Les dernières déclarations du pape François ont des intonations prophétiques pour nous éclairer dans ce monde déboussolé, aveugle , sans repère, sans solution face aux problèmes sociétaux, aux dérives idéologiques, au flux migratoire et au dérèglement climatique et environnemental. Ses propos révolutionnaires sont d’une telle justesse, d’une telle clairvoyance, d’une telle intelligence et d’un tel universalisme qu’elles apparaissent comme une lumière dans les ténèbres. Le fait de mettre la sauvegarde de notre planète au centre de nos préoccupations et de redéfinir nos priorités sont des éléments fondateurs d’une nouvelle philosophie. Il nous invite au rejet de tous les dogmes dont nous sommes abreuvés et matraqués : la croissance, le productivisme, le rendement, le consumérisme, la financiarisation et la militarisation du monde. Il nous met en garde contre l’individualisme et l’addiction au numérique, au virtuel et à l’argent. Le prophète Jésus était aussi un révolutionnaire dans son message de non-violence, de défense des Pauvres, de partage et de condamnation de la cupidité dans ses colères contre les Pharisiens. Au fil des années, l’Eglise s’est écartée de son enseignement et s’est rangée du côté des Puissants. Il était temps que le pape remette ces principes fondamentaux au cœur de l’Eglise. On peut rêver que nos églises et , pourquoi pas, nos parlements résonnent des paroles de sagesse de ce pape.
Indécence et supercherie
La société Christie’s aurait vendu en 12 minutes un tableau de Picasso à un milliardaire chinois « envouté » par son génie pour la somme indécente de 140 millions de francs . Qui peut croire à une telle fable ? Considérant le potentiel de profits qu’offre une telle opération, il est fondé de penser que c’est une mise en scène de vente fictive ou arrangée. En effet, celle-ci peut présenter de gros avantages pour les vendeurs et les acheteurs (toujours anonymes) dans leur fiscalité ou le blanchiment d’argent. Elle crée aussi artificiellement une spirale spéculative profitable aux propriétaires, aux boursicoteurs et aux marchands de tableaux ainsi qu’aux courtiers et intermédiaires. La collusion de tout ce petit monde dans ces pratiques jette le discrédit sur un marché de l’art inféodé à l’argent.
Daniel Fortis
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Attentat de Boston: une parodie de justice
Dzhokhar Tsarnaev, l’un des auteurs présumés des attentats de Boston, a été condamné à mort à l’unanimité par les douze jurés sélectionnés après l’audition de mille deux cent personnes. Selon quel critère ? Mystère. Le verdict connu d’avance, le profil du jeune accusé, étudiant bien intégré et apprécié, sans casier et sans histoire, n’a pas pesé lourd face à la version de sa radicalisation subite et inexpliquée. Ses déclarations d’innocence n’ont, à aucun moment, fait douter de la vraisemblance de la version de la police. Ses avocats, nommés d’office, ont ignoré les déclarations de leur client et n’ont plaidé que les circonstances atténuantes. Toute l’accusation ne tient qu’à une vidéo montrant une personne avec un sac à dos que la police identifie comme l’un des auteurs de l’attentat. Ceux-ci, de façon incompréhensible, restent à Boston où neuf mille policiers en renfort quadrillent la ville. La police, par une chance extraordinaire, les repèrent fort opportunément lors du braquage d’une épicerie. Le grand frère est abattu et le petit frère est entre la vie et la mort. Hôpital militaire, mise au secret, absence d’avocat , aveux extorqués dans des conditions inadmissibles, disparition ou musellement des proches et, pour finir, témoin tué par le FBI lors d’un interrogatoire. Pourtant, rien n’a fait douter les jurés. La justice américaine à Guantanamo et à Boston se ressemble. Elle n’est pas prête à retrouver son honneur.
Daniel Fortis
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Incohérence et duperie de la politique francaise
La lutte antiterroriste est devenue le fil conducteur de toute la politique française. Sur le plan international, elle justifie la vente de Rafales au régime égyptien issu d’un coup d’Etat ainsi qu’au régime quatari qui soutient sournoisement l’Etat islamique. A contrario , la diplomatie française a tenté de faire obstruction au rapprochement avec l’Iran qui, lui, combat les djihadistes de l’EI . Incompréhensible. Sur le plan intérieur, le simulacre de l’attentat « déjoué » contre une ou deux églises à Paris justifie et conforte l’adoption d’une nouvelle loi antiterroriste (qui n’a rien à envier à l’abominable Patriot Act tant décrié). Toujours au nom de la menace omniprésente, on conforte les budgets de la police et de l’armée. Quelle bonne nouvelle pour la Bourse dont les cours n’ont pas cessé d’augmenter depuis le 7 janvier (attentat contre Charlie Hebdo) !. Tout ceci avec de beaux discours sur l’interventionnisme salvateur et généreux de la France en Lybie, au Mali, en Irak et .. en Centre Afrique. Cependant, sur place, des délits ignobles et longtemps dissimulés contredisent l’autosatisfaction gouvernementale et discréditent ces ingérences dites humanitaires. Elles ressemblent plus à une nouvelle forme de colonialisme qui entretient le sentiment dévastateur de l’humiliation .
