L’obsession du risque zéro

Mars 2020 : «  Le masque est inutile ». Août 2020 : Le masque est obligatoire ». A contretemps et à l’excès, nos autorités réagissent alors que la situation est moins alarmante qu’en mars.   Si le nombre de contaminations augmente, les hospitalisations baissent et la mortalité chute. En avril-mai elle était en moyenne de 50 morts par jour. Depuis juin , elle est de 1 à 2 morts par jour à la suite d’une meilleure prise en charge des patients. Cette mortalité rejoint celle d’une grippe saisonnière ou celle des accidents de la route avec en plus ses handicapés à vie. La circulation est-elle pour autant interdite ?  

Dans cette cacophonie de déclarations mensongères, péremptoires, contradictoires et anxiogènes , nous sommes exaspérés . Avec l’obsession du risque zéro, on prend un marteau pour écraser une mouche. On nous prend en otage en  bouleversant nos liens sociaux, culturels et nos libertés. Ce manque de bon sens se paiera en  dépressions, faillites , chômage ,troubles psychiques et problèmes sanitaires collatéraux.  Chaque pays bricole sa liste de pays et de lieux dangereux et prononce des mises en  quarantaine qui seront un  reconfinement qui ne dit pas son nom. Pendant ce temps, des chercheurs bricolent rapidement un vaccin qui ne servira qu’à enrichir les big pharmas et les spéculateurs boursiers. En 1918 , la grippe espagnole a tué 50 millions personnes dont l’espérance de vie était de 55 ans. Aujourd’hui , le coronavirus est cinquante fois moins mortel et l’espérance de vie est de 85 ans . Trompé par le mirage de l’immortalité entretenu par des illuminés de Google, l’Homme actuel n’accepte plus sa condition humaine et considère que la mort est un échec . L’acceptation philosophique des risques liés à la vie est essentielle pour éviter la peur, la défiance de l’Autre et le repli sur soi. Pour autant, il n’est pas question ici de contester les mesures-barrière sanitaires. Simplement, l’application de celles-ci doit être raisonnable pour éviter que le remède soit pire que le mal.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                       Genève, 20 août  2020

LA MARCHANDISATION DE L’ESPACE

Sous le titre «  Bienvenue dans l’espace low-cost « l’éditorial de la TdG du 31 juillet traite de l’actuelle mission de la société Space X . L’envoi de deux hommes dans une station spatiale y est présenté comme un exploit et une révolution dans la course à l’espace alors que cette opération a été réalisée des centaines de fois depuis plusieurs décennies. Votre éditorialiste se réjouit de l’ouverture à la concurrence d’entreprises privées dans la conquête spatiale et des prix low-cost qui permettront à des élites richissimes de s’offrir un baptême de l’espace à 250’000 dollars pour soigner leur égo. En l’absence de toute réglementation et de toute éthique responsable, de puissantes sociétés s’approprieront notre espace commun. Elon Musk , avec l’accord de l’administration américaine, ne s’est-t-il pas arrogé  le droit de polluer notre ciel avec des dizaines de milliers de satellites pour étendre  le réseau internet sur toute la planète et permettre la surveillance et le contrôle de nos vies ? Il est urgent de se doter d’une chartre internationale de l’Espace pour éviter la mainmise irresponsable de quelques pays impérialistes. A défaut de règles, l’espace sera livré à l’avidité, à l’affrontement et à la pollution. Il sera coté en bourse pour offrir aux spéculateurs un terrain de jeu rémunérateur. Ces aspects ne semblent pas préoccuper votre éditorialiste . Il fait l’apologie de la marchandisation de l’espace et de la technologie  qui sert de mirage à ceux qui considèrent que l’Homme est tout-puissant. Il oublie qu’aujourd’hui la science est  totalement impuissante à enrayer l’emballement climatique en Sibérie qui a enregistré cet été une température de 38 degrés. Les hommes feraient mieux de garder les pieds sur terre en s’investissant dans la sauvegarde de celle-ci et en se détournant du miroir aux alouettes des marchands de lunes.

