Il était une fois le G8

Il y a un an, le centre de Genève se paraît de la couleur jaune.

Tous les signes extérieurs de richesse étaient occultés. Les belles voitures restaient au garage. Les vitrines des magasins de luxe se protégeaient derrière des panneaux. Les établissements bancaires donnaient congé à leurs employés. Les bourgeois désertaient la ville pour leurs résidences secondaires.

Les médias nous avaient paniqué. La police et l’armée avaient déployé un dispositif délirant. Les autoroutes, les douanes, le lac étaient interdits pour juguler la venue prévisible et inévitable de quelques 300 casseurs patentés, commandités par on ne sait qui. Des hélicoptères tournoyaient nuit et jour sur la ville pour contrôler et maîtriser la Genève d’en bas. L’état de guerre était déclaré à tous ceux qui contestaient le nouvel ordre mondial alors que les casseurs venus et repartis tout aussi mystérieusement sévissaient sans que la police ne réagisse.

A quelques dizaines de kilomètres, la ville d’Evian devenue une forteresse accueillait les « grands » de ce monde pour une garden-partie avec petits fours, poignée de main médiatique, sourires forcés, banalités, lieux communs et promesses hypocritiques. Pour cette pantalonnade des sommes vertigineuses avaient été dépensées. Le président BUSH « honorait » d’une visite-éclair cette parodie de gouvernance mondiale. Avec arrogance il savourait sa « victoire » irakienne. Il ne savait pas encore la tournure qu’allaient prendre les événements et persistait dans sa vision simpliste et débile : Les Bons et les Méchants, les Puissants et les faibles, les Riches et les pauvres, les Pollueurs et les pollués, les Manipulateurs et les manipulés.

A Genève, la population étrangement calme et résignée investissait tranquillement les places et les rues et s’exprimait sur les panneaux jaune. Les drapeaux de la Paix flottaient sur le pont du Mont-Blanc. Une atmosphère surréaliste planait sur Genève dans l’attente du cataclysme annoncé. Cette Genève fidèle à sa tradition prônait la paix, la tolérance et la vision d’un autre monde.

L’art de noyer le poisson

Le mercredi 28 janvier nous avons subi le délayage pseudo-juridique d’un lord sur les circonstances de la « mort » de M. David KELLY inspecteur en désarmement en Irak.

Ce rapport est un monument d’hypocrisie et une insulte à la justice.

Tony BLAIR n’aurait pas menti !!! Alors que tout le monde pressentait la manipulation autour du danger des ADM irakiennes, le premier ministre répétait obsessionnellement que l’Irak pouvait déployer en quarante cinq minutes les armes les plus effroyables. A-t-il cru en toute bonne foi les rapports tendancieux de ces services ? Il faudrait donc en conclure que le caniche de M. BUSH est d’une naïveté qui confine à la bêtise.

Cette parodie de recherche de la vérité déshonore la justice d’un pays dont les citoyens sont vraiment pris pour des c…

M. David KELLY réputé pour son intégrité et sa rigueur se serait donc suicidé ? Il n’aurait pas pressenti les remous suscités par ses déclarations ? Il n’aurait pas supporté le déshonneur d’avoir dit une vérité connue de tous ?

Ces questions n’ont pas effleuré Lord HUTTON qui a préféré ne pas soulever la chape de plomb que les services de police ont étendu sur les circonstances de la mort de M. KELLY.

Est-ce que l’évocation de l’assassinat de M. KELLY est plus ridicule que l’évocation des ADM de l’Irak ? Certainement pas.

Aux oubliés de Guantanamo

Vous, les rescapés du bombardement de la prison de MAZAR-EL-CHARIF.

Vous, les rescapés des camions de la mort.

Vous, les rescapés des massacres des moudjahidin.

Vous avez été mis en cage comme des animaux parce que vous avez cru trop fort aux dogmes de votre religion.

Vous portez des chaînes aux pieds mais vous ne savez pas de quoi vous êtes accusés.

Vous êtes brisés, humiliés et torturés depuis deux ans pour expier le drame du 11 septembre que la plupart de vous ignorait.

Vous êtes traités comme des sous-hommes au mépris des droits les plus élémentaires.

