Archives de catégorie : Etats-Unis

La vérité pas à pas

Il aura fallu quinze ans pour que les familles des victimes des attentats du 11 septembre 2001  soient autorisées à poursuivre l’Arabie saoudite en justice ( TdG du 30 septembre 2016).  L’administration américaine  a toujours fait obstruction à la recherche de la vérité. Elle a fait disparaître vingt-huit pages de l’enquête officielle sur l’implication du régime saoudien. Alors que tout l’espace aérien américain était interdit, deux avions ont pu décoller pour rapatrier les familles princières saoudiennes ( dont celles de Ben Laden) vers Riyad deux jours après les attentats. Cette confiscation de la vérité s’est confirmée par le refus obstiné de l’administration Bush à ouvrir une enquête sur les attentats pendant plus d’une année. Cette enquête, essentielle pour comprendre les ratés des services secrets, l’inertie de l’armée, l’impuissance des pompiers et les disfonctionnements des services de sécurité, était primordiale pour éviter un autre drame. Il aura fallu, aussi , que les familles des victimes réclament cette enquête. Elle a été initiée à contre-cœur par l’administration et a débouché sur un document plein d’incohérences et d’inepsies scientifiques. De l’avis de leurs auteurs, ils n’ont eu ni le temps, ni l’argent, ni la coopération des services pour élaborer des conclusions crédibles. La vérité sera longue à établir mais, comme l’huile, elle finira toujours par remonter à la surface de l’eau.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                                          2  octobre  2016

RETOUR DE LA GUERRE FROIDE

L’OTAN  a réuni les dirigeants occidentaux à Varsovie. Cette organisation inféodée aux Etats-Unis a décidé de militariser les pays limitrophes de la Russie. Le président américain et ses « caniches » européens ont initié une nouvelle guerre froide avec la Russie. Sous le fallacieux prétexte de freiner l’expansionnisme russe, ils ont ouvert un nouveau front militaire de l’Estonie à l’Ukraine. Souvenez-vous, en 1990, ce front militaire allait de l’Allemagne à la Yougoslavie. Avec la pérestroïka, l‘ Union soviétique a retiré unilatéralement et pacifiquement toutes ses troupes de l’Allemagne de l’Est, de la Pologne, de la Tchécoslovaquie, de la Hongrie et de la Bulgarie et a accordé l’indépendance à l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Biélorussie et à l’Ukraine. Ces républiques avaient cependant des liens historiques, culturels et linguistiques avec la Russie. Les puissances occidentales se sont  ingérées sournoisement pour couper ces liens en faisant miroiter la prospérité dans une société de consommation contre l’installation de batteries de missiles à quelques kilomètres de la frontière russe. Cela ne relève-t-il pas d’une politique agressive et expansionniste? Doit-t-on blâmer Poutine de se crisper devant cette arrogante provocation de l’OTAN qui n’a plus aucune légitimité si ce n’est la défense par les armes des intérêts occidentaux ? L’Occident porte la responsabilité de cette dérive militariste. Une fois encore, l’Europe n’a pas saisi l’occasion de se distancer de la politique primaire et belliqueuse de son allié américain.

 

Daniel Fortis                                                                                                      Genève , le 10 juillet 2016

Conches

Kunduz : l’impunité.

La condamnation par l’opinion publique du bombardement effroyable de l’hôpital de Médecins Sans Frontières s’est transformée au fil des jours en un blâme et, enfin, en un aléa de la guerre légitime et juste de la coalition occidentale. Considérant les victimes civiles comme des » dommages collatéraux », les médias, les instances internationales, l’ ONU et les gouvernements de cette coalition banalisent les faits sous la pression des Etats-Unis et de leurs alliés. Comment peut-on admettre cette lâcheté et ce cynisme devant ce crime délibérément perpétré ?. Ce n’est pas une bavure. Les coordonnées GPS de l’hôpital avaient été transmises aux forces d’occupation. Les bombardements ont continué pendant 30 minutes après les appels de détresse des médecins. Des explications multiples et fallacieuses suivies d’ excuses pitoyables sont avancées pour échapper à une enquête indépendante et à une condamnation. Combien de temps allons-nous accepter que cette coalition occidentale se targuant de défendre le Bien, la justice, la liberté et les droits de l’Homme transforme cette planète en une pétaudière où leurs exactions restent impunies par la justice internationale. Cette même justice, comment jugerait-elle des talibans qui attaqueraient un Hôpital de l’OTAN, tuant douze médecins américains et dix patients et blessant 37 personnes? Ils seraient considérés comme des barbares sanguinaires et accusés de crimes de guerre. Pourquoi cette justice est-elle à géométrie variable ?. Un soutien à la courageuse association Médecins Sans Frontières est la meilleure réponse à cette injustice et une lueur d’espoir vers plus d’humanité.

