L’ingérence française au Liban

Quelle légitimité la France a-t-elle d’interférer dans les affaires libano-libanaises après l’étrange démission de Saad Harari ? Considère-t-elle qu’elle a  toujours des prérogatives  découlant du protectorat qu’elle s’est octroyé de 1920 à 1944 en Syrie  ? Sous son mandat , elle a créé artificiellement le Liban en amputant une partie du territoire syrien. Cela a engendré le communautarisme, une instabilité permanente et une guerre civile sanglante. L’influence de la Syrie et la présence du parti chiite du Hezbollah au Liban ne sont qu’un retour à une réalité historique. Refusant celle-ci,  la France a rejoint la coalition des va-t-en-guerre composée des Etats-Unis, de l’Arabie Saoudite et d’Israël. Pour assurer la vente de ses avions de guerre, elle s’associe à la politique belliqueuse contre l’Iran qui, pourtant, n’a pas cessé de donner des gages d’apaisement et d’ouverture  en respectant tous ses engagements.  Ce n’est pas le discours grandiloquent  de Macron sur le rapprochement des civilisations sous la carapace de ferraille du Louvre d’Abu Dhabi qui éludera sa lourde responsabilité d’attiser la guerre entre chiites et sunnites. Il est loin le temps où la parole de la France était indépendante  et respectée pour sa sagesse . Souvenons-nous du discours mémorable de Dominique de Villepin à la tribune de l’ONU contre la guerre en Irak.

 

Daniel Fortis

1231 Conches                                                                                           Conches , le 19 novembre 2017