Vous êtes oubliés par toutes les instances internationales qui ne veulent pas froisser la susceptibilité des maîtres du monde.

Vous êtes victime de cette machination planétaire tendant à démontrer l’omniprésence du terrorisme. Le délire sécuritaire obsessionnel qui en résulte permet à des cow-boys texans, sous prétexte de la lutte contre le terrorisme, d’asservir le monde à leur nouvel ordre mondial débile : Les Bons et les Méchants, les Puissants et les Faibles, les Riches et les Pauvres, les Pollueurs et les Pollués, les Manipulateurs et les Manipulés.

Ce monde binaire ne peut que susciter la révolte et la violence. Et toutes les îles de notre planète ne suffiront pas à enfermer et à museler ceux qui s’opposeront à cette nouvelle dictature.

Un homme seul

Seul devant une procureur hystérique, seul devant des juges partiaux, seul devant mille cinq cents fonctionnaires à l’affût de n’importe quel témoignage accablant, seul devant un tribunal inféodé à l’OTAN, un homme se défend.

Seul devant l’Histoire qui a déjà condamné tous les dirigeants communistes, seul devant la responsabilité de la tragédie yougoslave, seul devant son peuple humilié qui, après l’avoir élu trois fois, l’a livré contre des dollars, un homme justifie ses actions.

Seul devant des accusations délirantes, seul devant des médias qui l’ont diabolisé, un homme se bat contre la désinformation, les mensonges et la pensée unique.

Ce procès ressemble à ceux que le régime stalinien faisait aux opposants à la pensée unique de l’époque, le communisme.

Avec son monolithisme et son entêtement M. Slobodan Milosevic se bat contre son inéluctable condamnation comme il l’avait fait contre le démantèlement irresponsable de la Yougoslavie fomenté par l’Occident. Son combat courageux et désespéré n’est pourtant pas vain. Les médias commencent à nuancer leur propos sur le bien-fondé de la « croisade » du Bien contre le Mal de la communauté internationale et ouvrent leurs yeux sur la brutalité unilatérale de l’OTAN et les résultats dérisoires pour la paix dans cette région meurtrie.

Lorsque M. Slobodan Milosevic a appris que trois procès distincts allaient être intentés contre lui, il a dit  » trois mensonges ne font pas une vérité « . Il s’est certainement trompé car une vérité inattendue surgira transformant l’accusateur en accusé et l’accusé en accusateur.

Le Monde Binaire Américain

LES BONS et LES MECHANTS

LES RICHES et LES PAUVRES

LES PUISSANTS et LES FAIBLES

LES MANIPULATEURS et LES MANIPULES

LES POLLUEURS et LES POLLUES

LES JUSTICIERS et LES JUSTICIABLES

LES OBESES et LES AFFAMES

LES LIFTES et LES RIDES

DANS QUEL CAMP ETES-VOUS ?

L’histoire est écrite par les vainqueurs

Quand l’Allemagne nazie triomphante occupait l’Europe, tous les résistants étaient qualifiés de terroristes manipulés par la propagande judéo-maçonnique ou par les bolcheviques.

A la libération, ces résistants devinrent des héros. En Irak nous sommes encore avec le raisonnement simpliste des envahisseurs. Tous les Irakiens qui s’opposent à la présence étrangère sur leur sol sont traités de terroristes manipulés et instrumentés par Alquaida. Quand le pays se sera libéré, ils deviendront aussi des héros. Cette guerre, basée que sur le mensonge et la manipulation, se révèle être aussi une guerre néocoloniale qui n’a aucune légitimité.. L’Irak, dépositaire de l’héritage de la grande civilisation mésopotamienne, a subi le malheur d’avoir dans son sous-sol du pétrole. Cette richesse maléfique a suscité la convoitise et la cupidité des pays occidentaux inféodés aux valeurs matérialistes.

 

Cette lamentable « aventure » et l’impasse dans laquelle se trouvent les Américains et leurs acolytes sont le résultat de l’arrogance, du cynisme et de la bêtise des va-en-guerre. Leur retrait précipité ressemble à une « débandade » politique et militaire qui laissera l’Irak dans le chaos et alimentera les extrémismes.