Daniel Fortis Genève, le 2 août 2020

N’attisons pas le feu sous la cendre

Nous ne pouvons qu’adhérer à la lettre du jour du 13 juin «  Mobilisons-nous face à la haine « . L’auteur rapporte des propos nauséabonds qui font porter aux Juifs la responsabilité de la pandémie et de nos malheurs . Ils sont le fait de quelques individus primaires , englués dans des délires moyenâgeux. Deux questions méritent d’être posées. Que représentent-ils dans notre société si ce n’est que quelques groupuscules d’extrême-droite , quelques néonazis et des suprématistes blancs ? Doit-on réagir aux délires de ces malades mentaux qui se servent de l’effet amplificateur des réseaux sociaux pour diffuser leurs miasmes? Ces faits étant très marginaux et ignorés de la plupart des gens, une surréaction est contre-productive et ne sert qu’à attiser le feu sous la cendre.  Ces avanies proférées par des individus incurables ne doivent pas jeter l’anathème sur toute la société et éluder les grandes causes de mobilisation mondiales, sanitaires, racistes et environnementales. La communauté juive, si prompte (à juste titre) à dénoncer les atteintes à sa légitimité, à son honneur et à sa mémoire, devrait aussi se mobiliser pour accorder ces mêmes droits aux Palestiniens. La prochaine annexion de la Cisjordanie et de la vallée du Jourdain bafoue leurs droits les plus élémentaires. Aucune légitimité géographique,  historique ou culturelle .  Seul le dessein de s’accaparer  de territoires stratégiques et le potentiel hydrique de la vallée du Jourdain a motivé le gouvernement israélien. Cette attentatoire spoliation, ne mérite-t-elle pas aussi une mobilisation internationale ?

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                Genève,  le 14 juin 2020

La Palestine devient la Judée-Samarie

Alors que la planète est tétanisée par la pandémie du coronavirus, le gouvernement israélien profite  sournoisement  d’annexer une partie de la Cisjordanie et la vallée du Jourdain .  A la tête de ce pays qui se prétend être démocratique , Benayim  Netanyahou, inculpé judiciairement pour corruption, a réussi à s’accrocher à  son poste de premier ministre en alternance avec  Benny Gantz.  Ecartant  provisoirement leurs différends, les deux comparses se sont entendus  sur la continuation du dépeçage de la Palestine .  Avec l’appui de l’arrogant  et caractériel  Donald Trump , ils manigancent pour l’avènement  du Grand  Israël  . Ils instrumentalisent  des textes bibliques pour justifier une spoliation bafouant les droits les plus élémentaires des Palestiniens. Aucune légitimité géographique,  historique ou culturelle .  Seul le dessein de s’accaparer  des territoires stratégiques et le potentiel hydrique de la vallée du Jourdain a motivé le gouvernement israélien. Les Palestiniens seront contraints de mendier quelques mètres cube d’eau pour survivre avant d’assister à l’agonie de leur pays. Cette nouvelle forfaiture condamne à jamais la solution à deux Etats  et enterre tous les espoirs de paix .  L’ONU , pourtant à l’origine de la création d’’Israël et garante de  l’existence d’un Etat palestinien ,  a failli à sa mission et montre sa totale  impuissance.  Face à cette atteinte inadmissible aux droits fondamentaux, la communauté internationale ne réagit pas . En d’autres temps, l’annexion de la Crimée , pourtant plébiscitée par ses habitants et conforme à son histoire, avait valu à la Russie de lourdes sanctions.  Quant à nos démocraties, dans la crainte  d’être accusées d’antisionisme,  elles se confinent dans le silence et ferment lâchement les yeux. Lorsqu’elles se réveilleront la Palestine aura disparu et s’appellera la Judée-Samarie.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                     Genève,  le 20 mai 2020

