En 1899, les autorités genevoises ont organisé un concours pour la construction d’un musée d’Art et d’ Histoire. Quarante-sept architectes ont répondu à cet appel. Le projet primé de Marc Camoletti était accompagné par un dessin de jardins-terrasses à la française sur la butte de l’Observatoire qui descendait par palier jusqu’au niveau de la rue Ferdinand-Hodler (voir le dessin).
La remarquable situation du Bastion Saint-Antoine (dans l’alignement du jet d’eau et du Rond- Point de Rive) a naturellement inspiré le talentueux architecte qui a immédiatement vu le potentiel de cette articulation entre la Basse-ville et la Vieille-Ville.
Actuellement, ce potentiel est sous-exploité . La Butte, peu attractive, obstrue la visibilité du musée, occulte les admirables perspectives urbaines et ferme toutes les liaisons. Pour relancer le projet de rénovation du MAH, il conviendrait que nos autorités initient un concours ambitieux, visionnaire et mobilisateur pour faire émerger des projets enthousiasmants en intégrant la valorisation de la Butte. Genève en aura-t-elle l’audace en 2016 ? Pour ma part, j’aurais essayé.
Au-delà de la déception des défenseurs et de l’« amère » victoire des opposants au projet, il est nécessaire de tourner la page, d’oublier les invectives et de s’insurger contre la perspective d’attendre dix ans un nouveau projet. Genève a la chance que ses citoyens partagent les mêmes convictions. Genève mérite un beau musée. Sa rénovation et son adaptation aux nouvelles technologies sont incontournables. Son accès et son concept doivent être attratifs pour un large public. Le partage de ces principes peut créer une nouvelle synergie. Celle-ci doit être portée par un projet audacieux et mobilisateur. L’exceptionnelle situation du musée ( position dominante et dégagée à l’entrée de la Vieille ville) mérite une meilleure visibilité. Sans remettre en cause l’ arborisation et les cheminements latéraux de la butte de l’Observatoire, sa surélévation centrale occulte le musée et dissocie la ville haute de la ville basse. D’un attrait tout relatif, elle crée une zone rébarbative le long de la rue Ferdinand-Hodler. Elle se trouve cependant dans un alignement remarquable (mais peu remarqué) du Rond-Point de Rive au jet d’eau. Quelle meilleure opportunité pour redéfinir un nouvel axe urbain ponctué par un symbole fort tel une « pyramide du Louvre » genevoise servant d’accès et d’extension à notre musée. Ce bâtiment neuf intégrerait plus facilement toute la technique et les commodités dans ses sous-sols. Sa partie émergeante transparente, lumineuse et conviviale pourrait abriter les zones publiques ( billetterie, boutique, restaurant, salle de conférence et expositions temporaires). Quant au musée rénové et sa cour, ils offriront des espaces de quiétude, de réflexion et de détente . La belle et majestueuse façade de notre musée sera mise en valeur par le « dialogue visuel » avec une audacieuse modernité. On pourra alors rêver que nos touristes visitent notre musée à la place de notre sempiternelle horloge fleurie.
Daniel Fortis
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Le 10 décembre 2015, Genève était tétanisée par une menace terroriste. Une photo floutée de quatre inconnus ( qui le sont restés) avait été envoyée par des services secrets américains pour informer les autorités suisses de l’imminence d’un attentat. Un état d’urgence avait été immédiatement instauré et tous les musulmans étaient devenus des terroristes potentiels. Dans ce climat de peur, deux Syriens avaient été arrêtés et détenus pendant quarante-cinq jours. Leur voiture, immobilisée sur la route de Thonon à la suite d’une crevaison, avait attiré l’attention de la police qui avait déclaré avoir trouvé des « traces » d’explosifs. Toutes les chaînes de télévision avaient alors fait leurs titres avec « Menace terroriste à Genève, deux arrestations « . Aujourd’hui, comme le dahu, personne n’a vu les quatre terroristes de la photo ni les explosifs des deux Syriens. Leur libération a donc eu lieu, dans la plus grande discrétion, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux. Existe-t-il encore des personnes qui doutent de la manipulation planétaire du management de la terreur ? Pour ceux qui doutent encore, réveillez-vous ! Demain, il sera trop tard. Le nouvel ordre mondial nous aura privés de toutes nos libertés au prétexte de nous protéger.
Daniel Fortis
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En plein débat sur le renforcement de la loi sur le renseignement, les services secrets américains révèlent l’imminence d’une action terroriste à Genève. Quatre terroristes sont apparemment recherchés. Les médias diffusent la photo de leur groupe. Mais, aussi étonnant que cela puisse paraître, les photos sont FLOUTEES ! Pourquoi ? Quelles sont les obscures raisons d’empêcher le simple citoyen d’identifier une personne qui le menace et de lui retirer la possibilité de donner des renseignements essentiels pour la maîtriser ? Cet incompréhensible floutage s’apparente à une non-assistance à personne en danger.
Cette volonté de tenir à l’écart le citoyen est suspecte. Elle révèle que les services de sécurité préfèrent garder la main mise sur l’enquête quitte à se priver de renseignements propre à arrêter plus rapidement les terroristes. Où est la démocratie dans cette rétention d’informations ? Faudrait-il comprendre que leurs desseins est de contrôler la rédaction de la version officielle pour instrumentaliser leurs conclusions ? Il est inquiétant que la société soit infantilisée et manipulée par des services qui exploitent la peur.
Daniel Fortis
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De riches contribuables ont choisi de quitter Genève vers des paradis fiscaux à Monaco, à Londres, à Dubaï (TdG du 29 juin 2015). Quelle piètre attitude vis-à-vis de la ville dont le système politique, social, institutionnel et sécuritaire ainsi que le rayonnement et les infrastructures leur ont permis de développer leurs affaires et de constituer leurs fortunes. Si la volatilité de certains contribuables étrangers qui avaient choisi Genève pour son attractivité fiscale quittent aujourd’hui notre ville, cela s’inscrit dans le contexte du tourisme fiscal mondialisé malheureusement non sanctionné. Il n’en est pas de même éthiquement pour les contribuables genevois liés à l’immobilier et au notariat qui choisissent l’exode fiscal. Ils ont bénéficié pendant de nombreuses années de la flambée des prix due aux exilés fiscaux étrangers. Leur obsession d’échapper au fisc , la peur de l’échange automatique d’informations et leur cupidité leur font oublier la reconnaissance qu’ils devraient manifester à leur canton.