Les chiens aboient, la caravane passe

La conférence du G8 est enfin terminée. Cette parodie de gouvernance planétaire a montré toute sa vacuité. Le communiqué final est un délayage de banalités et de lieux communs affligeants. Ce show d’autosatisfaction est une insulte à la démocratie et les sommes dépensées pour cette pantalonnade sont scandaleuses. Entre les sourires figés, les poignées de mains ostensiblement médiatiques et l’hypocrisie des paroles, nous avons subi l’arrogance du maître du monde en escale à Evian savourant sa « victoire » irakienne et recueillant les marques de soumissions de ses vassaux. Ceux-ci n’ont pas ménagé leurs courbettes pour obtenir une part du gâteau. Ils ont du se renier et entériner le fait accompli de l’invasion de l’Irak et de l’appropriation de ses richesses.

 

Mais qu’importe, les marchés financiers indifférents à la contestation altermondialiste ont bien réagi à cette mascarade. Les chiens aboient, la caravane passe… Le fossé entre les riches et les pauvres s’agrandira au risque de voir s’y abîmer la caravane avec en fond sonore le hurlement moribond des chiens.

Où est la liesse populaire

Le 9 avril 2003 les chars américains ont investi la place centrale de Bagdad, sur laquelle étaient braquées les chaînes de télévision du monde entier.

Toutes les circonstances étaient réunies pour faire vivre en direct un moment symbolique historique : le déboulonnage de la statue de Saddam Hussein et la liesse d’un peuple enfin libéré.

Malheureusement, les participants à ce grand moment manquaient. Quelques centaines de personnes étaient présentes dont une grande majorité de badauds et de reporters. Les tentatives maladroites de déboulonner la statue faisaient durer des séquences de télévision qui devenaient gênantes car personne ne venaient grossir les rangs des manifestants. Les télévisions évitaient des plans larges qui montraient une place désespérément vide et multipliaient les plans rapprochés sur le groupuscule de bagdadis.

Devant le malaise engendré par cette désaffection, les télévisions anglo-saxonnes entrecoupaient leur émission par des séquences, qu’ils qualifiaient de « liesse populaire », montrant la joie des pillards opérant sous la protection bienveillante des soldats américains.

La propagande anglo-saxonne nous avait matraqué avec des témoignages d’opposants irakiens hystériques qui parlaient de l’oppression terrifiante du régime et qui anticipaient la joie unanime du peuple irakien pour sa libération. Alors, ou étaient-ils les quatre millions de Bagdadis ? N’auraient-ils pas du descendre dans la rue et participer en masse à ce moment historique ?

Après les tentatives infructueuses des quelques Bagdadis de déboulonner la statue, les chars américains sont intervenus. . Un GI’S américain n’a pas pu s’empêcher de mettre sur la tête de Saddam, le drapeau américain. Une dictature en remplacerait-elle une autre ?.

Face à cette bévue, un ordre a été donné d’enlever ce drapeau. Mais cette image restera, comme le symbole d’une guerre d’invasion.

L’image de l’Amérique s’est complètement dégradée aux yeux de la plupart des opinions publiques qui comprend que la politique, la justice et les médias sont complètement inféodés à la puissance de l’argent et à une administration de cow-boys primaires.

Le temps viendra, cependant, où le peuple américain, actuellement traumatisé, manipulé, muselé et abruti, se réveillera pour renvoyer dans leur ranch ces nouveaux colonisateurs et sauver la Grande Démocratie des Etats-Unis que nous sommes prêts à aimer.

 

Les nouveaux conquistadores

La plus puissante armée au monde, totalisant à elle seule un pouvoir de destruction massive égal à celui de toutes les armées réunies du monde, s’apprête à envahir un pays pour s’approprier son pétrole. Les Etats-Unis, qui se mettent au-dessus de toutes les lois et les transgressent dans l’indifférence générale, ont mis en place une politique médiatique basée sur le mensonge, la désinformation et la manipulation. Le dérisoire pouvoir destructif de l’armée irakienne prêterait à rire si la situation n’était pas aussi dramatique et que le cynisme américain n’était pas aussi inqualifiable.

