Archives de catégorie : international

Une nouvelle forme de terrorisme

Ces derniers jours, des industries, des administrations, des ambassades et des hôpitaux ont été la cible d’une cyberattaque mondiale. Ces rouages essentiels de notre société ont été neutralisés , paralysés et rançonnés. Cette prise en otage odieuse n’est qu’un avertissement. Potentiellement, cette nébuleuse criminelle  est capable  d’asservir , avec un clic de souris, la planète. Imaginez une prise contrôle des systèmes de sécurité des centrales nucléaires, des administrations publiques , des services de la santé, des services de distribution électriques, des systèmes de signalisation routières, des contrôles aériens ou des état-majors des armées. Ce cataclysme ferait des  millions de morts et transformerait le monde en un capharnaüm . Cette menace terroriste tentaculaire , sans aucune commune mesure avec celle de quelques psychopathes djihadistes, est une épée de Damoclès. Le 13 septembre  2001, deux jours après les attentats, une guerre totale contre le terrorisme islamiste était déclarée sans preuve. Aujourd’hui, face à une menace identifiée et infiniment  plus dangereuse,  les gouvernements sont sans réaction. Ont-ils encore les moyens de s’y opposer ? La nouvelle gouvernance mondiale des  GAFA  ( Google, Apple, Facebook  et Amazon) a déja pris le contrôle de nos vies privées. Pourquoi  ces « monstres » ne lancerait-ils pas leur filet ( le net) pour contrôler la sphère publique et les gouvernements ? Ce totalitarisme numérique rampant est la plus grande menace pour nos démocraties et nos civilisations.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                              Genève, le 17 mai 2017

Le Hamas, une lueur d’espoir

L’article ( TdG du 28 avril ) « A Gaza, le poker menteur du Hamas » évoque avec  méfiance les nouvelles  orientations de la chartre du Hamas. Celle-ci  est pourtant porteuse d’un espoir de détente. Elle ne parle plus de la guerre contre les Juifs. Elle se distance des groupes extrémistes terroristes. Elle se rapproche de ses voisins modérés en s’affranchissant de la référence aux Frères Musulmans. Elle s’oriente vers  un rapprochement avec le Fatah pour la création d’un Etat Palestinien ( avec de facto la reconnaissance d’Israël ). Ces aspirations  à un avenir apaisé auraient mérité un autre titre que « le poker menteur du Hamas ». Il est contre-productif de traiter systématiquement de fourbes des propositions d’apaisement. La recherche de la Paix se fait à  petits pas  en acceptant de parler à son pire ennemi et en saisissant toutes les occasions les plus ténues comme les plus utopiques pour infléchir le cours de l’Histoire. Pour y contribuer , le gouvernement israélien, de son côté, va-t-il cesser la colonisation de la Palestine qui condamne irrémédiablement toutes les perspectives de paix ? Connaissant malheureusement la réponse, nos gouvernements et nos médias doivent sortir du postulat que « le Hamas est une organisation terroriste» et presser Israël à la modération et au dialogue pour apporter une lueur d’espoir de paix.

 

Daniel Fortis

1231  Conches                                                                        Genève, le 1 mai 2017

 

 

La victoire de la finance

Au lendemain du premier tour de la présidentielle française, la bourse de Paris a bondi de 4,14%  à l’annonce de la première place d’Emmanuel Macron. Les bouchons de champagne ont sauté dans les milieux de la Finance et de la Politique attachés à la préservation de leurs privilèges. Anticipant la victoire au deuxième tour, ils considèrent qu’il n’y aura aucun changement pour eux. Les affaires comme d’habitude ( Business as usual ), maintien des institutions  et redistribution politicienne des cartes aux Mêmes. Les questions essentielles telles que : rénover les institutions, repenser l’interventionnisme militaire, résister à la financiarisation du monde, produire avec discernement, combattre les clivages sociaux et culturels,  resteront sans réponse. Seul un saupoudrage de petites mesures destinées à « calmer » le peuple est proposé. L’essentiel est que le système perdure, que le « monopoly » de la finance continue pour les nantis et que les perspectives de profits fassent rêver les Autres. Ce mirage est tel qu’un accro de l’argent facile  a  organisé un attentat pseudo-islamiste contre le bus de l’équipe du Dortmund pour valoriser ses options de vente sur les actions du club ! Le monde de la Finance n’est pas mieux que le monde de la  haine et du repli sur soi du Front National. Ce choix dramatique proposé aux Français est révélateur de la déliquescence des institutions françaises.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                 Genève,  le 25 avril 2017