L’obsession de la course au vaccin

Des centaines de laboratoires dans le monde se lancent dans la course au vaccin contre le coronavirus. Est-ce la bonne voie ? En 1983 , la planète était confrontée au VIH ( virus du sida). A défaut d’un vaccin (qui n’a jamais été trouvé à ce jour ), le port du préservatif est resté longtemps le seul moyen de se protéger jusqu’au jour où les chercheurs ont mis au point un traitement ( la trithérapie) qui n’élimine pas le virus mais qui inhibe son action . Pourquoi n’en  tirerions–nous pas un enseignement avec une approche différente ?  La recherche forcenée et obsessionnelle d’un hypothétique vaccin est privilégiée sans répondre à de légitimes questions. Sommes-nous certains de trouver un vaccin ? Quand ? Le virus mutera-t-il ? Quel vaccin sera validé dans cette concurrence aux  enjeux financiers considérables ? Quel délai de certification ? Si l’unanimité se fait sur un vaccin, les Américains accepteront-ils un vaccin chinois ? Quelle capacité de production pour satisfaire la population mondiale ? A quel prix ? Quels seront les pays prioritaires ?  Comment la distribution du vaccin évitera-t-elle un scandale analogue à la distribution incohérente, chaotique,  et mafieuse des masques de protection ?   Toutes ces questions sans réponse devraient nous faire réfléchir sur une autre approche plus pragmatique. La découverte d’un  traitement contre l’évolution létale de la maladie permettrait de transformer celle-ci en  une méchante grippe saisonnière. L’administration de ce traitement aux seuls cas graves permettrait d’obtenir l’immunité par effet de troupeau sans passer par un confinement dévastateur. Pour des raisons évidentes, les laboratoires pharmaceutiques priorisent la recherche d’un vaccin. Cependant ils ne doivent pas systématiquement marginaliser les autres recherches sur les antiviraux et les antibiotiques.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                         Genève , le 7 mai 2020

Le monde de la finance et la pandémie

La pandémie du coronavirus a terrassé l’économie mondiale pour une période indéterminée. La bourse, déconnectée de toutes références et perspectives, aurait dû être fermée pour éviter ses fluctuations au gré des déclarations débiles de Donald Trump. Alors que les petits investisseurs ont été ruinés, les grandes institutions financières se sont adaptées opportunément aux ridicules yoyos de la bourse.  Aujourd’hui, la bourse s’est stabilisée avec  l’engagement des banques centrales à soutenir les grandes sociétés financières, économiques et industrielles avec plusieurs milliers de milliards de francs. Spéculant sur un rebond , le monde de la finance attend le redémarrage d’une économie « as usual » basée sur la croissance, la productivité et la rentabilité. Ces dogmes sont pourtant  à l’origine de l’actuel désastre sanitaire, environnemental et social.  Il préconisera une plus forte croissance pour compenser les pertes et un  consumérisme effréné. Il s’alliera aux  GAFAM pour qui le confinement a été un véritable jackpot et défendra le principe du traçage généralisé des individus  au nom de la sécurité sanitaire . Les gouvernements, sous influence, n’oseront pas leur imposer la moindre taxe et seront ainsi dans l’incapacité de protéger les plus faibles . Ce scénario effrayant n’est cependant pas inéluctable. Avec cette pandémie , la Nature nous a montré qu’elle est bien plus forte que Nous . Elle nous donne un avertissement sur le danger de continuer à se comporter avec arrogance, cupidité et égoïsme.  Pour échapper au danger de notre autodestruction, nous devons contrôler et dompter le monde de la finance et chasser les «  marchands du Temple «.

Daniel Fortis

1231 Conches                                            Genève , le 29 avril 2020                                                                                          

L’église à l’épreuve de la pandémie

Dans une basilique Saint-Pierre déserte, le pape François a prononcé ( plutôt lu ) sa bénédiction sans jamais lever les yeux sur son auditoire  de plus d’un milliards de téléspectateurs. Des paroles convenues , sans souffle et sans inspiration divine. Un pape vieillissant  qui n’avait plus sa ferveur réformatrice du début comme si le conclave l’avait obligé à tempérer sa radicalité autour des valeurs fondamentales enseignées par le Christ . J’espérais entendre des propos à la hauteur du tsunami qui bouleverse toutes nos valeurs et nos pratiques .  J’attendais un constat  sur notre arrogance passée et notre total désarroi actuel. J’attendais des paroles d’espoir et une ligne directrice pour renaître de nos erreurs . J’attendais un message d’humilité face aux forces de la Nature . J’attendais une solidarité qui transcendent toutes les diversités religieuses, culturelles et sociales . C’est dans l’épreuve qu’une institution trouve sa grandeur.  Celle de l’église n’a pas su trouver l’inspiration divine pour guider son peuple vers un monde nouveau et meilleur.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                              Genève , le 13 avril 2020

