Archives de catégorie : international

le combat de la tondeuse et de l’herbe

La répétition des images de la tragédie palestinienne commence à lasser nos médias. Les habitants de Gaza errant dans les décombres de leur maison, des enfants ensanglantés et hagards après la destruction de leurs écoles, les hôpitaux submergés par l’afflux des victimes, la fuite des habitants cherchant un abri après l’annonce cynique de la destruction programmée de leurs maisons : ces images ne font plus recette. L’humiliation et la souffrance des Palestiniens sont banalisées et laissent dans l’indifférence les islamophobes. De leur côté, les Israéliens sentent que l’indignation faiblit et que nos gouvernements ne réagissent pas aux crimes de guerre de Tsahal, ils organisent des manifestations soutenant le bellicisme israélien et estiment majoritairement qu’il faut terminer le « travail » .Quel cynisme et quelle manque de clairvoyance ! Ce travail est un massacre. C’est le combat absurde de la tondeuse contre l’herbe. Périodiquement ,au prétexte d’éradiquer la mauvaise herbe, ils tondent au ras du sol en massacrant fleurs et vie animale. Avec un effet inverse , ils stimulent la croissance de l’herbe. Ils ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre que les cycles de tonte et de pousse sont sans fin et que l’herbe finira toujours par gagner.

La Palestine: l’impossible paix

Au nom des Palestiniens parqués, divisés, sanctionnés et humiliés, des extrémistes ont cédé à la tentation de lancer des roquettes sur le territoire israélien. Ces actions inopérantes désordonnées, désespérées et pathétiques ternissent l’image de la résistance palestinienne et servent abusivement et opportunément de prétexte à un déluge de feu disproportionné sur les villes de Gaza avec des centaines de victimes civiles. Le Hamas, qui dernièrement s’était rapproché des positions modérées du Fatah, n’avait aucune raison de s’exposer à de telles représailles. Ce rapprochement avec le Fatah et la crainte d’une alliance avec celui-ci ont déclenché la fureur d’ Israël . S’estimant aggressé, le gouvernement israélien s’est engagé dans l’escalade militaire pour faire échouer les timides tentatives de négociations de paix. La perspective d’accords de paix a toujours fait peur à Israël. Les accords d’Oslo de 1993 négociés par Yitzhak Rabin et Yasser Arafat suscitaient un formidable espoir. Ces deux prix Nobel de la paix ont payé de leurs vies leur courage. Le président israélien a été assassiné par un extrémiste juif (aujourd’hui encore vénéré par les ultras) et le président palestinien a été empoisonné au polonium dans des circonstances les plus obscures. Le gouvernement israélien ne recherche pas la paix qui impliqueraient de facto la reconnaissance de l’Etat Palestinien. La supériorité militaire et le soutien des Etats- Unis les protègent et leur stratégie de victimisation les mettent à l’abri de toutes sanctions internationales et de toutes condamnations. Ils peuvent continuer à humilier, à coloniser , à annexer et à bombarder la Palestine jusqu’à son anéantissement.

La réponse du berger à la bergère

La  Russie  a  annexé  sans  coup  férir  la  Crimée  avec  le  plébiscite  de  ses  habitants.  C’est  la  réponse  du  berger  russe  à  la  bergère  européenne.  Celle-ci  s’était  ingérée  illégitimement  dans  les  affaires  ukrainiennes  et  avait  encouragé  le coup  d’Etat  pendant  les  jeux  de  Sotchi. Quelle  autre  réponse  le  président  Poutine  aurait-il  pu  faire  devant  la  menace  de  l’implantation  de  base  de   l’OTAN  et  de  la  marginalisation  de  la  population  pro-russe ? L’Europe  et  ses  médias  ont  oublié  que  tous  les  Ukrainiens  n’étaient  pas  pro-européens  et  que  ceux-ci,  séduits  par  le  mirage  européen , étaient  phagocytés  par  une  extrême  droite  nationaliste.  Noyau  dur  de  l’opposition,  celle-ci  a  refusé  de  discuter  des  importantes  concessions  faites  par  le  président  élu  et  a alimenté  pendant  trois  mois  un  climat  insurrectionnel .  Pendant  ces  troubles, les  médias  occidentaux  ont  en  permanence  diffusé  le  message  des  Gentils  Ukrainiens  pro-européens  opprimés  par  les  Méchants  Ukrainiens  pro-russes.  Cette  vision  simpliste  a  été  contredite  par la  réalité.  L’ Europe , pour  camoufler  sa  déconvenue,  en  est  réduite  à  utiliser  de pitoyables  rétorsions.  Elle  ferait  mieux  de  définir une  politique  étrangère indépendante  des  Etats- Unis   en  s’affranchissant  de l’emballement  médiatique.