La diabolisation de Mélenchon

La classe politique française est en plein désarroi face à  la montée dans les sondages du candidat de la France insoumise. Elle considère que son élection serait une tempête dévastatrice. Celle-ci est cependant perçue par toujours plus de Français comme une brise vivifiante régénérant le débat et posant les vrais enjeux. Réformer la Ve République ? Modérer l’interventionnisme militaire ? Résister au capitalisme sauvage ? Produire avec discernement ? Combattre les clivages  sociaux et culturels ? Donner la parole au peuple ? Naturellement les réponses du candidat peuvent paraître pour un grand nombre comme utopiques . Ses concurrents vont tirer « à boulets rouges » sur son programme « dangereux ». Arriveront-ils à endiguer cette vague qui porte l’espoir d’un monde meilleur ? Certainement car la diabolisation sera trop forte. Son talent oratoire, sa grande culture et sa philosophie politique ne suffiront pas. Nous resterons avec des questions fondamentales non-résolues mais nous nous souviendrons du silence de la foule dans le port de Marseille quand Jean-Luc Mélenchon a récité un poème dédié à la Paix. Un rare moment dans cette campagne.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                          13 avril  2017

 

 

La leçon n’a pas été retenue

En 2003, les Etats-Unis ont envahi l’Irak au prétexte fallacieux des armes de destruction massive. Leur intervention meurtrière a été dévastatrice . En 2017, les Etats- Unis n’ont pas retenu la leçon. En l’absence d’enquêtes sérieuses sur les attaques chimiques en Syrie et malgré les démentis syrien et russe, le gendarme autoprogrammé du monde  bombarde le pays sans la légitimité de l’ONU. Comment peut-on croire que Bachar-el-Assad ait pu commanditer de telles atrocités ? Le  bon sens devrait nous alerter  en analysant la situation.  Le président syrien est en passe de s’imposer avec des armes conventionnelles.  Il a le soutien de la majorité des Syriens. Il redevient un acteur incontournable dans les négociations face à une mosaïque de groupuscules islamiques terroristes. Dans ces conditions ,  pourquoi se saborderait-il avec des actions abominables ? Invraisemblable.  Ce qui est plus vraisemblable, c’est l’implication de cette « opposition » aux abois dont la seule survie réside dans une intervention étrangère. Est-il déraisonnable d’évoquer une opération  sous « false flag » ( faux- drapeau) ? En livrant des informations  sur un dépôt d’armes où sont entreposés secrètement  des armes chimiques , ils piègent l’armée syrienne  qui sera tenue comme responsable de la diffusion des agents chimiques. La naïveté  des dirigeants occidentaux est inquiétante. Il fut un temps cependant où des dirigeants éclairés, comme Dominique de Villepin, refusait la manipulation.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                           10 avril  2017

Les institutions de la Ve République

Au deuxième tour des élections présidentielles françaises, le 7 mai 2017 , un président (quel qu’il soit) sera élu avec les voix de ses partisans du premier tour ( environ un quart des électeurs) et avec des voix à reculons (en se bouchant le nez). La majorité des Français sera ainsi soit frustrée, soit marginalisée. A cette détestable campagne , va succéder, un mois plus tard, la campagne des élections législatives. Le scrutin majoritaire va ouvrir la boîte de Pandore des marchandages, des corruptions et des compromissions. Ceux qui n’auront pas fait les bons arrangements seront écartés et confinés dans l’ opposition. A la rentrée, le président va faire un casting gouvernemental avec ses petits copains. En 2018, il va essayer de tenir ses promesses. En 2019 , il va louvoyer entre atermoiements et reniements. En 2020,  l’opposition va commencer  à parler de la présidentielle de 2022. Les médias vont aussitôt lancer la course aux fastes de l’Elysée pour un président-monarque. Pendant les deux dernières années du quinquennat, la France, ne va plus être gouvernée. L’élection  présidentielle va polluer la vie politique avec des discours grandiloquents et déclamatoires  qui se termineront par  des « boules puantes » dans une campagne détestable. Ce cercle vicieux prévisible devrait faire réfléchir les Français sur le maintien des institutions obsolètes et antidémocratiques de la Veme République. Elles sont un poison pour la cohésion nationale, le dialogue et le progrès . Elles donnent l’image d’un pays immobile, passéiste et jacassier que les  Français ne méritent pas.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                         Genève, le 25 mars 2017     

