Archives de catégorie : Syrie

Daesh: le loup-garou

Au Moyen-Age, des individus, vêtus de peaux de loups, terrorisaient la population en commettant des crimes abominables. Ils étaient commandités par les Seigneurs et l’Eglise pour entretenir la peur. Ces derniers confortaient ainsi leur domination en s’arrogeant le rôle de défenseur du Bien contre le Mal. Comment ne pas trouver une analogie avec Daesh? Cette organisation, engendrée par le chaos de l’interventionisme occidental en Irak et en Syrie, est présentée comme le Mal Absolu à travers d’abominables vidéos diffusées sur Internet. Pourtant, à aucun moment ,leur authenticité et leur provenance ne sont mises en cause alors qu’elles pourraient être réalisées par n’importe quel apprenti-informaticien de la CIA ou du Mossad. La mise en scène et l’instrumentalisation de l’horreur permet de fédérer nos sociétés occidentales dans la lutte antiterroriste et le délire sécuritaire. Nos dirigeants oublient pourtant qu’ils étaient tous d’accord, il y a trois ans, pour armer ces mêmes djihadistes qu’ils prétendent,aujoud’hui, hypocritement vouloir éliminer. En effet,comment la toute-puissante coalition occidentale est-elle incapable d’éliminer ces groupes djihadistes? La disparition de la menace de ces » loup-garous » priverait le monde occidental de justifications à sa politique militariste, sécuritaire et hégémonique et la France aurait plus de peine à justifier la vente de ses avions Rafale au dictateur égyptien.

Daniel Fortis
1231 Conches

La nouvelle croisade de l’Occident

Une coalition internationale réunissant une quinzaine de pays occidentaux et une dizaine de micro-pays arabes inféodés à notre matérialisme est partie en guerre pour sauver le monde d’une secte appelée « Etat islamique » ! La menace: quelques dizaines de milliers d’illuminés primaires habités par une haine engendrée par le sentiment d’humiliation. Ils sont rejoints par des « paumés » de chez nous qui s’inventent une cause « romanesque » pour meubler leur vide intérieur et leur désoeuvrement.
Dans les années 70, des jeunes allaient nourrir leur délire existentiel dans les volutes de la drogue à Katmandou et des groupes anarchistes défiaient avec une extrême violence notre société. Des actions ponctuelles sur le terrain ont été suffisantes pour contenir ces derniers. Nul besoin de bombardements aveugles qui ne font que disséminer le Mal et alimenter la haine.
Notre interventionnisme disproportionné n’est accepté par nos opinions publiques que par l’émotion suscitée par la diffusion des abominables vidéos de décapitation (dont l’authenticité est mise en cause par certains).
Depuis le découpage absurde des frontières imposé par les Français et les Anglais en 1916, toutes les interventions des Occidentaux se sont soldées par un échec ( Afghanistan, Irak, Libye, Mali, Syrie) . Les seules fois où les pays occidentaux auraient pu intervenir pour faire respecter un choix démocratique en Algérie et en Egypte, ils se sont tus. Dans l’ignorance totale de ce qu’ils feront de leur « victoire »,leur nouvelle croisade contre les » forces du diable »sera perçue comme une nouvelle humiliation et ne fera qu’accentuer le chaos.

On ne sait plus qui est le terroriste de qui

La presse s’alarme du séjour d’un jeune Vaudois en Syrie aux côté des insurgés et certains réclament une loi spécifique sur le terrorisme. Veulent-ils mettre sous enquête tous les jeunes « paumés » en recherche d’identité et de reconnaissance ? Ont-ils oublié que tous les pays occidentaux voulaient , eux aussi, aider les insurgés ? Dans cet engagement, ils ne voient qu’une radicalisation islamique. Pourtant ,en 1936, des démocrates de tous bords se sont engagés aux côtés des républicains espagnols contre Franco sans être traités de terroristes. La tragédie du 11 septembre 2001 a tout changé et la machine à diaboliser s’est mise en route. Marginaux, contestataires, dissidents, opposants, insurgés et tous les musulmans sont devenus des terroristes. En Ukraine, les prorusses traitaient en début d’année les insurgés de la place Maïdan de terroristes. Maintenant, ceux-ci traitent à leur tour les prorusses de terroristes . On ne sait plus qui est le terroriste de qui. Le mot « terroriste » a été tellement galvaudé que les piétons traitent les cyclistes de terroristes, que ceux-ci traitent les automobilistes de terroristes et que ces derniers traitent la police de terroriste. Le monde est pollué par la défiance de l’Autre engendrée par l’instrumentalisation de la tragédie du 11 septembre et du mythe de la nébuleuse AL-Qaïda et de son fantomatique Ben Laden . Quand sortirons-nous de cette manipulation planétaire ?