La Vaporette Ou La Mitraillette

Les Etats-Unis ont choisi la mitraillette. Ils viennent d’interdire la vaporette dans les lieux publics (voir TdG du 21-22 décembre ) alors que la possession d’une mitraillette reste autorisé.

Les quatre cent mille morts annuels liés à la consommation du tabac auraient pourtant pu trouver un substitut à la nocivité mortelle de la cigarette et l’interdiction de la vente de mitraillette aurait pu abaisser le nombre des quarante mille victimes annuelles d’armes à feu.

Mais les sociétés du tabac et des armes sont trop puissantes et leurs actionnaires trop avides de dividendes.

Peut- être aurait-t-il fallu proposer aux marchands d’armes de fabriquer des vaporettes? Le choix des Etats-Unis aurait été différent.

Arafat: une laborieuse quête de la Vérité

Les laboratoires mandatés pour déterminer la cause de la mort de Yasser Arafat ont livré leurs conclusions. Avec beaucoup de circonspection, ils ont qualifié de raisonnable, vraisemblable et de cohérente l’hypothèse de l’empoisonnement du prix Nobel de la paix 1994.

Il aura donc fallu neuf ans pour authentifier ce crime en se gardant bien de parler de ses auteurs. En d’autres temps, il avait fallu un seul jour pour désigner Ben Laden responsable des attentats du 11 septembre 2001 et trois jours pour livrer les dix-neuf noms et biographies des terroristes.

D’un côté, une administration américaine qui boucle une enquête en trois jours avec des coupables désignés d’avance.

D’un autre côté, neuf années de tergiversations pour éviter à la justice de se prononcer sur le principal suspect.

En effet, la provenance du polonium et les méthodes sournoises de « nettoyage » focalisent les soupçons sur les services secrets israéliens du Mossad. La justice internationale jouera sa crédibilité dans la détermination et le courage qu’elle aura de rechercher toute la Vérité.

Israël, une attitude incompréhensible

L’ensemble de la communauté internationale a accueilli avec espoir l’élection du président iranien réformateur Hassan Rohani.

L’Iran, considéré jusqu’alors comme l’axe du Mal, s’est ouvert au monde avec les déclarations encourageantes de son nouveau président : engagement à renoncer au nucléaire militaire, reconnaissance de l’Etat d’Israël et de la Shoah, libéralisation de la vie politique, assouplissement du statut de la femme et volonté de dialogue.

Tous les pays se sont réjouis de cette évolution, sauf Israël, qui s’en est offusqué en dénonçant une manipulation perfide et en menaçant de frappe ce pays. Le gouvernement israélien ne veut laisser aucune chance au retour de l’Iran dans les nations fréquentables. Il s’emploie à saborder, par principe, tout accord en prétextant la mauvaise foi des dirigeants iraniens.

Nous comprenons que des doutes puissent subsister sur la sincérité des intentions. Mais, pourquoi ne pas tenter une négociation sans rien « lâcher » sur les principes ?

La menace iranienne et celle de ses voisins permettent à l’Etat isräélien de justifier sa politique expansive et militariste avec la détention d’un arsenal nucléaire échappant à tout contrôle.
Une détente des relations l’obligerait logiquement une révision de sa politique. Les Israéliens ne sont pas prêts à s’y résoudre et leur obsession sécuritaire finira par agacer leurs plus fidèles alliés.

 

La leçon n’a pas été retenue

L’armada occidentale se positionne au large des côtes syriennes. Sans risque de perte humaine, elle prépare des frappes dites chirurgicales. Combien de « dommages collatéraux » à la suite des bombardements et de l’embrasement de la région ?

La question est secondaire pour les trois chefs d’Etat dont le plus belliqueux est le président français. Il n’a pas retenu la belle leçon de son prédécesseur Jacques CHIRAC qui avait refusé de s’engager dans le bourbier irakien et qui n’avait été abusé par les fioles chimiques brandies par Colin Powell à l’ONU en 2003.

En ignorant l’ONU, la complexité de la Syrie, les intentions d’une opposition disparate et dangereuse et, surtout, en ignorant les conclusions des enquêteurs sur la provenance des tirs, l’Occident va punir le coupable. Mais quel coupable ? Les déclarations de Mme Carla del Ponte dénonçant les rebelles sont plus crédibles que les allégations sans preuve des Occidentaux.