Daniel Fortis
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Opportune instrumentalisation.
En plein débat sur la nouvelle loi antiterroriste en France, l’attentat déjoué de l’étudiant algérien contre des églises est une vraie aubaine . Les trois mousquetaires « Hollande-Valls-Cazeneuve » dont la popularité surfe sur une menace terroriste omniprésente, ont déclaré leur détermination à protéger la communauté chrétienne. Votre journal a été le seul à relever l’opportune instrumentalisation des faits par le gouvernement français et d’en parler au conditionnel. En effet, comment ne pas se poser de questions sur la subite et incompréhensible radicalisation de cet étudiant sans histoire. Toute l’accusation tient aux déclarations des services secrets concernant la prétendue volonté du suspect de rejoindre la Syrie . Quant aux faits, ils relèvent d’un scénario croquignolesque : le suspect tue une jeune femme pour voler sa voiture, il se tire maladroitement une balle dans la jambe, il appelle la police pour se faire soigner , celle-ci suit les traces de sang du blessé jusqu’à une voiture pleine d’explosifs. Il est plus vraisemblable de croire que les services secrets français se soient inspirés des techniques des services antiterroristes américains à savoir : infiltrer, conditionner, soudoyer des individus fragiles et, au final, inventer un scénario pour procéder à leurs arrestations in extrémis ( voir l’émission d’ Envoyé Spécial du 12 février 2015 ). Par ces sournoises manipulations, on entretient une psychose sécuritaire dans la population pour lui faire accepter de nouvelles restrictions de ses libertés.
Daniel Fortis
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Crash A320: l’info en question
La tragédie de l’A 320 de la compagnie Germanwings a suscité la stupeur , l’effroi et l’incompréhension. Dans un climat émotionnel extrême, les médias nous ont donné en permanence des informations fluctuantes au gré des témoignages, des déclarations, des avis d’expert et des analyses. L’enquête avec ses rebondissements ressemblait à une série télévisée américaine dans laquelle chacun peut trouver sa vérité. Pendant une semaine, les divers scénarios se sont succédés : problèmes techniques, dépressurisation, faute de pilotage, terrorisme et, enfin suicide. A chaque scénario, les reporters trouvaient des témoignages ou avis d’experts pour accréditer la version du jour jusqu’au moment où la police, le ministère, le procureur ou une commissions n’infirment cette version. Alors les journalistes remisaient leur scénario et recherchaient d’autres témoignages concordants avec la nouvelle version. Ce journalisme de l’événementiel en temps réel est incapable de faire des investigations indépendantes, de vérifier ses sources et de faire une synthèse. A sa décharge, il est empêché en haut lieu de faire ce travail avec la sécurisation systématique par la police des scènes du drame et des sources d’informations. Il en est réduit à faire la caisse de résonnance des déclarations officielles du gouvernement. La version finale établie par celui-ci est soigneusement choisie pour ne pas affecter les milieux économiques ou politiques et pour ne pas nuire à la cohésion nationale. C’est ainsi que la version du suicide du copilote est apparue la moins dommageable pour les divers intérêts en jeu. Les médias deviennent alors la courroie de transmission des annonces des forces qui nous gouvernent ou, plutôt, qui nous manipulent.
Israel: la paix sacrifiée.
L’élection de M. Netanyahu sonne le glas de la reconnaissance d’un Etat Palestinien et condamne toute recherche de la Paix . Ce choix est une humiliation pour les Palestiniens et un défi à toute la communauté internationale. Celle-ci avait pourtant offert en 1948 à une communauté juive traumatisée une terre d’accueil en Palestine. La création de l’Etat juif impliquait le respect de la population locale mise devant le fait accompli et le respect des frontières et du statut de la ville de Jérusalem. Dès l’origine, les gouvernements successifs israéliens n’ont jamais respecté les résolutions de l’ONU et ont pratiqué une politique de conquêtes, d’occupations, de colonisations et d’annexions. La Cisjordanie, grignotée et cloisonnée par des murs, des enclaves ,des découpages et des embargos est devenue un pays phagocyté et fragmenté à tel point que la perspective d’un Etat indépendant est devenue pratiquement impossible. Pendant que la communauté internationale prend conscience de l’urgence de la reconnaissance d’un Etat Palestinien avant son irrémédiable disparition, les Israéliens s’arrogent tous les droits pour arriver à leurs fins, à savoir la réalisation du Grand Israël. Instrumentant une menace permanente, ils refusent aux Palestiniens le droit légitime de vivre chez eux dans un Etat reconnu. La mémoire de l’ histoire douloureuse du peuple juif spolié, humilié et persécuté devrait interpeller leurs descendants sur le destin qu’ils réservent au peuple palestinien.
