2018
Arnaque aéroportuaire
L’aéroport de Genève a perçu près 100 millions de francs de redevances annuelles sur les chiffres d’affaires historiques des duty free. Ce jackpot est basé sur un principe simple : mettre en place un dispositif sécuritaire qui nous prédispose à consommer. En nous demandant de venir 3 heures à l’avance sous le prétexte de la sécurité, nous sommes contraints de errer, pendant au moins une heure et demi, entre les boutiques et les cafétérias dans les effluves de patchouli et de végétaline. Auparavant, les services de sécurité nous ont délestés de tout liquide, parfums, aliments et objets divers. En chaussettes, avec un pantalon tombant (sans ceinture) et avec l’angoisse d’avoir oublié son couteau militaire et d’être traité de terroriste, nous passons sous le portique sous le regard sévère des agents de la sécurité. Passé cette épreuve, les duty-free nous attendent pour nous vendre à un prix prohibitif des produits dont nous avons dû nous délester cinq minutes auparavant. Une belle arnaque. La paranoïa sécuritaire de nos services de sécurité tranche avec le laxisme de ceux de l’aéroport de Seattle. Le 10 août, un bagagiste de cet aéroport est arrivé à s’emparer d’un bimoteur sans enfreindre une seule règle de sécurité! Cela démontre que les contrôles tatillons sur les passagers sont dérisoires et absurdes. Cependant, l’instrumentalisation de la menace terroriste fonctionne tellement bien que l’aéroport prévoit de doubler ses surfaces commerciales. Quand serons-nous libérés de cet asservissement planétaire ?
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 25 août 2018
Un MAH trop sage

Après deux ans de réflexions, une commission d’experts a rendu ses conclusions concernant la rénovation du MAH. Elles préconisent la concentration des activités sur le site historique avec une extension sur l’école des Beaux-Arts et la création en sous-sol de 2000 m2 de surface d’exposition. La presse a parlé de regard neuf et de projet novateur et ambitieux. Cependant, où trouve-t-on la nouveauté et l’ambition dans ce projet étriqué et passéiste ? Où se trouve l’intégration du musée dans le tissu urbain, l’accessibilité depuis la basse Ville, la mise en scène du musée et son ouverture sur la ville ? Où est son attractivité auprès des jeunes ? La plupart des musées ont développé des activités annexes pour attirer ceux-ci : restaurant, amphithéâtre, concert, son et lumière. Le cadre dans lequel s’enferme (et s’enterre) le MAH est trop convenu et trop sage. Il est ancré dans le 19eme siècle et manque d’ambition et d’ouverture. Il ignore les coûts et les difficultés de modernisation d’anciennes bâtisses pour satisfaire les exigences informatiques, techniques, sécuritaire, administratives et sanitaires. Un nouveau bâtiment (comme au Louvre) construit sur la Butte de l’Observatoire serait plus rationnel et permettrait de trouver des surfaces d’exposition lumineuses et contemporaines ainsi que des activités culturelles et festives attractives. Un parcours spatial historico-culturel depuis le Jardin Anglais avec un cour de Rive piétonnier offrirait une liaison remarquable avec la Basse-Ville. Cela, tout en préservant aux bâtiments actuels leurs espaces de quiétude, de réflexion et de détente. Il est important que le périmètre du prochain concours d’architecture intègre le potentiel de la Butte pour ouvrir de nouvelles perspectives qui feront du MAH un haut-lieu culturel et la renommée de Genève.
Daniel Fortis
1231 Conches Genève , le 3 juillet 2018
La voiture électrique
La plupart des experts indépendants considèrent que la voiture électrique est l’avenir de la mobilité. Cependant les lobbys de l’industrie, du pétrole et de la finance tentent de contrecarrer son avènement pour préserver leurs intérêts. Les gouvernements qui prélèvent des taxes exorbitantes sur les carburants sont complices. Ce puissant cartel falsifie les expertises et oppose une mauvaise foi à tous les arguments en faveur de la voiture électrique. La contrainte de la recharge et l’autonomie sont constamment évoqués et sont présentés comme rédhibitoires. Comme pour le téléphone portable, cette contrainte est gérable et sans rapport avec les innombrables avantages qu’offre la voiture électrique. A eux seuls , les critères du bruit et de la pollution devraient être déterminants. Mis à part le prix d’achat actuel (dépendant du volume de production ) le critère économique est favorable en terme d’entretien, de fiabilité et de prix du kilowatt .Et, enfin, le critère de confort de conduite (souplesse, accélération et sécurité) est à l’avantage de la voiture électrique. En mettant tous ces critères en balance, il est incompréhensible qu’aujourd’hui la majorité des conducteurs privilégient encore le bruit, les gaz polluants et les saccades des moteurs thermiques poussifs. Cependant, il faut l’avouer, la voiture électrique a un handicap. Elle ne fait pas « vroum-vroum » et ne régale pas les oreilles des fans de décibels. Ne serait-il pas temps de changer de mentalité ?
Daniel Fortis
1231 Conches Genève, le 13 janvier 2018