La leçon n’a pas été retenue

L’armada occidentale se positionne au large des côtes syriennes. Sans risque de perte humaine, elle prépare des frappes dites chirurgicales. Combien de « dommages collatéraux » à la suite des bombardements et de l’embrasement de la région ?

La question est secondaire pour les trois chefs d’Etat dont le plus belliqueux est le président français. Il n’a pas retenu la belle leçon de son prédécesseur Jacques CHIRAC qui avait refusé de s’engager dans le bourbier irakien et qui n’avait été abusé par les fioles chimiques brandies par Colin Powell à l’ONU en 2003.

En ignorant l’ONU, la complexité de la Syrie, les intentions d’une opposition disparate et dangereuse et, surtout, en ignorant les conclusions des enquêteurs sur la provenance des tirs, l’Occident va punir le coupable. Mais quel coupable ? Les déclarations de Mme Carla del Ponte dénonçant les rebelles sont plus crédibles que les allégations sans preuve des Occidentaux.

La conférence de Genève, dernière occasion d’éviter la guerre, a été sabordée unilatéralement par l’opposition et dédaignée par les dirigeants occidentaux. Ceux-ci n’ont rien fait pour sauver la paix. Ils porteront la responsabilité de la déstabilisation de la région, de l’aggravation des haines inter-religieuses et d’une nouvelle humiliation du monde arabe confronté au chaos en Egypte, Syrie et en Irak. Des journalistes encadrés et inféodés aux militaires célébreront le rôle pacificateur de l’Occident. La leçon n’aura pas été retenue.

Syrie : Les quasi-preuves

Deux journalistes du Monde ont déclaré avoir les quasi-preuves de l’utilisation d’arme chimique par le régime syrien.

L’histoire se répète.

Il y a dix ans, Colin Powell, le secrétaire d’Etat américain brandissait à l’ONU une fiole sensée contenir un produit chimique faisant partie de la panoplie des armes de destruction massive de Saddam Hussein.

Ce grossier mensonge a permis d’envahir l’Irak pour faire main basse sur son pétrole. Aujourd’hui, la machine à manipuler les opinions et le lavage de cerveaux fonctionnent à plein régime dans les médias occidentaux pour diaboliser le régime syrien et soutenir une opposition dont les dirigeants-fantoches sont des amateurs incapables de contenir la poussée islamiste.

Cette politique attise la guerre civile , déstabilise la région et contribue à saborder la conférence de Genève. Pour justifier leur position, les pays européens en sont réduits à bricoler des quasi-preuves qui ne sont que des quasi-mensonges.

L’humiliation engendre la haine

L’humiliation engendre la haine

Le film et les caricatures anti-islam ont déclenché dans le monde arabe un déchaînement anti-occidental.
Comment peut-il en être autrement lorsque, d’un côté, les photos de la poitrine dénudée de Kate sont immédiatement censurées et, de l’autre, les dessins de Mahomet nu et sodomisé par un trépied de caméra se voient autorisés au nom de la liberté d’expression !
Qu’elle aurait été la réaction de l’église et des juifs si le pape ou un rabbin avait été l’objet d’un tel outrage?
La communauté musulmane française a démontré sa maturité et sa retenue face à cette humiliation. Celle-ci s’ajoute à toutes celles subies par les Arabes depuis la chute de l’empire ottoman.
Protectorats, découpages territoriaux, répressions des nationalismes, corruption des dirigeants inféodés à l’Occident, étouffement de toutes émergences de régime progressiste, implantation de l’Etat d’Israël, colonisations, annexions, expulsions, appropriation du pétrole par l’intermédiaire de pays arabes corrompus par l’argent, et, enfin, mensonges pour justifier les guerres d’Irak et d’Afghanistan.
Depuis plus d’un siècle, le monde musulman n’a pas cessé d’être meurtri par des humiliations et des défaites que l’Occident lui a fait subir. Le repli identitaire à travers la religion et la culture reste le seul motif de fierté et de dignité. L’Occident doit le comprendre et réorienter ses choix politiques : se retirer de l’Afghanistan et de l’Irak, cesser d’apporter un soutien indéfectible et aveugle à Israël, arrêter de se prendre pour le gendarme du monde, forcer les richissimes pays arabes à partager avec leurs voisins démunis et sanctionner l’islamophobie envahissante. C’est à ces seules conditions que l’on pourra arrêter la spirale infernale de l’intolérance.
Daniel FORTIS- Conches