Le message de Dame Nature

Comme vous avez pu le constater, je me suis faite belle pour le début du printemps. Un soleil radieux. Une température agréable . Un ciel immaculé. Un air pur. Un silence apaisant. Des chants d’oiseaux. Des animaux qui se réapproprient des  territoires . Des hérissons qui traversent les autoroutes. Des poissons  dans les canaux  de Venise. Une ambiance de paix et de béatitude. Pour parvenir à vous faire redécouvrir Ma beauté , il a fallu que j’emploie la manière forte. Une pandémie était la seule façon de vous faire réagir. Certes , ce moyen est cruel mais il est proportionné aux blessures que vous m’avez faites et à mes avertissements de détresse auxquels vous n’avez pas répondu. Vos jeunes ont pris conscience de ma souffrance  mais ils tardent à mettre leurs modes de vie en concordance avec leurs engagements. Vos gouvernements font de grandes déclarations qui ne sont pas suivies d’effets. Votre monde de la finance , enfermée dans son obsession de croissance, de productivité et de rentabilité , continue à soutenir les entreprises les plus nuisibles. Quant à vos religions , elles sont passives et leurs rares discours simplistes et surannés sont dénués de messages d’espoir d’un monde meilleur. Devant votre incapacité de vous préserver de votre propre autodestruction, j’ai décidé de vous ouvrir les yeux sur votre arrogance et votre égoïsme mais aussi sur votre fragilité en vous rappelant que vous n’êtes pas mes maîtres mais seulement mes invités durant votre court séjour sur cette Terre. En prenant soin de Moi , vous prendrez soin de vous.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                     Genève ,  le 7 avril 2020  

Le port d’arme ou le port du masque

Dès les premières contaminations au coronavirus , des Américains primaires se sont rués dans les armureries pour acheter des armes dans le but de se protéger de la convoitise de certains ! Drogués par les fanfaronnades ridicules et irresponsables  de leur président, ils se sont empressés d’exercer  leur droit sacré au port d’arme en ignorant pour eux un droit vital , celui du port de masque. Aujourd’hui, paniqués par l’avancée galopante de la pandémie, ils comprennent tardivement que leurs armes ne leur servent à rien contre le virus et que les masques leur manquent dramatiquement. Sur les tarmacs des aéroports chinois, l’administration américaine est réduite à soudoyer avec des valises pleines de dollars des fournisseurs de masques pour détourner  des livraisons à destination de l’ Europe . Dans cette  guerre des masques, les Européens se souviendront des pratiques écoeurantes de leurs « amis » américains. Pour retrouver leur honorabilité , les Américains doivent  remplacer le droit au port d’arme par le droit à une protection sanitaire et sociale.  Le port du masque sauvera de la pandémie de nombreuses vies  . Quant à l’abandon du droit au port d’arme , il évitera l’hécatombe de morts par armes à feu. Cette crise inspirera-t-elle les Américains vers plus de raison, de solidarité et d’humanité ? Réponse : le 3 novembre 2020 ?

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                         Genève,  le 4 avril 2020

Conoravirus, le port du masque en question

Dans ces temps de grand désarroi face à la pandémie du coronavirus, le bon sens et la simple observation de l’expérience des autres pourraient nous inspirer. L’évolution favorable de la pandémie en Chine et en Corée du Sud nous donne un espoir de contenir le virus. Deux points communs lient ces deux pays dans leur réactivité. Un confinement rigoureux et une utilisation généralisée des masques dans la sphère publique. Concernant cette dernière mesure, nos autorités sanitaires ont manifesté peu d’intérêt à cette protection arguant d’une efficacité relative. Pourtant celle-ci a plusieurs impacts : se protéger , protéger les autres ,éviter de mettre en contact nos mains avec nos muqueuses et inciter nos interlocuteurs à se tenir à distance. Tous ces effets concourent à réduire la contamination , même si la protection n’est pas optimale. Cet évident bon sens n’a pas été retenu face à la pénurie de masques. Notre dépendance et notre imprévoyance ne doivent pas être des raisons pour renoncer à une protection qui a fait ses preuves en Chine et en Corée du Sud . Notre culture expansive et communicative ne nous prédispose pas à porter ce moyen d’isolement. Nous devons cependant nous adapter . A la place d’un sourire et d’une poignée de main, notre rapport à l’Autre peut se faire avec une main sur le cœur pour exprimer la paix, le respect et la solidarité dans l’épreuve.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                    Genève, le 15 mars 2020