Qui a écrasé le Vietnam sous les bombes explosives, incendiaires et chimiques provoquant la mort de deux millions de personnes ? Qui a, délibérément, alors que le Japon entamait des négociations de capitulation, utilisé l’arme la plus effroyable contre la population exclusivement civile d’Hiroshima ? Le seul pays au monde qui a osé cela est-il en droit de régenter le monde à sa guise ? Le gouvernement américain complètement inféodé aux grandes compagnies pétrolières est aveuglé par une soif de puissance planétaire.

Pour justifier ses actes de guerre, ce pays a inventé AL-QUAIDA. Cette nébuleuse n’a jamais revendiqué sérieusement un seul attentat. Ces bases n’étaient que des grottes rudimentaires en Afghanistan. Ces membres ne sont que des paumés et des illuminés de nos banlieues. Les enquêtes qui ont monopolisé toutes les polices du monde entier depuis le 11 septembre n’ont pas réussi à démontrer les ramifications et l’hyper puissance de cette organisation. Si celle-ci était avérée, comment se fait-il que le terroriste aux semelles explosives du vol Londres-New-York n’ait pas obtenu de son puissant commanditaire un tout petit détonateur ? Cela lui aurait évité d’être neutralisé par ces voisins alertés par l’odeur du souffre d’une vieille allumette qui ne voulait pas s’enflammer.

L’apathie générale de nos démocraties européennes est affligeante. Leur lâcheté ne s’explique que par les bénéfices qu’elles trouveront à la baisse du coût du pétrole après la main mise sur l’Irak et l’embellie boursière qui en résultera.

Et si SADDAM avait fait CA !

Lundi 28 avril, des centaines d’habitants de la ville de Fallujah manifestaient leur soutien à Saddam Hussein et fustigeaient la présence américaine en Irak. Ils demandaient le départ des marines qui occupaient leur école. Se sentant « agressés », les marines ont ouvert le feu sur la foule : 16 morts dont 6 enfants et 75 blessés.

Avec un cynisme répugnant les médias anglo-saxons ont parlé de légitime défense. Quels auraient été les commentaires de ces mêmes médias si Saddam s’était rendu coupable de tel fait ? Mais il faut bien comprendre que, pour les Américains, leurs balles purificatrices sont guidées par Dieu et ne tuent que les méchants.

Ces discours moyenâgeux n’arrivent pas à cacher les mensonges, la désinformation et la manipulation. La « libération » de l’Irak n’a jamais suscité une quelconque liesse populaire.

En effet, où étaient les quatre millions de Bagdadis lors du déboulonnage de la statue de SADDAM sur la place centrale ? Celle-ci est restée désespérément vide devant les caméras des télévisions anglo-saxonnes. Aucun règlement de compte, aucune vengeance ne s’est exercé sur la police et les responsables du régime, qui, paraît-il, opprimaient, torturaient et assassinaient la population. La terreur et les atrocités de ce régime datent des années 80. A cette époque, l’Amérique rendait compte des atrocités de la guerre du Vietnam et les pays occidentaux déroulaient le tapis rouge à Saddam pour lui vendre des armes. La prise de pouvoir du parti BAAS dans un pays en proie à une anarchie entretenue par les Britanniques s’est faite dans la terreur et le crime. En d’autre temps, la Révolution française s’est aussi faite avec le régime de la terreur de Robespierre et le massacre des Vendéens.

Ces exactions sont explicables mais en aucune façon justifiables. L’histoire montre, toutefois, que les régimes violents subissent des cycles : terreur, expansion, guerre, défaite, affaiblissement. Le régime irakien était dans la dernière phase et la souffrance des Irakiens était plus imputable à l’embargo qu’à l’oppression du régime. Les écoles, les hôpitaux, les services publics étaient gérés malgré l’embargo. Les musées étaient aussi gardés.

Malheureusement les Américains préféraient « sécuriser » le ministère du Pétrole plutôt que de s’opposer au pillage des trésors de notre culture universelle commune.

Le temps viendra, cependant, où le peuple américain actuellement traumatisé, manipulé, abruti et muselé se réveillera pour renvoyer dans leur ranch leurs cow-boys primaires et sauver la Vraie Démocratie des Etats-Unis que nous sommes prêts à aimer de nouveau.