La conférence de Genève, dernière occasion d’éviter la guerre, a été sabordée unilatéralement par l’opposition et dédaignée par les dirigeants occidentaux. Ceux-ci n’ont rien fait pour sauver la paix. Ils porteront la responsabilité de la déstabilisation de la région, de l’aggravation des haines inter-religieuses et d’une nouvelle humiliation du monde arabe confronté au chaos en Egypte, Syrie et en Irak. Des journalistes encadrés et inféodés aux militaires célébreront le rôle pacificateur de l’Occident. La leçon n’aura pas été retenue.

OBAMA, la déception.

Le président américain ne se rendra pas à la conférence du G20 à Moscou.

Fâché, il ne supporte pas que les Russes aient donné l’asile à SNOWDEN qui a osé révéler les pratiques de la NSA.

Attitude infantile et décevante d’un président dans lequel la communauté internationale avait mis tant d’espoirs. Que de déceptions après son élection de 2008 et ses engagements courageux. Malheureusement, l’exercice du pouvoir a érodé sa vision d’un autre monde et il a cédé aux puissants lobby qui phagocytent les Etats- Unis.

Reculade sur la fermeture de Guantanamo. Reculade sur la réglementation du secteur financier. Reculade sur ses engagements concernant l’environnement. Reculade sur le gel des colonisations israéliennes. Restriction des libertés individuelles au prétexte de la lutte antiterroriste. Errance de sa politique au Moyen-Orient et en Afrique.

A cette triste liste, il convient d’ajouter le refus arrogant et boudeur de participer à cette conférence.

L’urgence de la situation en Syrie et en Egypte ne méritait-elle pas une autre attitude du président américain ?

Il y a 10 ans

Il était une fois le G8.

Il y a dix ans, Genève se barricadait. La police et l’armée déployaient un dispositif impressionant. Les autoroutes, les douanes, le lac étaient interdits au prétexte de juguler la venue de casseurs fichés et instrumentalisés par « on ne sait pas qui ».

Tous les signes extérieurs de richesse étaient occultés par des panneaux jaune. Les établissements bancaires donnaient congé à leurs employés. Les bourgeois désertaient la ville et se réfugiaient dans leurs résidences secondaires. Des hélicoptères tournoyaient nuit et jour sur la ville. L’état de guerre était déclaré à tous ceux qui contestaient le nouvel ordre mondial, sauf les casseurs qui sont venus et repartis tout aussi mystérieusement sans que la police ne réagisse.

Pendant ce temps, la ville d’Evian, transformée en forteresse, accueillait les « grands » de ce monde pour une garden-partie avec petits fours, poignées de main médiatiques, sourires forcés, banalités et promesses hypocrites. Pour cette pantalonnade, des sommes vertigineuses avaient été dépensées. Après sa « victoire » irakienne, le président BUSH « honorait » d’une visite-éclair cette parodie de gouvernance mondiale.

A Genève, le temps s’était arrêté dans l’attente du cataclysme annoncé. Les Genevois se réunissaient dans une sorte de communion grave. Une atmosphère surréaliste planait sur la ville . Les drapeaux de la Paix flottaient sur le pont du Mont-Blanc pour prôner la vision d’un autre monde et un soleil radieux réchauffait les coeurs.

 

Syrie : Les quasi-preuves

Deux journalistes du Monde ont déclaré avoir les quasi-preuves de l’utilisation d’arme chimique par le régime syrien.

L’histoire se répète.

Il y a dix ans, Colin Powell, le secrétaire d’Etat américain brandissait à l’ONU une fiole sensée contenir un produit chimique faisant partie de la panoplie des armes de destruction massive de Saddam Hussein.

Ce grossier mensonge a permis d’envahir l’Irak pour faire main basse sur son pétrole. Aujourd’hui, la machine à manipuler les opinions et le lavage de cerveaux fonctionnent à plein régime dans les médias occidentaux pour diaboliser le régime syrien et soutenir une opposition dont les dirigeants-fantoches sont des amateurs incapables de contenir la poussée islamiste.

Cette politique attise la guerre civile , déstabilise la région et contribue à saborder la conférence de Genève. Pour justifier leur position, les pays européens en sont réduits à bricoler des quasi-preuves qui ne sont que des quasi-mensonges.