La toxicité du Front National

Le 16 mars 2017 , dans un établissement scolaire de Grasse, un « terroriste » de 16 ans a mitraillé ses camarades avec des armes prises au domicile de son père. Un islamiste radicalisé en partance pour la Syrie ?  Pas du tout, Kylian est un « bon «  petit Français sans histoire, fils d’un élu du Front National , radicalisé par les discours identitaires de son entourage et fanatisé par les images des massacres des suprémacistes blancs dans les écoles américaine. Cet attentat est bien plus grave que certains faits divers qualifiés abusivement de terroristes : le projet d’une jeune fille musulmane de 16 ans de partir en Syrie avec son nouveau  petit ami  ou l’attaque à la  machette à l’entrée du Louvre ou, dernièrement, les « conneries » d’un délinquant multirécidiviste et alcoolique à Orly . Ces faits sont cependant instrumentalisés pour stigmatiser les Musulmans et justifier l’état d’urgence. Leurs matraquages médiatiques  permettent de faire diversion pour ne pas répondre à cette question légitime. La déviance mortifère de Kylian ne trouve-t-elle pas son origine dans les discours de radicalisation, de violence, de haine du Front National ?

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                          Genève,  le 19 mars 2017

Où est notre liberté d’opinion ?

Imaginez que le parlement français vote une loi permettant de refouler à l’aéroport les étrangers, défendeurs de la cause animale, qui appellent à boycotter chez eux le foie gras français. Inimaginable et scandaleux, direz-vous ! Vous avez raison, la France et n’importe quel pays démocratique ne pourraient jamais faire ça.  Cependant, un pays, qui se dit démocratique, a pris une telle mesure. Le gouvernement israélien a interdit l’accès de son territoire aux étrangers qui appellent à boycotter chez eux les produits provenant des territoires palestiniens collonnisés. On aurait pu penser que cela suscite une réprobation générale. Détrompez-vous ! Dans l’édition TdG du 9 mars, sous le titre diffamant « Pas de subventions aux antisémites », nous apprenons que notre parlement national  a adopté une motion UDC  de supprimer les subventions aux ONG  accusées de boycotter Israël.  A méditer sur notre liberté d’opinion.

 

Daniel Fortis                                                                                                                                                           Conches                                                                                                                  Genève, le 8 mars 2017                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              

Colonisation, deux poids, deux mesures

Le candidat à l’élection présidentielle française, Emmanuel Macron, a déclaré que la colonisation française en Algérie avait été un crime contre l’humanité. Il a profondément blessé les rapatriés et ravivé la douleur de leur déracinement. Ils ne méritaient pas ces propos excessifs car ils pensaient de bonne foi que cette terre était la leur et que leur colonisation, teintée de paternaliste, était la plus acceptable de toutes les colonisations dans le monde. Aujourd’hui, notre vision de la colonisation a changé. Elle est perçue , à juste titre, comme injuste et intolérable. Alors , pourquoi la colonisation de la Palestine n’est-elle pas sanctionnée ? Avec cynisme, fourberie et arrogance, le gouvernement israélien colonise tous les jours, sous nos yeux,  la Cisjordanie  avec le soutien de l’administration américaine. L’occupation, l’annexion et la répression impitoyable de toute résistance mériteraient beaucoup plus que la France une condamnation pour crime contre l’humanité. La France a accepté la création d’un Etat algérien alors qu’Israël dénie au peuple palestinien le droit d’exister dans un état . Alors, Monsieur Macron , ayez le courage de dénoncer ce crime contre l’humanité !

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                                  20 février 2017

La France mérite mieux

La campagne de l’élection présidentielle pollue depuis deux ans la vie politique française. Avec une presse qui entretient la chikaya avec des petites intrigues politiciennes, avec des commentateurs politiques sentencieux qui exacerbent les enjeux , avec une multitude de sondages qui égarent l’opinion publique , avec des candidats qui privilégient l’éloquence et la posture au détriment du fond, les citoyens, manipulés par une hystérie sécuritaire et identitaire, doivent pourtant choisir entre : une candidate qui erre dans la  Trump Tower pour quémander en vain une entrevue , un  candidat choisi pour sa droiture et son sens moral qui tente maladroitement de banaliser l’indécence de la rétribution de son épouse, un jeune et louvoyant candidat, transfuge de la gauche, qui surfe sur le libéralisme et l’ubérisation, un candidat de la vieille  gauche qui veut se réincarner et un candidat qui nous fait miroiter des utopies. Pour sortir de ce contexte malsain, il est urgent de s’affranchir de la constitution de la cinquième République. Cette monarchie républicaine avive toutes les ambitions et incite aux pratiques sectaires, corporatistes et partisanes qui divisent la société. Son système majoritaire marginalise la moitié de l’électorat et provoque des ralliements avec des  petits arrangements et le copinage. Quel président élu aura le courage et l’abnégation d’entreprendre la grande réforme de la constitution ?

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                             5 février 2017