Daniel Fortis
1231 Conches

La Turquie et la lutte antiterroriste

Les gouvernements occidentaux se sont réjouis du ralliement du gouvernement turc à la coalition internationale contre les terroristes de Daesh. Le premier jour, les avions turcs ont bombardé quelques positions terroristes et, insidieusement, dès le deuxième jour, ils ont visé une autre cible beaucoup plus importante pour eux : leurs ennemis séculaires, les indépendantistes kurdes qui combattent, pourtant eux aussi, Daesh. Allez comprendre la logique. Celle-ci ne peut être comprise que par l’instrumentalisation perfide de la lutte antiterroriste pour la défense d’intérêts politiques, géostratégique, expansionnistes et économiques. Au prétexte de celle-ci, les Américains ont envahis l’Afghanistan et l’Irak. Les Russes ont écrasé les indépendantistes tchétchènes. Les Chinois ont maté la rebellion tibétaine. Les Israéliens ont construit le mur de la honte pour sanctuariser leurs conquêtes territoriales et les Français font du néocolonialisme sur le continent africain. Sur le plan intérieur, la lutte antiterroriste a permis d’imposer à tout le monde le fichage et les écoutes téléphoniques ainsi que le controle de nos courriers, de nos déplacement et de nos dépenses par d’obscures services de renseignements qui exploitent la nébuleuse informatique et les réseaux « sociaux ». Tétanisé par une menace terroriste, mise en scène en permanence par nos gouvernements, les citoyens ne réagissent plus. Ils finiront par être transformés en une masse d’individus surveillés, manipulés et conditionnés pour fonctionner en consommateurs dociles et interchangeables dans une structure soumise aux seules lois économiques.

Daniel Fortis
1231 Conches

Attentat de Boston: une parodie de justice

Dzhokhar Tsarnaev, l’un des auteurs présumés des attentats de Boston, a été condamné à mort à l’unanimité par les douze jurés sélectionnés après l’audition de mille deux cent personnes. Selon quel critère ? Mystère. Le verdict connu d’avance, le profil du jeune accusé, étudiant bien intégré et apprécié, sans casier et sans histoire, n’a pas pesé lourd face à la version de sa radicalisation subite et inexpliquée. Ses déclarations d’innocence n’ont, à aucun moment, fait douter de la vraisemblance de la version de la police. Ses avocats, nommés d’office, ont ignoré les déclarations de leur client et n’ont plaidé que les circonstances atténuantes. Toute l’accusation ne tient qu’à une vidéo montrant une personne avec un sac à dos que la police identifie comme l’un des auteurs de l’attentat. Ceux-ci, de façon incompréhensible, restent à Boston où neuf mille policiers en renfort quadrillent la ville. La police, par une chance extraordinaire, les repèrent fort opportunément lors du braquage d’une épicerie. Le grand frère est abattu et le petit frère est entre la vie et la mort. Hôpital militaire, mise au secret, absence d’avocat , aveux extorqués dans des conditions inadmissibles, disparition ou musellement des proches et, pour finir, témoin tué par le FBI lors d’un interrogatoire. Pourtant, rien n’a fait douter les jurés. La justice américaine à Guantanamo et à Boston se ressemble. Elle n’est pas prête à retrouver son honneur.

Daniel Fortis
1231 Conches

La Vaporette Ou La Mitraillette

Les Etats-Unis ont choisi la mitraillette. Ils viennent d’interdire la vaporette dans les lieux publics (voir TdG du 21-22 décembre ) alors que la possession d’une mitraillette reste autorisé.

Les quatre cent mille morts annuels liés à la consommation du tabac auraient pourtant pu trouver un substitut à la nocivité mortelle de la cigarette et l’interdiction de la vente de mitraillette aurait pu abaisser le nombre des quarante mille victimes annuelles d’armes à feu.

Mais les sociétés du tabac et des armes sont trop puissantes et leurs actionnaires trop avides de dividendes.

Peut- être aurait-t-il fallu proposer aux marchands d’armes de fabriquer des vaporettes? Le choix des Etats-Unis aurait été différent.

OBAMA, la déception.

Le président américain ne se rendra pas à la conférence du G20 à Moscou.

Fâché, il ne supporte pas que les Russes aient donné l’asile à SNOWDEN qui a osé révéler les pratiques de la NSA.

Attitude infantile et décevante d’un président dans lequel la communauté internationale avait mis tant d’espoirs. Que de déceptions après son élection de 2008 et ses engagements courageux. Malheureusement, l’exercice du pouvoir a érodé sa vision d’un autre monde et il a cédé aux puissants lobby qui phagocytent les Etats- Unis.