Syrie : l’ingérence occidentale

Syrie : l’ingérence occidentale
Avec l’appui inconditionnel, depuis une année, de tous les médias occidentaux, l’insurrection syrienne, (limitée à quelques villes meurtries par la répression de 1980), est présentée comme l’axe du Bien face à l’axe du Mal du régime de Bachar-el-Assad. Vilipendée par des instances morales autoproclamées, le régime (pourtant légitimé par l’invitation de M. Sarkozy en 2008) est cloué au pilori et définitivement condamné. Une information unilatérale et manipulée nourrit une vision simpliste et manichéenne. Aucune vérification des chiffres. Aucune information contradictoire. Témoignages récités d’enfants manipulés. Reportages uniquement à charge. Manque d’objectivité vis-à-vis du nombre de Syriens pro-Assad ou de ceux que cette insurrection inquiète. Où sont les insurgés d’Alep ou de Damas ? Affublés de toutes les vertus démocratiques, les insurgés sont encensés malgré notre ignorance de leurs intentions et de l’identité de leurs chefs. Interprétation absurde des événements (attentat à Alep, morts de journalistes). Occultation des propositions d’assouplissement du régime (libération des prisonniers politiques, nouvelle constitution, votation anticipée).
Les médias faillissent à leur devoir d’information contradictoire, participent au lynchage du régime et figent toute solution de sortie de crise.
Il n’est pas question ici de défendre un régime corrompu, violent et anachronique mais de faire pression sur celui-ci en accompagnant toute évolution positive sans utiliser la désinformation au service d’une géostratégie occidentale. La Russie et la Chine l’ont bien compris

Syrie : Ingérence inconséquente de l’Occident

Avec l’appui inconditionnel, depuis une année, de tous les médias occidentaux, l’insurrection syrienne, (limitée à quelques villes meurtries par la répression de 1980), est présentée comme l’axe du Bien face à l’axe du Mal du régime de Bachar-el-Assad. Vilipendée par des instances morales autoproclamées, le régime (pourtant légitimé par l’invitation de M. Sarkozy en 2008) est définitivement condamné. Une information unilatérale et manipulée nourrit une vision simpliste et manichéenne sans se poser la question : Pourquoi l’insurrection n’a-t-elle pas embrasé tout le pays en quelques jours comme lors des printemps tunisien et égyptien ? La raison est simple. Les pro-Assad et ceux que cette insurrection inquiète sont nombreux et ont été occultés. Le rouleau compresseur médiatique a tout de suite cloué au pilori le régime. Aucune information contradictoire. Témoignages récités d’enfants manipulés. Reportages uniquement à charge. Où sont les insurgés d’Alep ou de Damas ? Affublés de toutes les vertus démocratiques, les insurgés sont encensés malgré notre ignorance de leurs intentions et de l’identité de leurs chefs. Interprétation absurde des événements (attentat à Alep, morts de journalistes). Occultation des propositions d’assouplissement du régime (libération des prisonniers politiques, nouvelle constitution, votation anticipée).Les médias faillissent à leur devoir d’information contradictoire, participent au lynchage du régime et figent toute solution de sortie de crise. Il n’est pas question ici de défendre un régime corrompu, violent et anachronique mais de faire pression sur celui-ci en accompagnant toute évolution positive sans utiliser la désinformation au service d’une géostratégie occidentale. La Russie et la Chine l’ont bien compris.

Daniel Fortis