L’obsession de la course au vaccin

Des centaines de laboratoires dans le monde se lancent dans la course au vaccin contre le coronavirus. Est-ce la bonne voie ? En 1983 , la planète était confrontée au VIH ( virus du sida). A défaut d’un vaccin (qui n’a jamais été trouvé à ce jour ), le port du préservatif est resté longtemps le seul moyen de se protéger jusqu’au jour où les chercheurs ont mis au point un traitement ( la trithérapie) qui n’élimine pas le virus mais qui inhibe son action . Pourquoi n’en  tirerions–nous pas un enseignement avec une approche différente ?  La recherche forcenée et obsessionnelle d’un hypothétique vaccin est privilégiée sans répondre à de légitimes questions. Sommes-nous certains de trouver un vaccin ? Quand ? Le virus mutera-t-il ? Quel vaccin sera validé dans cette concurrence aux  enjeux financiers considérables ? Quel délai de certification ? Si l’unanimité se fait sur un vaccin, les Américains accepteront-ils un vaccin chinois ? Quelle capacité de production pour satisfaire la population mondiale ? A quel prix ? Quels seront les pays prioritaires ?  Comment la distribution du vaccin évitera-t-elle un scandale analogue à la distribution incohérente, chaotique,  et mafieuse des masques de protection ?   Toutes ces questions sans réponse devraient nous faire réfléchir sur une autre approche plus pragmatique. La découverte d’un  traitement contre l’évolution létale de la maladie permettrait de transformer celle-ci en  une méchante grippe saisonnière. L’administration de ce traitement aux seuls cas graves permettrait d’obtenir l’immunité par effet de troupeau sans passer par un confinement dévastateur. Pour des raisons évidentes, les laboratoires pharmaceutiques priorisent la recherche d’un vaccin. Cependant ils ne doivent pas systématiquement marginaliser les autres recherches sur les antiviraux et les antibiotiques.

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                         Genève , le 7 mai 2020