Mossoul: des statues en plâtre!
La manipulation et la désinformation sévissent de nouveau . Une vidéo incroyable , montrant la destruction de statues préislamiques du musée de Mossoul, suscite l’indignation générale et diabolise nos ennemis. Comment pouvons-nous être abusés par des images aussi grossièrement fabriquées ? Des copies de statues en plâtre qui se brisent en mille morceaux (dont des armatures métalliques !), des séquences au ralenti, des acteurs qui surjouent leur hystérie destructrice avec des marteaux-piqueurs. Réveillons-nous, on nous raconte n’importe quoi. Les djihadistes (peut-être les mêmes qui ont pillé le musée de Bagdad en 2003 sous les yeux de l’armée américaine et qui ont vendus à travers le monde 15000 pièces) ne détruisent que des copies. Ils connaissent mieux que quiconque la valeur des statues originales et leur potentiel de revente à nos nouveaux milliardaires en mal de reconnaissance sociale. Quand nos médias cesseront-elles d’être autistes et quand retrouveront-elles leur sens critique devant toutes ces vidéos « bidonnées » balancées sur Internet par on ne sait pas qui.
Les cachotteries de Neil Armstrong
Carol Armstrong, la veuve du premier homme à avoir marché sur la lune, a trouvé une trousse blanche soigneusement rangée au fond d’un placard de son appartement . Elle contenait des « souvenirs » hétéroclites de la mission lunaire de son mari et,surtout ,une caméra avec un film 16 mm de l’alunissage. Depuis quarante-cinq ans, Neil Armstrong, ce petit cachotier, avait caché à sa femme et ,surtout, à la NASA un film d’une valeur historique inestimable. Quelle chance pour l’humanité que Madame ait été inspirée de faire le ménage du demi-siècle ce jour-là. Comment des journalistes peuvent-ils être dupe d’une telle fable sans se poser des questions? Comment Neil Armstrong a t-il pu dissimuler à tous pendant les trois semaines de quarantaine cette caméra et son film fabuleux et unique des treize dernières minutes de l’alunissage ? Dans quel but ce serviteur zélé a-t-il caché ce film à ces employeurs ? Comment ceux-ci n’ ont- ils rien vu? La réapparition après quarante-cinq ans de ce film est incroyable. L’incohérence de cette fable s’ajoute à toutes celles de la mission Apollo. Ce film finira ,lui aussi, sur le rayon « fiction scientifique ».
Daesh: le loup-garou
Au Moyen-Age, des individus, vêtus de peaux de loups, terrorisaient la population en commettant des crimes abominables. Ils étaient commandités par les Seigneurs et l’Eglise pour entretenir la peur. Ces derniers confortaient ainsi leur domination en s’arrogeant le rôle de défenseur du Bien contre le Mal. Comment ne pas trouver une analogie avec Daesh? Cette organisation, engendrée par le chaos de l’interventionisme occidental en Irak et en Syrie, est présentée comme le Mal Absolu à travers d’abominables vidéos diffusées sur Internet. Pourtant, à aucun moment ,leur authenticité et leur provenance ne sont mises en cause alors qu’elles pourraient être réalisées par n’importe quel apprenti-informaticien de la CIA ou du Mossad. La mise en scène et l’instrumentalisation de l’horreur permet de fédérer nos sociétés occidentales dans la lutte antiterroriste et le délire sécuritaire. Nos dirigeants oublient pourtant qu’ils étaient tous d’accord, il y a trois ans, pour armer ces mêmes djihadistes qu’ils prétendent,aujoud’hui, hypocritement vouloir éliminer. En effet,comment la toute-puissante coalition occidentale est-elle incapable d’éliminer ces groupes djihadistes? La disparition de la menace de ces » loup-garous » priverait le monde occidental de justifications à sa politique militariste, sécuritaire et hégémonique et la France aurait plus de peine à justifier la vente de ses avions Rafale au dictateur égyptien.
Daniel Fortis
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