Reculade sur la fermeture de Guantanamo. Reculade sur la réglementation du secteur financier. Reculade sur ses engagements concernant l’environnement. Reculade sur le gel des colonisations israéliennes. Restriction des libertés individuelles au prétexte de la lutte antiterroriste. Errance de sa politique au Moyen-Orient et en Afrique.

A cette triste liste, il convient d’ajouter le refus arrogant et boudeur de participer à cette conférence.

L’urgence de la situation en Syrie et en Egypte ne méritait-elle pas une autre attitude du président américain ?

Il y a 10 ans

Il était une fois le G8.

Il y a dix ans, Genève se barricadait. La police et l’armée déployaient un dispositif impressionant. Les autoroutes, les douanes, le lac étaient interdits au prétexte de juguler la venue de casseurs fichés et instrumentalisés par « on ne sait pas qui ».

Tous les signes extérieurs de richesse étaient occultés par des panneaux jaune. Les établissements bancaires donnaient congé à leurs employés. Les bourgeois désertaient la ville et se réfugiaient dans leurs résidences secondaires. Des hélicoptères tournoyaient nuit et jour sur la ville. L’état de guerre était déclaré à tous ceux qui contestaient le nouvel ordre mondial, sauf les casseurs qui sont venus et repartis tout aussi mystérieusement sans que la police ne réagisse.

Pendant ce temps, la ville d’Evian, transformée en forteresse, accueillait les « grands » de ce monde pour une garden-partie avec petits fours, poignées de main médiatiques, sourires forcés, banalités et promesses hypocrites. Pour cette pantalonnade, des sommes vertigineuses avaient été dépensées. Après sa « victoire » irakienne, le président BUSH « honorait » d’une visite-éclair cette parodie de gouvernance mondiale.

A Genève, le temps s’était arrêté dans l’attente du cataclysme annoncé. Les Genevois se réunissaient dans une sorte de communion grave. Une atmosphère surréaliste planait sur la ville . Les drapeaux de la Paix flottaient sur le pont du Mont-Blanc pour prôner la vision d’un autre monde et un soleil radieux réchauffait les coeurs.

 

L’humiliation engendre la haine

L’humiliation engendre la haine

Le film et les caricatures anti-islam ont déclenché dans le monde arabe un déchaînement anti-occidental.
Comment peut-il en être autrement lorsque, d’un côté, les photos de la poitrine dénudée de Kate sont immédiatement censurées et, de l’autre, les dessins de Mahomet nu et sodomisé par un trépied de caméra se voient autorisés au nom de la liberté d’expression !
Qu’elle aurait été la réaction de l’église et des juifs si le pape ou un rabbin avait été l’objet d’un tel outrage?
La communauté musulmane française a démontré sa maturité et sa retenue face à cette humiliation. Celle-ci s’ajoute à toutes celles subies par les Arabes depuis la chute de l’empire ottoman.
Protectorats, découpages territoriaux, répressions des nationalismes, corruption des dirigeants inféodés à l’Occident, étouffement de toutes émergences de régime progressiste, implantation de l’Etat d’Israël, colonisations, annexions, expulsions, appropriation du pétrole par l’intermédiaire de pays arabes corrompus par l’argent, et, enfin, mensonges pour justifier les guerres d’Irak et d’Afghanistan.
Depuis plus d’un siècle, le monde musulman n’a pas cessé d’être meurtri par des humiliations et des défaites que l’Occident lui a fait subir. Le repli identitaire à travers la religion et la culture reste le seul motif de fierté et de dignité. L’Occident doit le comprendre et réorienter ses choix politiques : se retirer de l’Afghanistan et de l’Irak, cesser d’apporter un soutien indéfectible et aveugle à Israël, arrêter de se prendre pour le gendarme du monde, forcer les richissimes pays arabes à partager avec leurs voisins démunis et sanctionner l’islamophobie envahissante. C’est à ces seules conditions que l’on pourra arrêter la spirale infernale de l’intolérance.
Daniel FORTIS- Conches

Guantanamo : une parodie de justice

Guantanamo : une parodie de justice

Le procès du siècle vient de débuter à Guantanamo. Le soi-disant « cerveau » des attentats du 11 septembre 2001 et ses quatre complices ont été mis en accusation. Cheikh Mohammed a été arrêté en 2003. Torturé pendant 4 ans, il a avoué pas moins de 31 attentats.
Ce procès grotesque tente de trouver un épilogue à ces événements dramatiques. Retransmis sur écran avec un différé de 40 secondes (le temps de censurer des révélations dérangeantes), ce procès « fabriqué » tente d’accréditer la version officielle de l’enquête de 2004 dont les conclusions sont invraisemblables pour toutes personnes de bon sens. Comment peut-on croire un seul instant que la vérité sorte de ce « tribunal »? Comment les citoyens américains peuvent-ils cautionner cette pantalonnade qui bafoue les règles de la justice ?